Les élections législatives en Russie se tiendront le 4 décembre 2011. 3053 candidats représentants 7 partis enregistrés participeront à la course aux sièges à la Douma (chambre basse du parlement). Voici la répartition des forces en présence à la veille des élections législatives.
- Le président russe Dmitri Medvedev sera tête de liste du parti Russie Unie. Le premier ministre Vladimir Poutine est le leader formel du parti. A l’heure actuelle, Russie Unie détient la majorité à la chambre basse du parlement. Cette année, la liste du parti compte 597 candidats, soit plus que les autres partis. Russie Unie est le parti au pouvoir. Beaucoup de candidats en tête des listes régionales occupent déjà des postes dans le gouvernement fédéral.
Parmi les candidats actuellement en poste au sein du gouvernement central, on trouve les premiers vice-premiers ministres Viktor Zoubkov et Igor Chouvalov, ainsi que le vice-premier ministre Igor Setchine et le chef de l’administration présidentielle Sergueï Narychkine.
De plus, Russie Unie a ajouté sur sa liste électorale beaucoup de personnalités connues. Elle inclura des artistes tels que Mikhaïl Piotrovski, directeur du musée de l’Ermitage, le chanteur Iossif Kobzon, qualifié de Sinatra russe, ainsi que des sportifs célèbres, dont la favorite de Poutine, la gymnaste Alina Kabaeva, devenue présentatrice à la télévision, et le champion de boxe Nikolaï Valouev.
- Deuxième en termes de popularité se positionne le parti communiste (KPRF) dirigé par Guennadi Ziouganov, qui a régulièrement assuré la deuxième place au parti aux législatives depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Hormis les partisans acharnés qui prônent les valeurs de la gauche et sont nostalgiques de l’Union soviétique, le parti a réussi cette année à gagner à sa cause un certain nombre de partisans déçus par la politique de Russie Unie.
L’ex-agent du renseignement Viktor Tcherkessov, qui était à une époque proche collaborateur du premier ministre Vladimir Poutine jusqu’à sa démission en 2008 du poste de directeur du Service fédéral de contrôle des stupéfiants, se présentera sur la liste du parti communiste. La liste du PC comprend également Alexeï Lebed, ancien gouverneur de la république de Khakassie en Sibérie, poursuivi en 2006 pour abus de pouvoir.
- Le parti libéral-démocrate de Russie (LDPR) mise principalement sur son chef belliqueux Vladimir Jirinovski, stimule la colère parmi les nationalistes à grand renfort de slogans populistes. Cependant, cette année la liste électorale du parti inclut deux candidats controversés. Il s’agit d’Andreï Lougovoï, l’un des principaux suspects dans l’affaire de l’assassinat d’Alexandre Litvinenko à Londres en 2006. De plus, dans la liste du parti libéral-démocrate figure Valeri Boudanov, fils de l'ancien colonel de l’armée russe Iouri Boudanov. Andreï Lougovoï a déjà été élu à la Douma en 2007 dans le contexte du scandale diplomatique entre la Russie et le Royaume-Uni. A une époque Iouri Boudanov a été condamné pour le meurtre cruel d’une jeune femme en Tchétchénie. Cette condamnation l’a rendu très populaire parmi les nationalistes russes. En juin 2011, Iouri Boudanov a été assassiné au centre-ville de Moscou.
- Cette année a été une époque de succès et d’échecs pour le parti Russie Juste. Néanmoins, sa liste électorale compte 584 candidats. Sergueï Mironov, chef du parti, a été limogé du poste de président du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement) en mai 2011. De cette manière, l’avenir du parti a été remis en question. Le parti Russie Juste, prônant les valeurs socialistes, était considéré par beaucoup comme une créature du Kremlin, dont la tâche consistait à prendre une partie des voix au Parti communiste lors des prochaines législatives. Récemment, le parti a commencé à critiquer activement Russie Unie. Cette semaine, Russie Juste a subi un léger préjudice lorsque la Cour suprême russe a interdit à Marina Smirnova, belle-fille d’Igor Smirnov, leader de la République moldave de Transnistrie, autoproclamée, de participer aux législatives en raisons des violations techniques de la loi.
- Le parti Juste Cause, qui se présente comme un parti d’hommes d’affaires, s’est trouvé au centre de l’attention pendant une courte période cette année, quand le milliardaire Mikhaïl Prokhorov en est devenu le leader. Ce magnat qui possède des actions dans l’industrie des métaux non-ferreux a été destitué du poste de chef de son parti en septembre 2011 avant l’approbation de la liste électorale du parti. IL a été remplacé par Andreï Dounaev, moins connu. Selon certains analystes, cela a fait perdre au parti certains candidats potentiellement importants. Andreï Bogdanov, grand maître de la Grande loge de Russie, est un autre leader marquant du parti.
- Le parti Iabloko, libéral, créé en 1993, était l’un des partis les plus populaires de la Russie postsoviétique. Cependant, son influence s’est considérablement réduite pendant la décennie précédente. En 2003, le parti n’a pas réussi à accéder à la Douma. Sa liste électorale inclut des candidats qui appellent à mettre en œuvre des réformes libérales et à respecter les droits de l’homme. Grigori Iavlinski est le chef du parti. L’incapacité du parti Iabloko à constituer une forte opposition à Russie Unie a provoqué la déception parmi un grand nombre de ses partisans potentiels. Mais le parti a également réussi à convaincre certains membres haut placés de Russie Unie de se présenter sur sa liste cet hiver. Parmi ces candidats : Alexandre Donskoï, ancien maire ambitieux d’Arkhangelsk, et Oleg Mitvol, ancien directeur adjoint du Service fédéral de contrôle en matière d'exploitation des ressources naturelles (Rosprirodnadzor).
- Le parti Patriotes de Russie combine le nationalisme et divers aspects du programme communiste. Cette année, le parti avancera 302 candidats aux législatives. En 2009, ce parti à participé aux manifestations à grande échelle contre Russie Unie à Kaliningrad, ce qui a contribué à augmenter quelque peu sa popularité. Le parti est dirigé par Guennadi Semiguine, ancien membre du parti communiste. Les candidats du parti n’emploient pas la rhétorique du mouvement nationaliste russe plus radical, mais comptent sur le soutien des électeurs patriotes.
