Les titres du 11 février 2011

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Moubarak poussé par l’armée égyptienne à démissionner//Russie – Japon: aucune embellie en perspective//Troubles du 19 décembre à Minsk: deux Russes risquent la prison

Vedomosti
Moubarak poussé par l’armée égyptienne à démissionner

La révolution égyptienne est proche d'être couronnée de succès: l’armée égyptienne a soutenu la principale exigence des manifestants, à savoir la démission du président Hosni Moubarak, écrit vendredi 11 février le quotidien Vedomosti.

Plusieurs représentants du gouvernement ont annoncé hier aux médias internationaux que le président égyptien Hosni Moubarak âgé de 82 ans avait l'intention de démissionner. Le secrétaire général du parti national démocrate au pouvoir Hossam Badraoui a été le premier à déclarer que jeudi lors d’une conversation téléphonique avec Moubarak il lui avait recommandé de satisfaire les exigences des manifestants et de démissionner. "J’espère qu’il le fera. Ce soir il tiendra un discours", a déclaré Hossam Badraoui (cité par Channel 4). Par la suite, la télévision nationale a confirmé cette information.

M.Badraoui a déclaré que le pouvoir pourrait être transmis au vice-président Omar Souleimane mais, selon la chaîne Al Jazeera, les militaires n’ont pas soutenu le vice-président et étudient d’autres possibilités.

Le général Hassan al-Roueni commandant la garnison du Caire a été encore plus explicite. "Toutes vos exigences seront satisfaites aujourd’hui", a-t-il déclaré sur la place Tahrir, centre de manifestations non-stop depuis 17 jours. La principale revendication des manifestants était la démission de Hosni Moubarak. "Mission accomplie", a réagi à la déclaration du général sur sa page Twitter Wael Ghonim, responsable de Google, rendu célèbre par la création sur le réseau social d’une communauté pour l’organisation des manifestations.

Le général a fait sa déclaration à l’issue d’une réunion à huit clos du conseil militaire suprême qui s’est tenue sans la participation de Moubarak, chef suprême des armées. A l’issue de la réunion, le porte-parole du conseil s'est exprimé à la télévision nationale: "Le conseil soutient les exigences légitimes de la population, et [a l’intention] de se concentrer sur les mesures destinées à assurer la sécurité de la nation." Le nom de la déclaration, "communiqué n°1", rappelle les documents qui apparaissent généralement après un coup d’Etat militaire.

Toutefois, Ahmed Shafiq, nommé au poste de premier ministre après le début des protestations, a déclaré hier soir que le président n’avait pas encore décidé de démissionner.

Jusqu’à présent, Moubarak n'a fait que des concessions partielles: il a procédé à des remaniements au sein du gouvernement et du parti au pouvoir, il a institué le poste de vice-président qu’il a confié au chef du renseignement Omar Souleimane et il a convoqué une commission chargée de la réforme constitutionnelle. Il a également promis de ne pas se présenter à l’élection présidentielle de septembre.

Si Moubarak démissionne, le pouvoir sera transmis au vice-président Omar Souleimane qui exercera les fonctions de chef de l'Etat jusqu’à l’élection de septembre, estime Boris Dolgov du Centre d’études arabes de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie. Omar Souleimane bénéficie de l’appui des principaux acteurs dans cette région, des Etats-Unis et d’Israël, et il est très soutenu dans son pays. Il faut s’attendre à sa participation à la présidentielle.
 
Kommersant
Russie – Japon: aucune embellie en perspective

Les raisons de la nouvelle exacerbation du conflit russo-japonais sont claires: aucun élément nouveau ne pousse la Russie et le Japon à normaliser les relations bilatérales. Par ailleurs, globalement ils ne partagent aucun ordre du jour positif à long terme, écrit vendredi 11 février le quotidien Kommersant.

L’axe chinois est la priorité régionale de la Russie. Cela ne faisait plus l’ombre d’un doute lorsqu’en pleine crise économique Pékin a octroyé aux entreprises russes Rosneft et à Transneft un crédit de 25 milliards de dollars, cependant qu'en contrepartie Moscou a accepté de construire une ramification du gazoduc Sibérie orientale – Océan Pacifique en direction de la Chine. Cette année, le pétrole russe a commencé à approvisionner la Chine via cet itinéraire. Et ce n’est plus le Japon mais les Etats-Unis et l’Union européenne qui sont considérés comme un contrepoids géopolitique à la Chine dans le cadre de la politique étrangère multivectorielle de la Russie.

L’absence de perspectives concrètes d’amélioration des relations entre la Russie et le Japon a provoqué la visite du président russe Dmitri Medvedev, puis des membres du gouvernement russe Igor Chouvalov, Anatoli Serdioukov et Viktor Bassarguine, dans les îles Kouriles. Cette attitude est appréciée par la population russe, ce qui a beaucoup d’importance pour les autorités dans le rapprochement entre la Russie et l’Occident qui suscite la méfiance de ceux qui en sont restés à l’époque de la guerre froide. La position particulièrement intransigeante sur les îles Kouriles devrait témoigner de la différence considérable entre la politique étrangère actuelle de la Russie et celle de l’époque de la perestroïka qui reste pour la société russe un symbole de concessions unilatérales.

