Parlementaires en Azerbaïdjan : des élections sans surprise

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Le 7 novembre est un jour férié dans le calendrier azerbaïdjanais. Pas parce qu’il tombe un dimanche mais en raison des élections parlementaires.

Le 7 novembre est un jour férié dans le calendrier azerbaïdjanais. Pas parce qu’il tombe un dimanche mais en raison des élections parlementaires.

Quoi qu’il en soit, cette journée pourrait être considérée comme un jour de fête pour le parti au pouvoir Nouvel Azerbaïdjan (YAP), qui est en tête des élections parlementaires.

Conformément à la Constitution de l’Azerbaïdjan, les élections au parlement monocaméral de 125 sièges ont lieu tous les cinq ans le premier dimanche de novembre, selon le système majoritaire au suffrage universel, égal et direct, au scrutin libre, privé et secret. Les citoyens âgés de plus de 25 ans peuvent postuler à un siège de député au parlement.

Le beau temps de la première semaine de novembre a sans doute incité les gens à sortir de chez eux pour se rendre aux urnes. Cette fois, 50% de la population sont allés dans les bureaux de vote, ce qui dépasse de 4% le taux de participation de 2005. Les élections se sont déroulées dans le calme et sans incidents.

Parmi la liste des leaders annoncée par le président de la Commission électorale centrale, 40 personnes sont des candidats indépendants, 11 représentent d’autres partis et 2 n’appartiennent à aucun parti. Les autres candidats se réclament du parti au pouvoir. Dans la majorité des bureaux de vote d'une circonscription, le dépouillement n'a pas encore eu lieu. La victoire pourrait échoir à un député indépendant ou au président du Parti du front populaire Ali Kerimli.

Lors des précédentes élections, la situation était similaire. Mais certains leaders de l’opposition, qui rêvaient d’une révolution, une fois entrés au parlement ont renoncé à leur siège de député en signe de solidarité avec leurs collègues moins chanceux. Cette fois, aucun d’entre eux n’est passé. A l’exception d’Ali Kerimli, dont le sort est actuellement entre les mains de la Commission électorale centrale.

C’est à peu près tout ce que l'on pourrait dire au sujet des élections parlementaires en Azerbaïdjan. On pourrait également citer les estimations de la majorité des observateurs étrangers qui constatent, en fait, ce qui a été exprimé ci-dessus.

Tout ce qui suit pourrait être qualifié d’analyse des résultats des élections, avec un ‘’ mais ‘’ en majuscules! Il n’y a pas grand-chose à analyser en fait. L’histoire se répète tous les 5 ans avec de légères variantes.

L’opposition azerbaïdjanaise, qui commet toujours les mêmes erreurs en raison de son manque de préparation lors la campagne électorale, a, comme les autres années, déclaré que les résultats des élections avaient été falsifiés. Les adversaires du parti du président Ilham Aliev déclarent que les institutions gouvernementales étouffent les libertés démocratiques dans le pays en se prévalant de l’immunité de la critique occidentale. L’Occident estime que l’Azerbaïdjan est un point de transit stratégiquement important pour transférer les soldats et le matériel américains en Afghanistan. De plus, l’Occident espère que l’Azerbaïdjan pourra devenir une source alternative de gaz naturel pour l’Europe.

Certains observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déclarent qu’ils reçoivent des plaintes d'électeurs faisant l'objet d'intimidations et de candidats disqualifiés parce qu'ils n'ont pas l'heur de plaire au pouvoir. La Commission électorale centrale d'Azerbaïdjan assure que toutes les mesures nécessaires ont été prises afin d’assurer le respect du droit de vote. Les analystes débattent de la victoire facile du parti au pouvoir qui disposera comme auparavant de la majorité au parlement de 125 sièges.

Personnellement, ces élections m’ont marqué car j’étais observateur dans l’une des circonscriptions électorales. Au bureau de vote, j’ai été témoin involontaire d’une discussion entre les observateurs des partis : ‘’ Comme toujours, on sortira de l’urne le nom d’un candidat connu à l’avance. Aucune intrigue, aucune surprise ‘’. Une femme âgée accompagnée de sa fille et de ses petits-enfants qui a entendu cette conversation s’est approchée des jeunes gens et a dit : ‘’ J’ai quatre-vingt ans et je n’ai jamais rien vu de bon dans les surprises !’’


Ce texte n’engage pas la responsabilité de RIA Novosti

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