Présidentielle en Ukraine: arrivée d'un "commando géorgien" suspect

152 hommes sont arrivés de Géorgie jeudi à Donetsk (sud-est de l'Ukraine) par un vol charter, en se présentant comme observateurs internationaux à l'élection présidentielle sans pouvoir cependant présenter les documents appropriés, a affirmé vendredi Elena Bondarenko, députée du Parti des régions.

"La question se pose de savoir qui sont tous ces gens qui viennent en Ukraine de Géorgie et dans quel but", a relevé la députée, en indiquant qu'il ne s'agissait que d'hommes de 25 à 45 ans.

Sans pouvoir produire d'accréditations d'observateurs internationaux, ils ont indiqué par écrit qu'ils venaient en Ukraine à titre personnel.

Selon Mme Bondarenko, encore deux vols charters géorgiens ayant chacun autant de passagers à bord sont attendus à Donetsk le 15 et le 19 janvier.

La présidentielle aura lieu en Ukraine le 17 janvier. La lutte essentielle se déroulera, de toute évidence, entre Viktor Ianoukovitch, leader du Parti des régions (opposition), et la première ministre Ioulia Timochenko. M.Ianoukovitch est particulièrement populaire à Donetsk.

La Commission électorale centrale (CEC) d'Ukraine avait refusé de satisfaire la demande de l'ambassade géorgienne à Kiev d'enregistrer 2.011 observateurs internationaux. La CEC n'a enregistré en tout et pour tout que 3.149 observateurs internationaux, l'enregistrement s'étant achevé lundi 11 janvier.

Pourtant, le 13 janvier, la Cour d'appel administrative de Kiev a obligé la CEC à revenir sur la question des observateurs de Géorgie.

Certains experts supposent que les observateurs géorgiens pourraient être utilisés par l'un des candidats à la présidence pour faire des déclarations sur des falsifications des résultats du scrutin à la prochaine présidentielle en Ukraine.

RIA Novosti est entrée en possession de  l'enregistrement d'un entretien téléphonique où une voix féminine comparable à celle de Mme Timochenko promet à un homme dont la voix ressemble à celle du président géorgien Mikhaïl Saakachvili d'accorder tout le concours à l'accréditation des observateurs de Géorgie.

Les représentants de Mme Timochenko et de M.Saakachvili ne commentent pas cette information.

Mme Bondarenko estime que l'Ukraine s'est retrouvée ainsi au bord d'un scandale diplomatique.

"Si une telle conversation a effectivement eu lieu entre Mme Timochenko et de M.Saakachvili, l'un des interlocuteurs s'est rendu coupable d'un crime de haute trahison et l'autre s'est ingéré dans la politique intérieure d'un autre Etat", a souligné la députée de la Rada suprême (parlement ukrainien).