Les Irakiens redoutent une déstabilisation accrue après le retrait de l’armée américaine

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Le 31 août est le jour de l’achèvement officiel de la mission militaire des États-Unis en Irak. Ce jour a débuté dans un silence crispé à Bagdad : la ville est pratiquement vide, les habitants redoutent une recrudescence des attentats et une escalade de la violence. Ils préfèrent donc ne pas quitter leurs maisons.

Le 31 août est le jour de l’achèvement officiel de la mission militaire des États-Unis en Irak. Ce jour a débuté dans un silence crispé à Bagdad : la ville est pratiquement vide, les habitants redoutent une recrudescence des attentats et une escalade de la violence. Ils préfèrent donc ne pas quitter leurs maisons.

Les rues sont patrouillées par des détachements renforcés de l’armée. L’armée irakienne a également investi les innombrables postes de contrôle qui parsèment la capitale du pays. Il semble que les autorités locales fassent davantage confiance à l’armée qu’à la police.

Toutefois, la majorité des observateurs estiment que les forces irakiennes ne sont pas encore en mesure d’assurer l’entière responsabilité de la sécurité intérieure et de la protection des frontières du pays.

Conformément à l’accord passé en novembre 2008 entre Washington et Bagdad, près de 50 000 militaires américains devront rester en Irak après le retrait des troupes de combat américaines prévu pour le 1er septembre 2010. Ces 50 000 militaires continueront à former les forces irakiennes à la sécurité et à leur accorder un soutien lors des opérations militaires. Ces unités sont sensées quitter l’Irak d’ici 2012.

La situation politique actuelle en Irak est compliquée : les principales forces politiques continuent leur lutte pour le pouvoir et cela fait six mois qu’elles n’arrivent pas à former un nouveau gouvernement. De ce fait, l’intégrité même des forces de sécurité est menacée car l’armée et la police irakiennes ne reposent pas sur un principe ethnique.

Après le départ des Américains, toutes ces structures de sécurité laborieusement édifiées par eux, risquent de s’éparpiller pour aller rejoindre divers groupes ethniques hostiles et ce sera la fin de l’armée irakienne.

Ce danger paraît parfaitement réel dans les conditions où la méfiance règne entre les communautés kurdes et arabes, sunnites et chiites.

On redoute également en Irak que le vide politique apparu après le départ des Américains ne soit rempli par les puissances régionales, à savoir par l’Iran chiite, d’un côté, et par les États arabes sunnites, de l’autre. Cela pourrait conduire à une recrudescence de l’animosité religieuse, plus violente encore qu’en 2006-2007.

Les Irakiens se sont opposés pendant sept ans à l’occupation américaine, notamment en recourant à la résistance armée. Ils sont, sans aucun doute, heureux qu’elle touche à sa fin. En même temps, ils sont anxieux et se demandent si l’Irak est en mesure de s’opposer tout seul aux menaces intérieures et extérieures.

De nombreux Irakiens espéraient en 2003 que l’arrivée des Américains conduirait à une amélioration de la qualité de leur vie. Ils ont en effet pu accéder à la télévision par satellite et à la téléphonie mobile interdites sous Saddam Hussein, toutefois ils sont obligés de constamment faire face à des pénuries d’électricité et d’eau et à une dégradation des systèmes d’éducation et de santé.

 

 

 

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