Les drones israéliens à l’usine de Kazan : une conquête du marché?

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Le groupe d'armement russe Oboronprom (Industries d'armement) lancera la fabrication de drones israéliens à l’usine aéronautique de Kazan. On suppose que les structures civiles seront les principaux acheteurs.

Le groupe d'armement russe Oboronprom (Industries d'armement) lancera la fabrication de drones israéliens à l’usine aéronautique de Kazan. On suppose que les structures civiles seront les principaux acheteurs.

Après les avoir observés en action lors de la Guerre de cinq jours au Caucase en 2008, les militaires russes avait fait part de leur volonté d'acquérir de tels appareils de production israélienne. En avril 2009, un contrat, pour un montant total de 53 millions de dollars, a été conclu pour l’achat de 12 drones Bird-Eye 400, I-View MK150 et Searcher Mk II. Ensuite le ministère de la Défense russe a acquis encore 36 engins israéliens pour 100 millions de dollars. Et en avril 2010 on apprenait l’achat de 15 drones supplémentaires à ce pays.

Le département militaire n’a pas été le seul à s'intéresser aux drones israéliens. Début 2010, les médias avaient déclaré que le FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie) avait l'intention d’acheter des drones à Israël. Mais si les militaires étaient plutôt intéressés par les appareils de la compagnie IAI (Israel Aerospace Industries), le FSB leur préférait les appareils Aeronautics.

L’intérêt de l’armée et des forces russes de maintien de l’ordre pour les appareils israéliens s’expliquait formellement par l’absence de production compétitive similaire en Russie. Ce qui provoquait l’indignation des producteurs russes de drones qui reprochaient au département militaire son lobbyisme des intérêts d’un producteur étranger.

En réalité, le problème s’est avéré plus complexe. Le département militaire a procédé récemment à la sélection des meilleurs drones de production russe en dépensant plus de 5 milliards de roubles pour le financement des travaux dans ce secteur. Au cours des essais il s’est avéré qu’aucun des drones russes en concurrence ne répondait aux exigences du ministère de la Défense.

Selon les militaires, même les appareils équipant l'armée sont loin d'être parfaits. C’est le cas du drone de reconnaissance Tiptchak, en dotation depuis 2008, qui fait l’objet de griefs. Selon les spécialistes, l’appareil est instable. Couplé à un système de fixation de la caméra trop rigide, cela rend l’image floue et, par conséquent, la précision de détection en est altérée. Au final, l’appareil est incapable de corriger un tir d’artillerie. La portée d’utilisation limitée à 40 kilomètres empêche son exploitation pour la correction des tirs de missiles. Sachant que, par mesure de sécurité, les rampes de lancement des drones sont installées à 15-20 kilomètres de l’avancée, la portée effective de vol est d’autant plus réduite.

On reproche également à Tiptchak son coût élevé (300 millions de roubles), sa bruyance accrue, sa limite d’altitude et, par conséquent, sa vulnérabilité aux tirs d’infanterie au sol.

Pour remédier à ce problème le ministère de la Défense russe recherche une alternative auprès des producteurs russes. Et certaines petites entreprises proposent des appareils plutôt bons, dont les caractéristiques dépassent celles des engins des ‘’ producteurs traditionnels ‘’, mais dont le développement et la mise en série nécessitent beaucoup de temps. De ce fait, le ministère de la Défense est contraint de partager le budget entre l’acquisition d'appareils étrangers et d'appareils russes qui, toutefois, ne correspondent pas aux exigences.

Entre-temps, le processus de création des entreprises conjointes chargées de la fabrication de drones étrangers a été lancé. Pour la première fois, ces projets ont été rendus publics au printemps 2010, lorsque le directeur général du groupe public russe Rostekhnologuii Sergueï Tchemezov avait annoncé son intention de créer une co-entreprise entre Oboronprom et IAI. Le coût du projet devrait s’élever à 300 millions de dollars. Voire à 400 millions de dollars, selon les médias israéliens, dont 280 millions devront être transférés par Oboronprom immédiatement, et le reste, au fur et à mesure de l’arrivée des composants.

On suppose que la production des drones israéliens à l’usine aéronautique de Kazan devrait se dérouler dans le cadre du projet de création d’une co-entreprise Oboronprom-IAI. On pense également que les structures civiles russes, le ministère des Situations d’urgence, l’industrie du pétrole, les écologistes, etc., en seront les principaux utilisateurs.

Toutefois, ce projet soulève des questions liées à l’usine elle-même. Compte tenu de la production intensive d’hélicoptères par l’entreprise, y compris dans le cadre du nouveau programme gouvernemental d’armement prévoyant l’acquisition de 1 000 hélicoptères par les forces armées russes dans les dix prochaines années, la capacité de l’usine pourrait s’avérer insuffisante. Quelle sera la suite des événements? Le temps nous le dira.

Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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