Les titres du 30 août 2011

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Attentat suicide dans une mosquée sunnite en Irak//Le renversement du régime syrien à l'ordre du jour à l'ONU//Le Vietnam resserre ses liens avec son ancien ennemi

Kommersant
Attentat suicide dans une mosquée sunnite en Irak


Un terroriste kamikaze a fait exploser une bombe dans la principale mosquée sunnite de Bagdad, en faisant des dizaines de victimes, dont de célèbres politiciens et théologiens (oulémas), écrit mardi 30 août le quotidien Kommersant.

L’explosion dans la plus grande mosquée sunnite Um al-Qura à l’Ouest de la capitale irakienne s’est produite dimanche à 21H40, heure locale, immédiatement après la prière du soir. L’attentat a eu lieu dans la mosquée au moment où s’y trouvaient près de 200 personnes pour l’une des dernières prières du ramadan qui se termine mardi. "Un ouragan a semblé passer au-dessus de nous, il y a eu beaucoup de fumée noire, puis les vigiles ont commencé à tirer", a raconté un témoin blessé au bras qui se trouvait dans la mosquée.

Selon les déclarations des forces de sécurité irakiennes, l’attentat a été commis par un kamikaze avec une ceinture d’explosifs. Selon les informations préliminaires, l’explosion a fait 29 morts et 37 blessés. L’une des victimes est le député du parlement irakien Khalid al-Fahdawi. Parmi les blessés – le théologien sunnite Ahmed Abdel Ghafour al-Samarrai, chef du waqf sunnite (la mosquée abrite le siège de la plus importante organisation sunnite d’Irak, l’Association des oulémas musulmans).

Selon Ghafour al-Samarrai, l’explosion a retenti à seulement quelques mètres de lui, et il a miraculeusement survécu. "C’est un acte d’Al-Qaïda. Ces gens sont des infidèles et des criminels. Mais leurs attaques n’arriveront pas à briser notre cohésion", a déclaré Ghafour al-Samarrai.

On ignore comment le terroriste a réussi à pénétrer dans la mosquée très protégée. "Le terroriste avait certainement un complice à l’intérieur. Probablement un gardien de la mosquée", a déclaré hier le porte-parole du centre de commandement des opérations de Bagdad Qassim al-Moussawi. Selon le cheikh Ahmed Abdel Ghafour al-Samarrai, dont l’organisation répond de la sécurité de la mosquée, il n’y avait aucun complice parmi les gardes. Selon ses explications, le kamikaze a trompé la vigilance des gardiens en se déguisant en vieillard avec un bras dans le plâtre.

Cependant, les observateurs à Bagdad font déjà le rapprochement entre l’attentat actuel et l’explosion dans l’un des principaux sanctuaires chiites, la mosquée al-Askari à Samarra, qui a eu lieu le 22 février 2006. Cet attentat a provoqué une série d’attaques contre les mosquées sunnites et chiites, ce qui a poussé l’Irak au bord de la guerre civile. En craignant la répétition des événements d’il y a cinq ans, le premier ministre Nouri al-Maliki a appelé hier les Irakiens à faire front contre les terroristes où qu’ils soient. "La solidarité et la cohésion derrière l’armée et la police sont le seul moyen d’éliminer la menace qui ne fait pas la différence entre les Irakiens et est dirigée contre nous tous", a déclaré le premier ministre irakien.
 
Rossiïskaïa gazeta

Le renversement du régime syrien à l'ordre du jour à l'ONU

Sous la pression de la communauté internationale, Damas retire ses troupes des villes touchées par des émeutes, écrit mardi 30 août le quotidien Rossiïskaïa gazeta. L’opposition profite immédiatement de ce retrait forcé en soulevant contre le régime de nouvelles régions. Dans le même temps, elle refuse tout scénario de dialogue pacifique avec le gouvernement.

Au final, Damas est contraint de donner l’ordre de nouveaux raids pour réprimer les émeutes. Les organisations des droits de l’homme rapportent régulièrement le nombre des victimes parmi la population civile, souvent sciemment exagéré par l’opposition. Et tout se répète: la pression internationale, le retrait des troupes suivi d’une nouvelle émeute.

Après chaque nouveau cycle de cette confrontation l’Occident parle de plus en plus de la nécessité de mettre fin au régime du président Bachar al-Assad. Bien que personne n’évoque publiquement le "scénario libyen", la préparation d'un scénario similaire bat son plein. Quelques semaines auparavant, le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen a prononcé une phrase typique pour l’interprétation actuelle du droit international par l’Alliance: "Les conditions ne sont pas encore réunies pour une intervention militaire en Syrie." Lorsque le chef d’une organisation conçue comme une alliance de défense commence à raisonner à voix haute au sujet d’une invasion militaire d’un pays tiers qui n’a rien à voir avec l’Europe et ne représente aucune menace pour aucun des membres de l’Alliance, cela indique la fin du droit international sous son ancienne forme.

Toutefois, pour ajouter de la légitimité à l’éventuel renversement du régime syrien, l’ONU s’est jointe aux pressions exercées sur le dirigeant syrien. Pour l’instant, la coalition occidentale n’a pas réussi à faire passer sa version de résolution pour la Syrie qui délierait les mains aux futurs participants à l’opération militaire. Mais après tout il existe d’autres moyens détournés permettant de créer une apparence de condamnation de Damas par l’Organisation des Nations Unies.

