Les dirigeants militaires indonésiens se félicitent du développement de la coopération militaire et technique avec la Russie et souhaitent la faire passer au niveau supérieur.
"Nous volons déjà sur les chasseurs Su-27 et Su-30 de fabrication russe. Aujourd'hui, le problème principal est celui du transfert des technologies. Pour la maintenance des avions tout d’abord, puis sur un plan plus large – pour les besoins de l'industrie de l'armement indonésienne en général", a déclaré vendredi Imam Sufaat, chef de l'armée de l'air indonésienne, en marge du Salon Indo Defence 2012, l'un des plus importants forums d'armements de la région.
Le vice-amiral de la marine indonésienne, Marsetio, est également satisfait par la coopération dans ce domaine. "Notre coopération militaire et technique avec la Russie se développe avec succès et à l'heure actuelle, une partie significative de notre puissance militaire provient de ce pays", a-t-il déclaré.
Un demi-siècle dans les rangs
A titre d'exemple "récent", il cite les véhicules blindés de combat BMP-3F achetés en Russie, qui ont déjà conquis l'infanterie de la marine indonésienne. Il a également rappelé que l'URSS avait fourni du matériel à l’Indonésie en 1962 et qu’il était toujours opérationnel.
"La marine indonésienne utilise encore les chars-amphibie achetés à la Russie et, dans l'ensemble, les performances du matériel russe peuvent être qualifiées d'impressionnantes. Ainsi, à terme, notre coopération continuera à se développer: le potentiel militaire russe est assez impressionnant et la liste de livraisons proposée est très intéressante pour l'Indonésie", a souligné le vice-amiral.
Les objectifs
Au total en 2012, la Russie a fourni dix chasseurs Su de divers types à l'Indonésie, 10 hélicoptères Mi-35, 14 hélicoptères Mi-17, 17 véhicules BMP-3F, 40 véhicules blindés de transport BTR-80A et 9.000 fusils d'assaut Kalachnikov AK-102. En décembre 2011, un contrat pour la fourniture de 6 chasseurs supplémentaires a été signé, pour près de 500 millions de dollars.
"La coopération militaire et technique entre nos deux pays répond aux besoins de l'armée indonésienne - et ce que nous recevons de la part de Moscou correspond à nos commandes et nos nécessités opérationnelles", a déclaré Sjafrie Sjamsoeddin, vice-ministre indonésien de la Défense.
"Cependant, les deux parties doivent aujourd'hui déterminer comment faire passer cette coopération au niveau supérieur, avant tout à l'étape du service après-vente en créant un centre d'infrastructure technique par exemple", a-t-il souligné.
Un bouclier aérien?
Dans le cadre de cette coopération militaire, la compagnie russe d'exportation d'armements, Rosoboronexport, a également proposé de fournir à l’Indonésie des systèmes de défense antiaérienne mais également d'aider à mettre en œuvre un véritable concept de défense sol-air, a annoncé Viktor Komardine, directeur général adjoint de Rosoboronexport et chef de la délégation russe, à la veille de l'inauguration de l'exposition.
A son tour, le plus grand fabricant russe de systèmes antiaériens Almaz-Anteï, définit l'Indonésie comme un marché prioritaire et estime que les systèmes sol-air Bouk-M2E et Tor-M2E, les radars Kasta et Gamma, ainsi que les missiles mer-air pourraient particulièrement intéresser ce pays, a déclaré à RIA Novosti Iouri Baïkov, le porte-parole officiel du groupe.
"Je pense que nous avons de grandes chances de mettre en place un système antiaérien en Indonésie, non stratégique et échelonné de défense sol-air. Les questions de mise en service des radars et des systèmes modernes de défense antiaérienne - y compris navale - acquièrent une importance capitale si l’on prend en compte la situation insulaire de l’Indonésie", estime Igor Korotchenko, directeur du Centre d'analyse du commerce mondial d'armes et président du Conseil public auprès du ministère russe de la Défense.
La 5e édition du Salon Indo Defence Expo & Forum est organisée par le ministère indonésien de la Défense. Le Salon se déroule tous les deux ans et fait partie des plus importantes activités en Asie-Pacifique. Plus de 500 compagnies de 40 pays y participent cette année, et presque 16.000 représentants d'acheteurs de 44 pays se sont enregistrés pour assister à l'exposition de Jakarta, qui s'achèvera le 10 novembre.
