MAKS-2013: cinq questions sans réponse

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A la veille de l'ouverture du salon aérospatial international MAKS-2013, RIA Novosti liste les questions auxquelles la construction aéronautique russe voudrait obtenir des réponses claires au salon de Joukovski.

A la veille de l'ouverture du salon aérospatial international MAKS-2013, RIA Novosti liste les questions auxquelles la construction aéronautique russe voudrait obtenir des réponses claires au salon de Joukovski.

Question 1. Où trouver des avions de transport militaire ?

Nous ne commencerons pas en évoquant le défilé solennel des chasseurs ou les beaux rapports sur les nouveaux "jets" civils. Dans la cour arrière de l'industrie russe aéronautique, où l'on conçoit et construit des avions de transport, règne un véritable découragement, couplé à un climat d’incertitude. Le tout renforcé par le coût des travaux – et donc celui des erreurs.

Il y a du progrès, bien sûr: la production de l'Iliouchine Il-76MD-90A (52 tonnes de charge utile) a notamment commencé à Oulianovsk. Mais cela ne représente qu'un secteur d’activité militaire - et il existait des alternatives comme la remotorisation des anciens Il-76 ou l'achat des Antonov An-70 à hélices (47 tonnes de charge utile).

Autre question sans réponse: à quoi ressemblera l'aviation de transport militaire dans d'autres segments de l’armée? Qu'en sera-t-il de l'An-140 (6 tonnes) ? Comment sera réglée la question de savoir où localiser sa production alors même que reprennent des discussions sur la réanimation du projet Il-112, qui fait partie du même segment ? Quel est le sort du projet MTA/Il/214 (20 tonnes) qui n'avance pas depuis des années ?

Enfin, quelles décisions seront prises pour le transfert à Oulianovsk de la production du géant An-124 Rouslan ? Combien cela coûtera sachant que le transfert du Il-76 de Tachkent avait pratiquement fait doubler son prix ?

Question 2. Quel avenir pour MiG ?

Tout est plus ou moins clair avec l'aviation tactique mais cette clarté est cantonnée aux entreprises de Sukhoï. Elles ont assez de travail pour les 10-20 prochaines années avec les exportations de chasseurs, le projet de chasseur PAK FA et même une diversification dans la construction civile (Superjet pour Sukhoï et MS-21 pour Irkout).

Or le MiG était l'étoile de l'aviation tactique en URSS. Qu'en sera-t-il de cette compagnie? Ces vingt dernières années MiG n'a pas accumulé de cahier des commandes suffisant, qui compte des exportations très limitées dans le temps et en quantité et des commandes de la part du ministère de la Défense dont la plupart ne sont que des promesses.

La création de drones d'attaque ou, disons, d'un hypothétique chasseur léger de cinquième génération pourrait être un axe de progrès pour MiG. Dans tous les cas, l'avenir de la légende de l'aviation russe reste parmi les questions les plus pertinentes du secteur.

Question 3. Où s'envolent les hélicoptères ?

Tout va bien pour la compagnie Hélicoptères de Russie : après la consolidation du secteur les commandes et les sorties de nouveaux hélicoptères battent des records, aussi bien dans le secteur civil que militaire. Alors quelle question reste sans réponse ?

On voudrait savoir quels seront les produits proposés par la compagnie dans 10 à 15 ans. La demande stable en appareils de la gamme Mi-8/Mi-17 a rendu le succès des constructeurs assourdissant mais cette demande ne restera probablement pas aussi élevée à long terme.

Les modèles intermédiaires de type Mi-38 seront présentés, entre autres, au salon MAKS-2013, mais leurs perspectives marchandes sont évaluées avec prudence.

A la demande du ministère de l'Industrie et du Commerce, la compagnie travaille aujourd’hui à la création d’un hélicoptère à grande vitesse de nouvelle génération. Et cette question est particulièrement intéressante. Quelles sont les exigences pour cet hélicoptère complètement nouveau? Quelles solutions et technologies seront utilisées sur l'appareil, est-ce que tous les éléments du processus technique sont présents ou au moins pourront être créés en Russie d'ici dix ans? Quel sera l'aspect du nouvel engin ?

Question 4. Y a-t-il une vie après le S-300 ?

Le secteur des missiles sol-air est déjà prêt à choyer les visiteurs du MAKS-2013 par la présentation du système antiaérien S-350E (Vitiaz) – le remplaçant du S-300. Il y aura certainement d'autres propositions pour les amateurs de ce dispositif qui, comme le disent les spécialistes, "ne vole pas et empêche les autres de voler".

Que voudrait-on avant tout? Premièrement, des réponses claires sur l'état actuel du 40N6 – le missile longue portée du système sol-air S-400. A en juger par les rapports des constructeurs, ce missile depuis longtemps considéré comme ayant passé les essais, a été enfin lancé dans la production en série cette année. En même temps, aucune information n’a filtré depuis longtemps sur la mise en service de nouveaux systèmes régimentaires ou au moins divisionnaires du S-400 – existe-il une raison à cela?

Deuxièmement, des informations sur le projet commun de système de défense antiaérienne et antimissile S-500 seraient les bienvenues : où en est-il? Pour quand sont prévus les essais et quel est l'aspect du système?

Troisièmement, la marine continue de mettre au point les missiles mer-air Redout pour les nouveaux navires militaires. Ils devaient être achevés fin 2012 mais aucun communiqué n'a été diffusé à ce sujet. Le salon est un bon endroit pour éclairer le sort du missile mer-air pour la marine russe.

Question 5. Pour quand un vol sur Mars ?

Posée sous cette forme, la question est évidemment burlesque. Mais il ne faut pas oublier que le salon MAKS ne signifie pas seulement aéronautique mais aussi spatial. Or la Russie et l'espace ne sont pas très "amis" ces derniers temps.

Cependant, le salon est un endroit approprié pour décrire clairement la stratégie du secteur spatial à moyen et long terme. Et si avec le lanceur Angara tout est plus ou moins clair - bien qu'une nouvelle confirmation de la date des premiers lancements soit toujours attendue - le statut des projets habités de prochaine génération a besoin d'éclaircissements.

On voudrait comprendre quelles sont les perspectives du vaisseau polyvalent PPTS (Prospective Piloted Transport System) ou de son analogue. Quelles versions du vaisseau sont prévues et quels lanceurs les propulseront. Et si cette gamme dispose d'un "maillon lunaire" qui permettrait d'atteindre le satellite de la Terre.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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