La « flottille de la liberté » interceptée avant Gaza

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L’opération d’un commando israélien lancée contre une flottille humanitaire en Méditerranée a provoqué l’indignation dans les pays arabes, en Turquie, et même en Europe.

L’opération d’un commando israélien lancée contre une flottille humanitaire en Méditerranée a provoqué l’indignation dans les pays arabes, en Turquie, et même en Europe.

Que s’est-il exactement passé?  Les navires et les hélicoptères militaires israéliens ont immobilisé, à 65 km de leur frontière, une « flottille de la liberté » composée de six bateaux, dont certains battaient pavillon turc. Ces embarcations auraient transporté une cargaison d’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza « assiégée ». La cargaison était accompagnée par environ 700 « militants des droits de l’homme » arabes et turcs, dont la majeure partie, comme cela ressort d’un reportage de la chaîne de télévision Al Jazeera, ont mis, pendant l’assaut israélien, des masques que portent les combattants du Hamas et d’autres groupements palestiniens. D’après les données israéliennes, suite à l’assaut, au moins 10 personnes ont été tuées et environ 30 autres blessées.

Le Secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui séjourne dans la capitale du Qatar, a tout de suite déclaré qu’Israël « réfutait l’idée même de paix dans la région » et    mis en doute l’opportunité des négociations indirectes de paix palestino-israéliennes. Catherine Ashton, représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère, a exigé une enquête complète sur l’incident et appelé Israël à assurer l’accès libre des cargaisons humanitaires et commerciales à Gaza. La réaction d’Ankara a été la plus sévère. La Turquie a demandé la convocation d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU et a même annoncé son intention de rappeler son ambassadeur d’Israël.

Les émotions se déchainent, pourtant, les hommes politiques et la « rue arabe » oublient que les organisateurs et les inspirateurs idéologiques de la « flottille de la liberté » ont sciemment incité les Israéliens à employer la force.

La « flottille de la liberté » a été financée par deux organisations « de bienfaisance »: le mouvement Free Gaza et la Fondation turque pour les droits de l’homme, les libertés et le secours humanitaire (IHH). Selon les  officiels israéliens, ces deux structures sont liées au Hamas, ainsi qu’au groupe - interdit en Egypte - des Frères musulmans et à Al Qaïda.

Bien avant le départ des bateaux de Chypre, les organisateurs du convoi n’avaient pas caché leurs buts. Ils avaient ouvertement déclaré qu’ils étaient prêts à briser le blocus israélien et à entrer dans le port de Gaza en contournant la police des frontières et la douane israéliennes. Israël a, de son côté, proposé aux bateaux d’entrer dans le port israélien d’Ashdod où les cargaisons seraient fouillées et d’où elles seraient acheminées à Gaza par terre.

Tel-Aviv a également maintes fois averti qu’il n’admettrait pas le passage des embarcations de la « flottille de la liberté » à Gaza sans être contrôlées. D’ailleurs, c’est tout à fait logique. Il y a quelques années, lorsque la bande de Gaza était encore contrôlée par l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas reconnue par toute la communauté internationale, on avait tenté de faire parvenir dans la bande de Gaza de grandes quantités d’armes sous couvert d’aide humanitaire ou même avec celle-ci. Rappelons, par exemple, la saisie, le 2 janvier 2002, du bateau Karine A, à bord duquel on avait découvert 50 tonnes d’armes. Un lot d’armes bien plus important – des centaines de tonnes – avait été saisi en novembre 2009 à bord du bateau Francop. Les armes se trouvaient dans des conteneurs soigneusement dissimulés.

En plus des célèbres défenseurs des droits de l’homme qui se trouvaient à bord des embarcations de la « flottille de la liberté », il y avait aussi d’autres passagers, très agressifs, qui ont affronté le commando « avec de longs couteaux, des barres de fer et des armes à feu ». Selon l’information d’une des chaînes de télévision arabes, lors de l’opération d’abordage de la flottille, ses passagers ont attaqué les Israéliens à coups de couteaux et de barres métalliques, ils ont réussi à arracher l’arme à un des soldats et ont tiré sur d’autres membres du commando. En réponse, les Israéliens ont ouvert le feu. « Au cours des affrontements, six membres du commando ont été blessés, dont deux grièvement. Deux pistolets et toutes sortes de munitions ont été découverts à bord d’une embarcation », a fait savoir le service de presse de l’armée israélienne.

Quoi qu’il en soit, les organisateurs de l’action de la « flottille de la liberté » ont atteint leur objectif. Le scandale international est retentissant et le coupable est, comme toujours, Israël. Les Arabes sont, comme toujours, victimes d’une agression, tandis que ceux qui ont organisé cette provocation restent dans l’ombre, comme par le passé. Le monde arabe, la Turquie et les libéraux européens préfèrent ne pas mentionner leurs noms, ils ne cherchent même pas à les connaître.

Ce texte n’engage que la responsabilité de l’auteur.

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