A la demande du secrétaire général des Nations Unies, le président syrien a accueilli une commission spéciale sur la coopération humanitaire. Damas a autorisé les membres de cette dernière à accéder aux régions où l’armée syrienne combattait contre l’opposition. Mais les conclusions tirées publiquement par la commission sonnaient comme une invitation pour l’Occident à lancer une opération militaire. En mentionnant au passage l’absence de la crise humanitaire à l’échelle du pays tout entier, la commission est arrivée à la conclusion de la "nécessité de protéger la population syrienne de toute urgence."

Le rapport de la commission est destiné à faire pression sur la Russie et la Chine qui s’opposent à toute résolution de l’ONU condamnant la Syrie. La situation relative à la protection de la population civile en Libye a montré à quel point l’Occident interprétait largement les documents à première vue purement humanitaires. Les conséquences d’une telle interprétation pour la Russie sont notables: prochainement Moscou pourrait perdre des contrats de plusieurs milliards de dollars avec la Libye. Ils seraient récupérés par ceux qui sont désormais considérés en Libye comme des alliés et des partenaires stratégiques. Il s’agit avant tout des pays membres de l’OTAN qui ont directement participé au renversement de Kadhafi.

Les pertes pour la Russie pourraient être encore plus importantes en Syrie si une guerre était déclenchée contre Bachar al-Assad. Il est évident que personne ne dédommagerait ces pertes à la Russie sous aucune forme. Les entreprises russes devront également payer pour l’aspiration de l’Occident à renverser par la force un autre dirigeant souverain intraitable. Après le changement de régime, elles pourraient perdre des débouchés traditionnels en Syrie pendant des années.
 
Nezavissimaïa gazeta
Le Vietnam resserre ses liens avec son ancien ennemi

La Russie a fourni au Vietnam la frégate de classe Guepard, dotée de missiles guidés. Moscou demeure le principal fournisseur d’armes de Hanoi, écrit mardi 30 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Mais en raison des différends territoriaux croissants avec la Chine, le Vietnam voudrait également établir un partenariat stratégique avec les Etats-Unis. Washington a pris bonne note de cette initiative et examine l’éventualité de la levée de l’embargo sur la vente de matériel militaire au Vietnam.

Le navire construit en Russie a été transmis au Vietnam à la base navale de Cam Ranh. Il s’agit de la seconde frégate de classe Guepard fournie à ce pays avec lequel la Russie entretient une coopération étroite depuis les années 1950. Dans les années 1950-70 les soldats vietnamiens étaient en guerre contre les colonisateurs français, puis contre un ennemi plus puissant – les Etats-Unis.

Selon les informations du Centre d’analyse des stratégies et des technologies, en 2010 la part des exportations d’armement russe pour le Vietnam s’est élevée à 6%. La Russie a également signé un contrat pour la fourniture au Vietnam de 12 chasseurs Su-30 MK2. Le montant du contrat est estimé à 1 milliard de dollars. Le fait que le Guepard ait jeté l’ancre à Cam Ranh pourrait être considéré comme un événement symbolique, car le Pentagone l'avait transformée en gigantesque base de transbordement en espérant vaincre l’ennemi (le Nord-Viêt Nam) en accumulant des forces et des armes modernes. Mais ce fut un échec. Or, quel que soit le nombre des victimes durant cette guerre, les Vietnamiens se basent sur les réalités géopolitiques actuelles. Et ces réalités témoignent de l’utilité du rapprochement avec l’ancien ennemi.

Pham Binh Minh, ministre vietnamien des Affaires étrangères, parle de la nécessité de mener une politique étrangère multilatérale. Dans une interview accordée au journal International Herald Tribune il a déclaré que les deux pays discutaient de la dynamisation du partenariat stratégique. Les relations américano-vietnamiennes se sont normalisées il y a 16 ans. Depuis, elles ne cessent de s’améliorer. Les Etats-Unis sont devenus le principal importateur de produits vietnamiens. Des contacts ont été établis entre les militaires et un accord de coopération entre les médecins militaires a été signé. L’année dernière, les officiers vietnamiens étaient présents aux exercices à bord du destroyer John McCain, nommé en l’honneur du père et du grand-père du sénateur républicain John McCain. Or, pendant la guerre, le sénateur McCain a été prisonnier au Vietnam pendant 6 ans.

Pham Binh Minh affirme que le rapprochement avec les Etats-Unis n’est pas dirigé contre la Chine. Néanmoins, les relations entre le Vietnam est la Chine laissent à désirer. Pékin a proclamé la mer de Chine méridionale en tant que sphère de ses intérêts vitaux. Cependant, le Vietnam et d’autres Etats régionaux revendiquent des îles dans cette mer. Le Vietnam et les Philippines y ont déployés leurs garnisons. Les navires chinois de patrouille ont saboté l’avancement de la prospection des réserves de pétrole et de gaz menés par les Vietnamiens. Ce qui a provoqué des manifestations antichinoises à Hanoi, réprimées par la police. Le gouvernement vietnamien craint que les dispositions nationalistes puissent échapper au contrôle et exacerber les relations avec la Chine.

Dans cette atmosphère, Washington a non seulement confirmé qu’il conserverait ses bases militaires en Asie du Sud-est, mais a également déclaré qu’il étudiait la question relative à la levée de l’embargo sur la vente des "armes létales" au Vietnam décrété en 1984.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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