Prise d'otages de la Doubrovka: 7 ans déjà

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Le 23 octobre, 7 ans se sont écoulés depuis la tragédie survenue au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, occupé, en pleine représentation de la comédie musicale Nord-Ost, par des terroristes sous le commandement du rebelle tchétchène Movsar Baraïev.

Le 23 octobre, 7 ans se sont écoulés depuis la tragédie survenue au théâtre de la Doubrovka, à Moscou, occupé, en pleine représentation de la comédie musicale Nord-Ost, par des terroristes sous le commandement du rebelle tchétchène Movsar Baraïev. Selon les informations officielles, le nombre des victimes de cet attentat s’élève à 170 personnes. Les terroristes ont infligé un grave préjudice à la santé physique, morale et psychique des 850 otages. Certaines personnes ont particulièrement souffert des effets du gaz employé par les forces spéciales lors de la prise d’assaut du bâtiment le matin du 26 octobre 2002. Suite à l’utilisation du gaz, près de 650 otages ont été hospitalisés, dont des enfants. Beaucoup d’entre eux n'ont pas pu être sauvés.

Le centre d’analyse d’Iouri Levada (Levada-centre), spécialement pour la date de commémoration de l’attentat, a réalisé un sondage portant sur un panel de 1.600 personnes dans 44 régions de Russie, d'où il ressort que selon 52% des interrogés, les autorités n’ont dit ‘’ qu’une partie de la vérité ‘’ au sujet des attentats. 19% estiment que le gouvernement cache la totalité de la vérité. Seulement 9% des sondés accordent un crédit absolu à la version officielle.

Cette défiance envers la justesse des actions des autorités a ses raisons d'être. Les 32 terroristes ayant participé à l’attentat ont été tués pendant l’assaut nocturne. Si bien que plus personne ne pouvait dénoncer les détails relatifs à la préparation de l’attentat. De plus, le gouvernement n’a toujours pas dévoilé la composition chimique du gaz qui a sauvé les otages de la fusillade, mais qui a également coûté la vie à plusieurs civils innocents. Longtemps, les déclarations officielles ont été contradictoires concernant les faits et les chiffres.

Cependant, un fait est incontestable. L’attentat a été organisé par Chamil Bassaïev et son entourage. Après la prise d’assaut du théâtre, Movsar Baraïev a dévoilé la liste des revendications adressées au gouvernement russe, dans un esprit proche des propos de Chamil Bassaev, comportant même les erreurs grammaticales et stylistiques propres au chef. Il est gratifiant de savoir que ces revendications ont eu l’effet inverse pour les terroristes : le contingent militaire fédéral de 80 000 soldats en Tchétchénie est non seulement resté sur le territoire de la république, mais il a été renforcé et a infligé des dommages supplémentaires aux troupes terroristes. L’attaque de Boudennovsk en 1995 (prise d'otages à l'hôpital de Boudennovsk, dans le sud de la Russie) ne s’est pas répétée : la prise d’otage réussie par les terroristes a conduit alors à de nouveaux actes terroristes.

L’attentat a provoqué une scission temporaire au sein du groupuscule terroriste, car Bassaïev avait ‘’ commis l'erreur ‘’ de ne pas avoir informé son ‘’ président ‘’, Aslan Maskhadov, de ses actions. Sachant que les opérations du chef de guerre ont eu, comme presque toujours, l’effet inverse, Bassaïev a été contraint de quitter tous ses ‘’ postes ‘’ occupés dans l’administration de Maskhadov. Après Nord-Ost, même les Etats-Unis ont reconnu la bande armée de Bassaïev, dite Riadus-Salikhiïn, en tant qu’organisation terroriste, et les groupuscules terroristes armés dans le Caucase du Nord sont définitivement devenus clandestins, certes, toujours dangereux mais tout de même privés de toute légitimité.

La grande majorité des forces politiques, aussi bien en Russie qu’en Occident, espèrent profiter de la méfiance à l’égard de la version officielle mise en évidence par le sondage de Levada-centre afin de nuire à l’image des autorités. La logique est simple : si les autorités mentent, il faut faire confiance aux pro-tchétchènes occidentaux ou aux défenseurs des droits de l'homme les plus radicalement antigouvernementaux. En fait, il est peu probable que l'on puisse convertir la méfiance de la grande masse des gens à l’égard des actions des autorités en amour envers l’opposition. Le fait que la population ne fait pas confiance aux fonctionnaires ne signifie nullement qu'elle prend fait et cause pour les terroristes ou leurs sympathisants, que ce soit en Russie ou à l’étranger. Malgré le manque de confiance, les autorités restent la seule véritable protection contre les terroristes aux yeux de la population. Une chose similaire est parfois observée aux Etats-Unis et en Israël où la critique des services de sécurité qui n’arrivent pas toujours à protéger la population des attentats, ne signifie pas une prise de parti pour les tueurs ou le cautionnement de leurs slogans politiques.

Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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