La Russie sur le marché de l’armement

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Après la chute de l’URSS, la situation de la vente d’armements à l’étranger est devenue critique. Jusqu’en 1991, l’URSS vendait énormément d’armes aux partenaires étrangers. A l’époque la valeur des fournitures dépassait parfois 20 milliards de dollars par an.

Après la chute de l’URSS, la situation de la vente d’armements à l’étranger est devenue critique. Jusqu’en 1991, l’URSS vendait énormément d’armes aux partenaires étrangers. A l’époque la valeur des fournitures dépassait parfois 20 milliards de dollars par an.

Mais les recettes réelles étaient bien moindres, car la majeure partie des armements russes était vendue à crédit, et parfois était offerte aux pays et aux organisations alliés. En 1991, ce système s’est effondré et le nouveau complexe militaro-industriel (CMI) russe nécessitait une refonte totale du système des exportations d’armements dans les conditions de l’effondrement économique du pays, de son industrie et du secteur des hautes technologies en particulier.

Dans ces conditions, les livraisons en Inde et en Chine ont littéralement sauvé l’industrie militaire russe. L’Inde, acheteur traditionnel d’armements soviétiques et l’un des rares pays à payer comptant, a poursuivi l’achat en recourant à la pratique traditionnelle de la diversification, l’armement et le matériel étaient achetés chez des producteurs différents, principalement en Europe de l’Ouest et en URSS.

D’autre part, la Chine, dont les relations avec l’Occident vers la fin des années 80 ont de nouveau commencé à se dégrader, avait absolument besoin d’armes modernes afin de rattraper le retard monumental pris sur les forces militaires des pays développés, plus particulièrement au niveau du développement de l’industrie militaire.

Sans grande surprise, dans ces conditions, les avions de combat et les systèmes de défense antiaérienne étaient les plus demandés. La Russie était prête à proposer aux partenaires étrangers des systèmes modernes issus de l’expérience de plusieurs décennies de confrontation avec les pays les plus puissants de l’Occident.

Au sein du volet aviation, la majeure partie des ventes revenait aux appareils du bureau d’études Sukhoï. Les appareils construits sur le châssis T-10, les Su-27 et leurs versions sont devenus des bestsellers vendus en très grandes quantités. La production des appareils de cette série destinés à l’exportation, à une époque, atteignait 50 avions par an.

En fait, au fil du temps, le Sukhoï est devenu la plus célèbre marque d’avions russes, remplaçant le MiG, qui dominait à l’époque soviétique.

A la fin des années 90, l’Inde et la Chine achetaient près de 80% des armements militaires russes exportés. Ce déséquilibre a donné des raisons de mettre en doute la capacité de la Russie à vendre ses armements sur les marchés plus concurrentiels, et de prédire une réduction considérable et rapide des livraisons et, par conséquent, des revenus, dès que les marchés de l’Inde et de la Chine seraient saturés.

Cependant, dans les années 2000, le marché des exportations d'armements russes connaît une croissance significative, jusqu’à 10 milliards de dollars par an. Des contrats importants ont été conclus avec le Vietnam, la Malaisie, l’Indonésie. Puis le succès a été confirmé par les transactions avec l’Algérie et le Venezuela. Au final, à l’heure actuelle, 90% des exportations d’armement russe se répartissent parmi 10 acheteurs importants, particulièrement en Asie du Sud-Est et au Proche-Orient. Les 10% restants sont partagés entre 60 autres pays, achetant des quantités peu importantes d’armes relativement bon marché.

L’armement et les technologies russes ont été en mesure de concurrencer les modèles occidentaux, ce qui a été confirmé par la percée sur les marchés traditionnellement occidentaux, tels que le Koweït, les Emirats Arabes Unis, la Malaisie, la Grèce, la Corée du Sud etc.

Dans l’ensemble, la Russie a intégralement changé le modèle des livraisons d’armements : de système de contrôle d’équilibre militaro-politique dans le Tiers monde au départ, l’exportation d'armements s’est peu à peu transformée en business, où l’avantage s’obtient grâce aux propositions les plus ‘’ alléchantes ‘’.

L’acheteur n’acquiert plus de ‘’ la ferraille ‘’ mais un cycle complet de système avec une assistance sur 20-30 ans ou plus, cycle au cours duquel la maintenance permanente du matériel et sa modernisation sont assurées. Les pays occidentaux ont adopté ce modèle de coopération avec des acheteurs plus exigeants dès les années 70, et aujourd’hui ce modèle est reproduit en Russie également.

Concernant la structure russe des exportations militaires, il convient de noter la domination continue de l’aviation, soit 40% des exportations.

Le Sukhoï poursuit le développement du célèbre châssis T-10 (Su-27) et procède aux essais d’un appareil foncièrement nouveau, le T-50, qui devrait faire son apparition sur le marché étranger vers la fin des années 2010.

Almaz-Anteï (groupe russe chargé de la conception et de la fabrication des systèmes de défense antiaérienne et antimissile), à court terme, devrait présenter sur le marché le tout nouveau système S-400 et d’autres systèmes de nouvelle génération. ‘’ Une mise à jour ‘’ est également attendue sur le marché de l’industrie navale. En effet, la Russie a lancé la production en série de navires de nouvelle génération.

Tout ce qui précède, en parallèle avec la conjoncture globale du marché du matériel militaire, et la réputation traditionnellement élevée des armements russes, donne des raisons de croire qu’au cours des 10-20 prochaines années, voire plus, la Russie conservera ses positions.

Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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