Quant au gouvernement japonais, la politique intérieure est actuellement son principal problème. Le parti démocrate qui a remporté les élections parlementaires en 2009 a perdu la majorité des fruits de sa victoire. Les accusations de corruption visant l’ancien secrétaire général du parti Ichiro Ozawa ont constitué le dernier scandale. C'est plutôt malvenu pour la force politique qui prônait l’élimination dans la politique japonaise des abus liés à la gestion du pays depuis de longues années par ses principaux adversaires en la personne des libéraux démocrates. Les Japonais ont également des griefs concernant la position du cabinet de Naoto Kan sur les îles Kouriles. Le rappel de l’ambassadeur japonais en Russie l’année dernière après la visite de Dmitri Medvedev dans les îles Kouriles n’a pas satisfait les patriotes japonais. Pour cette raison, le premier ministre japonais fait une démonstration ostensible au maximum de son patriotisme.

Il semblerait que la Russie s’attend à ce que les démocrates soient remplacés à nouveau par les libéraux démocrates, avec lesquels Moscou a une expérience de partenariat de longue date, quoique complexe. Cependant, si cela se produisait, le problème de l’absence d’ordre du jour positif dans les relations bilatérales ne disparaîtrait pas. A l’heure actuelle, il est important pour les deux parties d'éviter de rivaliser d'intransigeance ostentatoire et de ne pas commettre d’actions susceptibles d'impacter négativement le caractère des relations bilatérales, et ce pas seulement aujourd’hui, mais également à terme.

Nezavissimaïa gazeta
Troubles du 19 décembre à Minsk: deux Russes risquent la prison

Les ressortissants russes arrêtés à Minsk le 19 décembre, lors des troubles ayant éclaté le jour de l'élection présidentielle en Biélorussie, seront jugés conformément à la législation biélorusse, a annoncé hier le ministère biélorusse des Affaires étrangères, écrit vendredi 11 février le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

"Seul le tribunal pourra décider du sort de ces individus", a déclaré hier le porte-parole du ministère biélorusse des Affaires étrangères Andreï Savinykh en parlant des deux citoyens russes appréhendés à Minsk le 19 décembre lors de l’action de protestation qualifiée par les autorités biélorusses d’émeute de masse. "Les affaires de ce genre doivent être traitées strictement dans le cadre de la législation en vigueur. Toute démarche susceptible d'être interprétée comme une pression sur le tribunal ou les organismes d’enquête serait inappropriée et illégale", estime le porte-parole du MAE. Apparemment, Minsk qualifie d’"inappropriées" et d’"illégales les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov condamnant les arrestations des manifestants et les appels à libérer les citoyens russes détenus, ainsi que la visite à Minsk du vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine mercredi." M. Karassine était venu pour s’entretenir avec le ministre biélorusse des Affaires étrangères Sergueï Martynov au sujet du sort des russes emprisonnés.

L’ambassade de Russie à Minsk a réagi aux allusions du MAE biélorusse à la pression exercée par la Russie. Le conseiller de l’ambassade Vladimir Goussev a déclaré que l’administration biélorusse avait tenté d’influencer psychologiquement les détenus russes. Selon lui, l’un des détenus, Artiom Breous, a raconté qu’on avait tenté de lui faire avouer qu'il était en contact avec les chefs de l’opposition biélorusse, en le menaçant d'une peine d'emprisonnement.

Rappelons qu’en début de semaine, les détenus russes ont été inculpés. La police n’a pas réussi à trouver les preuves de l’implication des Russes dans l’organisation des troubles de masse et les accuse seulement d’y avoir participé. Conformément au paragraphe 2 de l’article 293, ils risquent entre 3 et 8 ans de privation de liberté.

Le déroulement de cette affaire mystérieuse concernant les émeutes assorties d'une tentative de coup d’Etat (ce que le président biélorusse Alexandre Loukachenko a personnellement expliqué à la télévision) est recouvert d'un voile de secret, car toutes les personnes concernées ont signé une clause de confidentialité. Les diplomates russes ont affirmé que les enquêteurs n’avaient pas la moindre preuve de la participation des Russes aux émeutes de masse.

Hier, la Mission internationale d'observation du Comité international de suivi des droits de l’homme en Biélorussie a rendu publique une note sur les résultats de l’examen des circonstances de l’arrestation des manifestants le 19 décembre. Les conclusions montrent que toutes les enquêtes menées par la police biélorusse sont loin d’être objectives, et pas seulement celles qui concernent les détenus russes. La Mission constate une violence de masse et la brutalité lors de l’arrestation, l’humiliation des détenus qui n’avaient non seulement opposé aucune résistance, mais "dans plusieurs cas avaient les bras levés pour montrer leur volonté d’obéir aux policiers."

Les experts de Minsk expliquent par les facteurs irrationnels l’écrasement d’une violence injustifiable de l’action de protestation et les répressions qui ont suivi. Selon le politologue Valeri Karbalevitch, Alexandre Loukachenko a été effrayé par les germes de la démocratie et de libéralisme qu’il avait lui-même laissées se développer sous la pression de l’Europe. La brutalité avait pour but d’intimider les opposants actuels et potentiels.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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