S-300: pour Téhéran les systèmes russes compenseront la vétusté de sa DCA (expert)

© RIA Novosti . Ruslan KrivobokS-300
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La vétusté du matériel de défense antiaérienne (DCA) explique le désir de Téhéran de se doter de systèmes russes de missiles antiaériens S-300

La vétusté du matériel de défense antiaérienne (DCA) explique le désir de Téhéran de se doter de systèmes russes de missiles antiaériens S-300, a déclaré mercredi lors d'un entretien à RIA Novosti Vladimir Evséïev, de l'institut russe de l'économie mondiale et des relations internationales.

"L'Iran ne possède pas de systèmes modernes, la DCA étant équipée de  Tor-M1. Ces systèmes assurent une protection anti-aérienne dans un rayon de 20km et ils ne sont pas mobiles. Cela veut dire que l'Iran ne possède pas de systèmes capables de se protéger, aussi Téhéran voudrait-il obtenir les systèmes russes de missiles antiaériens S-300", a indiqué Vladimir Evséïev.
 
D'autre part, le chercheur russe a précisé que "le S-300 se marie très bien avec le Tor-M1. Il était initialement prévu que les Tor-M1 protègent les S-300, chargés à leur tour d'assurer la protection du territoire du pays. L'Iran est incapable de fabriquer seul des S-300 à cause de son retard technologique difficilement rattrapable. Téhéran ne peut pas non plus copier ce système.  Les Tor-M1 ne pourront pas protéger les sites nucléaires iraniens. Tout ceci fait que l'Iran cherche à obtenir les S-300".

Quant aux exercices militaires qui se déroulent actuellement en Iran, M.Evséïev  a indiqué que "l'Iran exploite très bien ses particularités géographiques. Le poste de défense le plus récent a été aménagé dans un rocher, un autre, situé à Natanz, est souterrain. Mais les systèmes de défense antiaérienne sont vétustes et ils seront dans la quasi-impossibilité de contrer, par exemple, une attaque de l'aviation israélienne.

Comme tous les exercices, les manœuvres iraniennes ont un aspect ostensiblement  publicitaire. Pour Téhéran, il s'agit de montrer qu'il dispose de moyens capables de protéger l'Iran. Ces manoeuvres sont également destinées à perfectionner  les actions interarmes de l'armée, car l'Iran s'entraîne à repousser  une attaque adverse par des tirs de missiles.

Chose importante à signaler, les exercices se déroulent sur un tiers du territoire iranien, ce qui veut dire qu'ils sont d'une assez grande envergure. Les Iraniens se préparent à contrer des attaques. Mais j'estime qu'en réalité, Téhéran n'est pas capable de se protéger contre, par exemple,  une attaque massive israélienne, compte tenu des technologies de pointe dont dispose Tel-Aviv. Sinon, l'Iran ne lorgnerait pas sur les systèmes S-300.

Quant aux déclarations des généraux iraniens sur la capacité de Téhéran de mettre au point des systèmes analogues à ceux des S-300, j'estime qu'il s'agit de bluff. L'Iran est simplement incapable de produire de tels systèmes en raison de son retard technologique. Pour rattraper ce retard, il lui faudra au moins cinq ans. Tout ce que dit Téhéran officiel contient une bonne part de mystification. Par exemple, les Iraniens essaient de faire passer un missile chinois pour un missile "made in Iran". Il est impossible que l'Iran puisse se doter de S-300, car les pays disposant de S-300 n'accepteront pas de livrer ce matériel de guerre, alors que les pays qui maintiennent de bonnes relations avec l'Iran, ne possèdent pas de S-300. Par exemple, la Syrie est un bon voisin de l'Iran, mais elle n'a pas de S-300" a conclu l'interlocuteur de l'agence.

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