Manger moins pour protéger la nature

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"Pensez-Mangez-Préservez. Dites Non au gaspillage alimentaire" : tel est le slogan de la Journée mondiale de l’environnement, qui se tient le 5 juin 2013.

"Pensez-Mangez-Préservez. Dites Non au gaspillage alimentaire" : tel est le slogan de la Journée mondiale de l’environnement, qui se tient le 5 juin 2013.

Cet appel à réfléchir avant de manger a toutes les chances de réveiller enfin la responsabilité de l'homme devant la nature. Autres arguments en faveur de cette campagne : la suralimentation, devenue tragédie nationale dans les pays développés ; et la hausse continue du prix des produits alimentaires à travers le monde.

Selon l'Onu, les Américains et les Britanniques ne consomment pas près 30% de leur nourriture, voire jettent à la poubelle un produit périmé. Cela fait longtemps que les Etats-Unis et le Royaume-Uni produisent bien plus de produits alimentaires qu'ils ne peuvent en consommer.

Pendant ce temps-là, 1 humain sur 7 s'endort le ventre vide et 20 000 enfants de moins de cinq ans meurent de faim chaque année. 1 000 litres d'eau sont nécessaire pour produire 1 litre de lait - 16 000 pour un hamburger.

Tout cela ne donne pas très envie de manger - mais ce n'est pas tout.

Selon l'Onu, si l'humanité cessait de manger, on réussirait à préserver 70% de l'eau douce de la planète, 80% d'espaces verts et parviendrait à réduire de 30% l'effet de serre, c'est-à-dire le réchauffement climatique. Après tout, la nourriture jetée à la décharge pourrit et émet des gaz à effet de serre. Alors "pensez avant de manger" et "dites non au gaspillage alimentaire", appelle l'Onu.

La Mongolie a été reconnue pays modèle en termes de respect pour la nourriture. Beaucoup de Mongols vivent encore en nomades et mangent de la nourriture traditionnelle, qui ne périme pas même sans réfrigérateur. C’est en tout cas ce que pense l'Onu, qui appelle les habitants de la planète à s'intéresser aux anciennes recettes qui ont fait leurs preuves, comme le pemmican et le bastourma (viande séchée), qui ont permis à nos ancêtres de conserver de la nourriture pendant longtemps et d'éviter la suralimentation.

Celui qui a senti un jour le pemmican des peuples du Nord (un mélange homogène de viande et de graisse) ou a mangé du bastourma sera certainement d'accord avec l'Onu : il est impossible d'en manger trop.

Un programme milliardaire

La Journée mondiale de l'environnement a été initiée par la 27ème session de l'Assemblée générale des Nations unies en 1972. Elle était alors supervisée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) créé lors de cette même session.

Mais il ne faut pas se méprendre sur le terme "programme". En réalité, il s'agit d'un service bureaucratique ordinaire de l'Onu avec ses propres siège et financements. Le siège du PNUE se situe à Nairobi, au Kenya, mais l'organisation dispose de succursales à travers le monde.
Par exemple, elle cherche actuellement des candidats pour travailler à plein temps à Paris, à Montréal et à Copenhague.

Le site du PNUE ne dévoile pas le nombre de titulaires du Programme qui veillent à l'application des conventions, résolutions et autres décisions de l'Onu pour l'environnement de la planète. Mais il est obligé de publier les documents relatifs à sa fiscalité. En s’y référant, on apprend qu'à travers le Fonds pour l'environnement mondial, dans le cadre de seulement six programmes de protection de la nature, le PNUE contrôle une trésorerie allant jusqu'à 700 milliards de dollars par an.

Alors qu'au début il n'avait pas un centime et que les fonctionnaires de la nouvelle organisation n'étaient même pas arrivés à inventer le thème pour la première Journée mondiale de l'environnement en 1973.

Puis le PNUE en a inventé, des thèmes, en 40 ans ! Mais en dépit des appels à respecter les espaces verts, les sols, la jungle, les fleuves, à ne pas nuire la couche d'ozone avec de vieux réfrigérateurs, à ne pas émettre de gaz à effet de serre, malgré la plus puissante base juridico-légale qui existe dans le monde – au niveau de l'Onu – et les milliards de milliards dépensés pour la protection de la nature, l'état de l'environnement n'a cessé de se détériorer. Et voici que 40 ans plus tard jaillit enfin une idée nationale qui semble être capable d'atteindre la majorité des habitants de la planète - et pas seulement les affamés.

Les affamés enfin compris

La suralimentation a depuis longtemps atteint le statut de catastrophe nationale. Aux Etats-Unis par exemple, Barack et Michelle Obama ont lancé une campagne nationale pour la lutte contre l'obésité auprès des enfants américains, pour 10 milliards de dollars.

De plus, l'indice des tarifs mondiaux sur les produits alimentaires dépasse 200 depuis quelques années : autrement dit, chaque année le coût de la nourriture double par rapport à l'année précédente. Mais même sans faire appel à ces données macroéconomiques complexes, on sent depuis longtemps que chaque jour le déjeuner et le dîner coûtent de plus en plus cher.

C'est pourquoi l'appel de l'Onu à ne pas faire d'excès en mangeant est compréhensible, logique et proche des habitants de la planète.

Il pourrait être entendu et prouver que pour atteindre la raison de l'homme, il faut d'abord passer par son estomac.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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