L'Egypte: un acteur incontournable au Proche-Orient

© Sputnik . Andrey Stenin / Accéder à la base multimédiaL'Egypte: un acteur incontournable au Proche-Orient
L'Egypte: un acteur incontournable au Proche-Orient - Sputnik Afrique
S'abonner
L’envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Saltanov, qui a visité la semaine dernière les pays arabes, a donné son évaluation des événements dans la région dans une interview accordée au Rafael Daminov.

L’envoyé spécial du président russe pour le Proche-Orient, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Saltanov, qui a visité la semaine dernière les pays arabes, a donné son évaluation des événements dans la région dans une interview accordée au Rafael Daminov.

Monsieur Saltanov, à votre avis, que s’est-il passé en Egypte et qu’attend ce pays qu’il était y a encore peu de temps impossible d’imaginer sans l'inamovible président Hosni Moubarak?

Tous les analystes, aussi bien dans la région qu’à l'extérieur, faisaient remarquer depuis longtemps qu’au Proche-Orient, voire même à une échelle plus grande, divers problèmes s’accumulaient: sociaux, économiques, intra-nationaux et intra-régionaux. Tout cela indiquait la nécessité d'efforts, de nouvelles idées afin de sortir le Proche-Orient de son état d’instabilité permanente. Bien sûr, il est clair que l’Egypte avec Hosni Moubarak et l’Egypte après son départ seront probablement des pays quelque peu différents, dans le sens où, selon les experts russes, les réformes politiques et sociales se renforceront. Bien sûr, il faut voir l’Egypte à une échelle régionale. C’est un pays arabe clé et tout ce qui s’y passe impacte le Proche-Orient dans l’ensemble. Mais il convient de noter l’une des plus importantes décisions prise par le Conseil militaire suprême d’Egypte: Le Caire s’engage à respecter les accords régionaux et internationaux. C’est important, cela apporte un élément de stabilisation dans l’attente des événements à venir. Bien sûr, cela a beaucoup d’importance du point de vue de la situation autour du règlement du conflit au Proche-Orient, mais il existe d’autres questions à l’échelle régionale qu’il est difficile de régler sans l’Egypte. C’est la raison pour laquelle nous espérons et souhaitons au peuple égyptien de surmonter cette période difficile de son histoire pour que la position constructive de l’Egypte influence les affaires régionales.

Comment la situation actuelle dans la région est-elle évaluée par les autorités des pays que vous avez rencontrées lors de votre voyage?

Notre voyage, effectué sur ordre du président russe Dmitri Medvedev, et les contacts que nous avons eus ont montré qu’une partie des chefs d’Etat régionaux ne s’attendaient pas à la sortie rapide de cette phase de développement du Proche-Orient. Les autorités de ces pays et de plusieurs autres estiment que le processus pourrait prendre de l’ampleur.

Dans quelle mesure le rôle de la diplomatie russe est-il actif dans ce moment critique pour tout le Proche-Orient?

Au cours de cette visite nous avons compris que notre position de principe, aussi bureaucratique que cette tournure ne puisse paraître, est très appréciée par les élites et au sein de la société. Une position qui part de l’inadmissibilité d’imposer à une population une décision extérieure. L’inadmissibilité de l’ingérence dans les affaires internes d’un tel ou tel pays. En fin de compte, chaque peuple est intelligent et il trouvera une solution à ses problèmes. En ce qui concerne la Russie, bien sûr nous allons soutenir les Etats arabes et le règlement pacifique entre les Arabes et Israël. Et vous savez que nous avons un très bon contact avec Israël, et dans ce sens nous pouvons accorder notre soutien pour que tout changement se déroule dans le cadre de la stabilité sans troubles régionaux graves.

Ne craignez-vous pas que ces grands problèmes arabes puissent avoir une incidence négative sur le règlement pacifique entre la Palestine et Israël?

De telles craintes existent, et elles ont été exprimées par le Quartette des médiateurs pour le Proche-Orient lors de la dernière réunion ministérielle à Munich. La position de la Russie, et, selon nous, la position de nos partenaires, consistent à faire en sorte que les interprétations négatives ne contribuent pas au sabotage des efforts axés sur la relance du processus de paix dans la région. Au contraire, dans de telles circonstances il est nécessaire d’activer l’initiative, de promouvoir le dialogue et les débats afin que les négociations entre les Palestiniens et Israël reprennent grâce à la volonté conjointe des parties. Car l’absence de paix globale entre Israël et les pays arabes jusqu’à présent joue un rôle négatif et est l’une des causes du regain de colère, du mécontentement et dans l’ensemble du sentiment d’atteinte à la dignité nationale de la communauté arabe. Or ce sentiment est lourd de dangers, car les gens commencent à avoir l’impression de ne pas être considérés comme des partenaires dignes avec qui il est nécessaire de normaliser les relations. Bien sûr, le progrès dans le processus de paix jouerait un rôle stabilisateur important et exercerait une influence positive sur la situation globale dans la région. Le Quartette en sera chargé. Vous savez probablement qu’actuellement les représentants spéciaux du Quartette vont travailler conjointement, y compris en organisant des réunions aussi bien avec les Palestiniens qu’avec les Israéliens. La réunion ministérielle se tiendra une nouvelle fois à la mi-mars, et nous espérons qu’elle sera productive et apportera une contribution importante au rétablissement du processus de négociations.

La veille s’est tenue votre rencontre avec le second représentant du gouvernement d’Arabie saoudite, le prince Nayef ben Abdelaziz ben Abderrahman Al Saoud, à qui vous avez transmis un message du président russe pour le roi Abdallah. Quelles sont les perspectives de coopération de la Russie avec l’Arabie saoudite?

Hier, nous nous sommes entretenus avec son Altesse le prince Nayef. La rencontre a confirmé que les deux pays et leurs dirigeants sont politiquement disposés à développer les relations de respect mutuel et bénéfiques, et une coopération à grande échelle dans divers domaines. Il existe de très bonnes bases pour avancer, y compris dans les domaines de l’innovation, tels que l’Espace, les sources d’énergie modernes, l’infrastructure et la coopération militaro-technique. Mais parfois il arrive que la volonté des dirigeants se transforme difficilement en actions concrètes. Mais comme nous a affirmé le prince Nayef, il est convaincu que ces difficultés seront prochainement surmontées. Cela nécessite, bien sûr, les efforts des deux parties. Sans parler du fait qu’un très bon dialogue politique a été établi, basé sur la confiance mutuelle. Le message de Dmitri Medvedev adressé au roi d’Arabie saoudite en est la preuve.

Propos recueillis par Rafael Daminov, correspondant de RIA Novosti en Arabie saoudite

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала