2012 sera une année de changements en Europe

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De nombreux changements attendent la Grande Europe en cette nouvelle année, et dans un an seulement on pourrait même ne plus la reconnaître, ou du moins difficilement, comme après un grand lifting.

De nombreux changements attendent la Grande Europe en cette nouvelle année, et dans un an seulement on pourrait même ne plus la reconnaître, ou du moins difficilement, comme après un grand lifting. Face à la crise de l’euro et les dettes des pays du sud de la zone euro, l’Union européenne n’a que deux moyens d’avancer, et les deux passent par la salle d’opération. Soit une grande intervention générale financière et constitutionnelle, soit une grande intervention locale, sans laquelle la guérison et l’ablation des métastases de la dette sont inconcevables. Bruxelles n’a aucune alternative.

Un pacte financier pour les volontaires
Le Vieux Continent semble déjà s’être engagé sur la seconde voie, bien qu’il existe plusieurs possibilités. Dès le début de l’année les juristes de la Commission européenne et des gouvernements nationaux ont commencé à travailler sur le pacte financier concerté au sommet de l’UE à Bruxelles mi-décembre 2011.

L’UE ne dispose pas inutilement de cet appareil bureaucratique nombreux et efficace, ainsi que d’avocats qui manipulent très habilement la terminologie.

Le terme cité de "pacte financier" implique les amendements à la constitution européenne (le Traité de Lisbonne sur les changements à apporter au Traité sur l’Union européenne et le Traité instituant la Communauté européenne de 2007), mais seulement sous la forme d’un document distinct. Les membres sont libres de l’accepter ou non.

Ce document instaurera une discipline financière stricte, un contrôle des dépenses, fixera législativement l'obligation d’avoir un budget sans déficit, etc. Ainsi qu’une coordination étendue de la politique financière et économique des pays de l’UE en élargissant les fonctions dirigeantes de la Commission européenne, le gouvernement de l’UE. On dit que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso était particulièrement satisfait par ce point, car cela lui octroyait à lui et à son organisme les fonctions de gouvernement économique de l’UE.

La Grande-Bretagne, qui regardait toujours de travers les initiatives venant du continent, a refusé de soutenir ce qu’elle a directement qualifié d’amendements à la constitution de l’UE. En principe, Londres acceptait ce pacte. Mais exigeait des conditions particulières et des exceptions à son égard qui lui donneraient le droit de vote mais sans être soumis à des obligations financières et budgétaires.

Le Royaume-Uni n’a jamais étroitement adhéré à l’Europe unie depuis son adhésion au marché européen commun en 1973. Les Britanniques n’ont adhéré ni à la zone euro, ni à l’espace Schengen (bien que juridiquement ils le soutiennent et fassent partie du système d’information Schengen). Mais on n'avait encore jamais pris de décisions sur le fonctionnement de toute l’union et apporté des changements dans les bases de son activité sans demander l’avis de la Grande-Bretagne.

On pourrait dire qu’aujourd’hui l’UE se transforme en union des 26 + 1, où les Britanniques se retrouveraient de nouveau à l’écart.

Mais tout n’est pas aussi simple dans l’union des 27 partenaires européens. L’initiative de l’Allemagne et de la France sur le pacte a été soutenue par seulement 23 membres, y compris les pays en difficulté – la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande. Dans le même temps, le gouvernement irlandais y est favorable, mais il craint de devoir organiser un référendum sur cette question (les référendums irlandais ont déjà failli enterrer le traité de Lisbonne en 2008, qui a été approuvé seulement après la seconde tentative en 2009).

Les Suédois ont annoncé qu’ils réfléchiraient et devaient auparavant prendre connaissance des détails du document. La Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie tiennent un discours similaire.

Une Europe à deux vitesses, mais sans Sarkozy?
Dans l’ensemble, l’Europe n’est apparemment pas susceptible de terminer l’année en cours au grand complet et en étant renouvelée. Le Vieux Continent est plutôt menacé par une "liposuccion financière" qui consisterait à se débarrasser de ceux qui sont en désaccord avec les plans de la grande chirurgie européenne forcée.

Hélas, certains des initiateurs de cette opération chirurgicale imminente dans la zone euro et en UE, par exemple le président français Nicolas Sarkozy, pourraient ne pas voir les résultats de cette restructuration constitutionnelle et financière.

Ce sont Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel qui ont commencé à avancer près de trois ans auparavant que l’UE pouvait et devait être transformée en une Europe à deux vitesses. Ceux qui sont capables de se développer et de respecter les règles financières partiront devant, et les autres n’ont qu’à les rattraper. C’est précisément l’objectif de l’initiative du pacte financier.

Mais la présidentielle en France se tiendra en avril-mai. Et bien que Sarkozy n’ait pas encore officiellement annoncé sa candidature (il a promis de le faire en février), peu doutent qu’il voudra rester au Palais de l’Elysée.

Selon les derniers sondages, il est derrière son principal rival, l’ancien leader du parti socialiste François Hollande, mais cet écart n’est pas important. Il varie entre 10% et 4%. Marine Le Pen du Front national est en troisième position derrière Hollande et Sarkozy, et selon les sondages elle pourrait obtenir entre 14% et 19% des voix.

Sarkozy espère être aidé par la réforme électorale qu’il a lui-même mise en œuvre. En 2012 entre en vigueur la loi adoptée en 2009 qui permet pour la première fois aux français émigrés d’avoir leurs propres députés à l’Assemblée nationale. Jusqu’à présent les Français expatriés pouvaient déjà voter aux législatives, mais seulement pour des candidats des circonscriptions françaises.

Désormais la palette politique française acquiert un aspect exotique, avec l'apparition, par exemple, d'un député des Etats-Unis. Il y a un an, on prédisait cette place à la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde. Des places de député d’Afrique du Nord, d’Europe du Nord (le Royaume-Uni, l’Irlande, la Scandinavie et les pays baltes) et d’Europe hispanophone ont été créées. Au total, les Français ont créé 11 circonscriptions électorales d’outre-mer qui auront leurs propres députés au parlement.

Comme l’a montré la pratique, la majeure partie des Français votant à l’étranger est encline à soutenir des partis de centre-droit, plus précisément l’Union pour un mouvement populaire de Sarkozy. Le fait que Sarkozy ait donné aux "expats" français leurs propres députés n’est pas pour leur déplaire. Or cela concerne tout de même 2,5 millions de personnes. Un tel nombre de voix n’est pas négligeable.

Mais quoi qu’il en soit, une présidentielle à deux tours est attendue en France, et pour l’instant on ignore qui la remportera. Et il serait dommage que Sarko l'hyperactif s’en aille, suivant ainsi l’imposant premier ministre italien Silvio Berlusconi.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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