Réouverture des négociations entre Israéliens et Palestiniens

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Le 14 septembre, les négociations directes de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne se dérouleront à la station balnéaire Charm-el-Cheïkh en Égypte, avec la bénédiction de Barack Obama et la participation d'Hillary Clinton.

Le 14 septembre, les négociations directes de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne se dérouleront à la station balnéaire Charm-el-Cheïkh en Égypte, avec la bénédiction de Barack Obama et la participation d'Hillary Clinton. Ce sont les premières négociations après leur rupture en 2008, suite à l'opération israélienne dans la bande de Gaza, lorsque 1 400 palestiniens avaient été tués. À la maison blanche, on laisse entendre que Barack Obama espère arriver à un accord de paix cette année. Il ne nous reste qu'à croire en cet optimisme.

De plus, l'espoir semble être la seule chose sur laquelle on peut compter dans ce processus. Personne n'arrive à expliquer d'où vient un tel élan d'optimisme : Israël est dirigé par le premier ministre de droite Benjamin Netanyahu, " le frénétique Bibi ", qui n'a jamais approuvé les actions des Palestiniens. Le président palestinien Mahmoud Abbas n'est pas reconnu par une grande partie de l'autonomie qui le considère comme un "collaborateur juif ". En Cisjordanie, contrôlée par Abbas, on procède à l'arrestation des activistes du Hamas qui contrôle la seconde partie de " L'État palestinien" , la bande de Gaza. En présence d'un tel antagonisme entre les palestiniens eux-mêmes, il est à priori inutile de parler d'un accord prochain.

Beaucoup ont été découragés par la déclaration de Hillary Clinton peu de temps avant l'ouverture des négociations : les États-Unis " ne peuvent et ne vont pas imposer une solution ". Les sceptiques estiment que sans exhortation rigoureuse, ni les Palestiniens, ni les Israéliens ne pourront jamais se libérer, comme s'est exprimée Hillary Clinton, des " chaînes de l'histoire" et conclure la paix.

L'optimisme avant les négociations est, en fait, nécessaire et utile, à l'exemple de l'huile pour un moteur avant un long voyage. Dans les dédales des conflits arabo-israéliens et israélo-palestiniens, il est difficile de trouver son chemin.

Barack Obama avait promis de se pencher sur le processus de paix au Proche Orient lors de sa campagne électorale, et il tient sa promesse. C'est déjà une bonne chose.

Quoi que l'on dise, les États-Unis sont les seuls à pouvoir pousser Israël à faire des compromis. Mais même aux États-Unis, un président doit avoir suffisamment de courage politique et/ou une expérience et une réputation solide de pacificateur (malheureusement, Obama n'a ni l'un, ni l'autre) pour faire pression sur Israël. Le lobby pro-israélien est toujours présent aux États-Unis et il se répand impartialement sur les démocrates et sur les républicains. Seul un fou pourrait se permettre de perdre un nombre de voix aussi influant sur tous les aspects de la vie financière américaine.

La réunion à Charm-el-Cheïkh aura bien lieu. Selon l'intention de l'administration d'Obama, les négociations porteront sur la sécurité, la garantie de non-agression d'Israël, sa reconnaissance, le partage des sources d'eau et, surtout, les frontières. Obama estime qu'il faut d'abord se mettre d'accord sur les frontières. Mais on ignore quelle sera la suite du processus et s'il en aura une.

Plus inquiétant encore, Netanyahu ne répond toujours pas à la demande de prolonger le moratoire de dix mois pour la création de nouveaux villages israéliens en Cisjordanie. Le délai du " gel " expire à la fin du mois. En principe, Netanyahu pourrait le faire sans grand risque. Et le fera sans doute car c'est l'atout principal de l’accord entre Obama et Netanyahu au début du mois de septembre à Washington : le moratoire n'est donc pas un refus définitif.

Mais il existe des problèmes plus graves. "Bibi", à en croire les sources israéliennes, a l'intention de soulever à la réunion la question de la reconnaissance sans équivoque et explicite d'Israël en tant qu'un " État juif " par l'administration palestinienne. Aux yeux des Palestiniens, reconnaître l'État d'Israël et reconnaître Israël en tant qu'un État juif est loin d'être la même chose. Les experts affirment que faire la seconde chose reviendrait à renoncer automatiquement aux droits des Palestiniens, expulsés de leurs terres et privés de leurs biens après les guerres de 1948 et de 1967, de récupérer les biens dont ils ont été privés ou une compensation pour ces biens.

Il convient de rappeler que beaucoup de présidents américains avaient pris en charge cette affaire mais encore AUCUN n'a réussi à la faire avancer. Régulariser la situation au Proche-Orient, pour Obama, revient en quelque sorte à mériter son prix Nobel de la paix. Il est temps de " rembourser l'avance" , attribuée par le comité Nobel seulement (un cas sans précédent) pour sa prestation politique.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

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