Rien ne saurait remplacer la base navale de Sébastopol (amiraux)

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Aucun site étranger ne saurait remplacer la base navale de Sébastopol (Ukraine) louée par la Russie d'ici 2017, ont reconnu mardi trois ex-chefs de la flotte russe de la mer Noire interrogés par RIA Novosti.
MOSCOU, 20 janvier - RIA Novosti. Aucun site étranger ne saurait remplacer la base navale de Sébastopol (Ukraine) louée par la Russie d'ici 2017, ont reconnu mardi trois ex-chefs de la flotte russe de la mer Noire interrogés par RIA Novosti.

La presse russe a récemment fait état de projets prévoyant la création de points de stationnement navals à l'étranger, notamment à Tartous (Syrie), à Socotra (Yémen), à Tripoli (Libye) ou à Cam Ranh (Vietnam), alors que le contrat de bail russo-ukrainien en vertu duquel la Russie exploite la base de Sébastopol, en Crimée, expire en 2017.

"Même une dizaine de Tartous ou de Cam Ranh ne saurait remplacer un Sébastopol", a déclaré l'amiral Viktor Kravtchenko, commandant en chef de la flotte russe de la mer Noire en 1996-1998, interrogé par RIA Novosti.

"Sébastopol est une base unique en son genre. Une base, ce n'est pas seulement un port, c'est aussi toute une infrastructure, avec quais, stocks de munitions et de produits alimentaires, routes, installations de réparation, aviation, défense antiaérienne et ainsi de suite", a-t-il souligné.

Dans le même temps, l'amiral a fait ressortir la nécessité de maintenir une présence navale russe en Méditerranée, comme autrefois quand l'URSS possédait la 5e Escadre méditerranéenne composée d'une cinquantaine de navires.

Pour l'amiral Igor Kassatonov, qui fut aux commandes de la flotte russe de la mer Noire en 1991-1995, la Russie doit maintenir sa présence navale en Méditerranée.

"Certes, une base syrienne permettra à la marine russe de remplir beaucoup de missions. Mais il est difficile de comparer le potentiel de Sébastopol et celui de Tartous. Comme disent les sportifs, leurs catégories de poids ne sont pas les mêmes. Tartous ne peut pas remplacer Sébastopol", a-t-il estimé.

L'amiral a cependant souligné la grande importance géopolitique de la présence navale russe en Syrie. "La sortie vers la mer Rouge via le canal de Suez est toute proche, alors qu'il suffit de plusieurs jours pour qu'un navire atteigne Gibraltar et se retrouve en Atlantique, zone opérationnelle des flottes russes du Nord et de la Baltique", a-t-il rappelé.

Selon l'amiral Vladimir Komoïedov, chef de la flotte russe de la mer Noire en 1998-2002, la Méditerranée et la mer Noire composent une zone maritime stratégique pour les intérêts politiques et économiques de la Russie.

"Sébastopol, en tant que principale base de la flotte de la mer Noire, joue un rôle essentiel. Mais, même si nous la gardons, il faut également développer la base navale de Novorossiisk et le site de Tartous. Après, on pourra réfléchir à d'autres régions. Il nous faut d'abord munir le squelette de muscles avant de décider quelles bases avoir dans l'océan mondial et où", a-t-il souligné.

L'Ukraine, dont le président Viktor Iouchtchenko souhaite l'intégration au sein de l'OTAN, insiste sur l'évacuation rapide de la flotte russe de la mer Noire, stationnée à Sébastopol, sur la presqu'île ukrainienne de Crimée, majoritairement russophone, en vertu d'un bail qui expirera en 2017. La Russie juge prématuré le lancement des négociations sur le retrait de la flotte russe de Sébastopol.

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