Les fondations de l'escadre de la Méditerranée sont posées

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L'escadre de la Méditerranée de la marine russe doit être composée de 10 navires et bâtiments logistiques répartis en plusieurs groupes – d'attaque, anti-sous-marin et dragueurs de mines - a déclaré vendredi à RIA Novosti l'amiral Vladimir Komoedov, ancien commandant de la flotte de la mer Noire et président du comité parlementaire pour la défense.

L'escadre de la Méditerranée de la marine russe doit être composée de 10 navires et bâtiments logistiques répartis en plusieurs groupes – d'attaque, anti-sous-marin et dragueurs de mines - a déclaré vendredi à RIA Novosti l'amiral Vladimir Komoedov, ancien commandant de la flotte de la mer Noire et président du comité parlementaire pour la défense.

Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait déjà évoqué la nécessité de créer un détachement du groupe opérationnel de la marine pour protéger les intérêts de la Russie en Méditerranée à titre permanent.

"Il faut un groupe d'attaque de deux ou trois navires minimum, un groupe anti-sous-marin et un groupe de dragueurs de mines. En fonction de leur mission, ces unités pourront effectuer se relayer par rotations. 10 navires de trois flottes suffiraient (de la mer Noire, de la mer Baltique et du Nord) pour ce positionnement en Méditerranée", a déclaré Komoedov.

Selon lui, ces navires doivent mener des exercices réguliers, maintenir le régime opérationnel dans certaines zones, chercher des sous-marins et travailler sur les communications. Il est également nécessaire de mettre en place, auprès de la flotte de la mer Noire, des organismes de commandement et un QG mobile sur les navires directement en Méditerranée, remarque Komoedov.

Besoin de sous-marins

Des sous-marins devraient également intégrer l'escadre. "La solution optimale, dans le cas présent, serait la participation de submersibles nucléaires de la flotte du Nord et de sous-marins diesel, qui rejoindront prochainement la flotte de la mer Noire", a déclaré l'amiral.

Par ailleurs, il rappelle que les sous-marins doivent être accompagnés par des navires de sauvetage équipés d’une "cloche", afin d'évacuer l'équipage en cas de besoin, de fournir de l'air à haute pression, d’éteindre un incendie ou de mesurer la radioactivité.

Komoedov souligne également que les sous-marins diesel ont besoin de ravitailleurs en mer. "Ils doivent recharger leurs batteries après 10 jours de navigation sous l'eau et faire le plein, généralement en surface. Ils ne sont alors plus furtifs car ils font beaucoup de bruit", a déclaré l'amiral.

Problème de base

Le séjour de l'escadre opérationnelle de la marine russe en Méditerranée à titre permanent nécessite un retour à la base pour le repos de l'équipage, faire le plein d'eau et de provisions ainsi que de carburant.

"Il ne reste que Tartous (Syrie), mais on ne peut pas compter dessus car c'est une base et un point de maintenance prévu uniquement pour des petits navires. Par conséquent, il faudra toujours soit se trouver dans les eaux au ralenti, soit mouiller. Or cela dépense les ressources d'un navire", déclare Komoedov.

Selon lui, il faut trouver un terrain d'entente avec les pays de la Méditerranée qui pourraient accueillir, à court terme, les bâtiments russes pour le repos des troupes et le ravitaillement. "Il pourrait s'agir de la Grèce, de Chypre, de la Syrie ou du Liban. Mais malheureusement, à court terme, la Russie ne disposera pas d'une base à part entière ou au moins d’un dispositif comme Villefranche sur la Côte d'Azur", relève-t-il.

La havane militaire est apparue à Villefranche au milieu du XVIème siècle et en 1770, les navires russes de l'escadre commandée par le comte Alexeï Orlov y ont accosté pour la première fois. Il s'agit d'une baie profonde de 65 mètres considérée comme l'une des plus sûres en Méditerranée. Les frères Orlov, envoyés par Catherine II à la recherche d'un emplacement pour le déploiement permanent de l'escadre russe en Méditerranée, ont acheté la baie sur leurs fonds propres avant de la transmettre au trésor. C'est d'ici que sont partis les navires de l'escadre pour la célèbre Bataille de Tchesmé (Cesmé). La base navale russe a existé à Villefranche jusqu'en 1880.

Plus tôt, le haut représentant de l'état-major des forces armées avait également parlé à RIA Novosti de l'accostage des navires dans les ports étrangers.

L'URSS se servait des ports d'Egypte, de Syrie, d'Algérie, de Libye et d'autres pays. Aujourd'hui, on pourrait envisager d’accoster à Chypre, au Monténégro, en Grèce, ainsi qu’à Tartous.

A l'époque de l'URSS

A l'époque soviétique, de 1967 à 1992, la 5ème Escadre de la Méditerranée était chargée de couvrir cette région avec 30 à 50 navires selon les périodes.

Elle avait été créée pour des missions en Méditerranée pendant la Guerre froide, avant tout contre la 6ème flotte américaine. "La Russie aurait mieux fait de ne pas quitter cette région, qui est aujourd’hui comme un tas de verre brisé. Il était alors entier et transparent - on pouvait voir toute la Méditerranée. Aujourd'hui, on ne peut voir ni la Libye, ni la Syrie, ni l'Egypte et la Yougoslavie n'existe même plus", conclut Komoedov.

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