Les titres du 27 octobre 2011

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Une révolution policière en gestation en Egypte// ABM: la Russie contrainte de revoir sa doctrine militaire// Crise de l'euro: l’UE enchaîne les sommets sans trouver de solution// Un réseau de femmes pédophiles démantelé en Suède

Kommersant
Une révolution policière en gestation en Egypte

Près de 30.000 policiers égyptiens participent à une grève à durée indéterminée annoncée lundi, écrit jeudi 27 octobre le quotidien Kommersant. Tout a commencé par des meetings sur la place devant le ministère de l’Intérieur au Caire. Au départ, les manifestations des policiers se déroulaient pacifiquement, mais dès mardi on assistait à des débordements: des centaines de policiers ont envahi le siège des forces de sécurité de la station balnéaire de Hurghada sur la mer Rouge et ont saccagé le bâtiment. Le travail de l’aéroport du centre touristique Marsa Alam, situé à 300 km de Hurghada, a été perturbé par les manifestations. Le mouvement de protestation touche de plus en plus de villes égyptiennes. On assiste à des grèves à l’aéroport international du Caire, dans les prisons de certaines provinces du pays, ainsi que dans plusieurs stations balnéaires.

Hormis des revendications purement économiques (doublement des salaires, amélioration des conditions de travail et relèvement de la protection sociale), les grévistes avancent également des exhortations politiques: faire le ménage au sein du ministère de l’Intérieur et limoger des postes dirigeants des fonctionnaires étroitement liés au régime du président déchu Hosni Moubarak.

Pendant ce temps le gouvernement fait tout son possible pour rétablir l’ordre dans le pays. Le ministère égyptien de l’Intérieur a appelé ses policiers à cesser les protestations et à reprendre le service en affirmant que la majorité des revendications financières et administratives ont déjà été satisfaites. Selon l’agence d’information MENA, mercredi le ministre égyptien de l’Intérieur Mansour Issaoui a rencontré 10 représentants des grévistes pour parler de leurs exigences. Cependant, le gouvernement ne parvient pas encore à calmer les manifestants qui estiment que les concessions faites sont insuffisantes et ont l'intention de poursuivre la grève jusqu’à ce que toutes les exigences soient remplies. Si le gouvernement persistait, les grévistes refuseraient, selon eux, d'accomplir leur mission pendant les élections prévues en novembre. Par conséquent, la sécurité dans le pays pourrait être menacée pendant une période de transition complexe.

Les grèves des policiers se déroulent dans le contexte de détérioration de la situation socioéconomique en Egypte, de hausse de la criminalité et de renforcement des positions extrémistes au sein de la population. Selon les experts, le refus des policiers de remplir leurs fonctions met en évidence une crise systémique générale au sein de la structure étatique égyptienne proche de l'anarchie totale.
 
Nezavissimaïa gazeta
ABM: la Russie contrainte de revoir sa doctrine militaire

En décryptant la récente déclaration de Dmitri Rogozine, représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN, au sujet de l’ABM, on tombe sur un casse-tête inextricable, écrit jeudi 27 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta. "Les négociations sont dans l’impasse, mais nous allons bien sûr poursuivre les négociations." Dmitri Rogozine espère certainement qu’il sera possible de régler les différends existants avant le prochain sommet OTAN-Russie à Chicago de mai 2012. Toutefois, il n’exclut pas que la délégation russe puisse ne pas se rendre à Chicago. Les contradictions se réduisent à la question fondamentale des garanties juridiques attestant que le système de défense antimissile (ABM) mis en place en Europe ne sera pas dirigé contre la Russie. Mi-octobre, Ellen Tauscher, sous-secrétaire d’Etat américaine pour le contrôle des armements et la sécurité internationale, a déclaré que Washington était prêt à certifier noir sur blanc le caractère pacifique du futur système ABM en Europe, mais que les Etats-Unis ne pouvaient pas fournir les garanties juridiquement contraignantes exigées par Moscou.

Le fait est que dans le cas présent il est question de la doctrine militaire des Etats-Unis du XXIe siècle, dans laquelle l’ABM joue un rôle de plus en plus important. L’ABM européen représente une partie du bouclier antimissile global destiné à défendre l’Occident (avant tout les pays de l’OTAN) de tout imprévu militaire, économique et politique.

En dévoilant les dispositions de la fonction préventive de l’ABM, les auteurs de l’analyse avancent des arguments en sa faveur qui se résument à ct qui suit:
- l’ABM pourrait permettre de stabiliser une situation de crise aux stades initiaux d’un éventuel conflit, car le bouclier antimissile contribue à augmenter le degré d'incertitude d’un ennemi potentiel dans le succès d’une attaque planifiée menée au moyen de l'arme nucléaire;
- l’ABM permet à l’OTAN de conserver la capacité d’utiliser ses forces armées contre un ennemi disposant de l'arme nucléaire. Il est à noter que dans ce cas l’ABM pourrait devenir l’atout majeur pour l’OTAN. Selon les auteurs, il s'agit des interventions militaires visant le "rétablissement de l’ordre international", ce qui pourrait se produire en cas d’actes d’agression des Etats disposant d’armes nucléaires contre leurs voisins.

Que pourrait signifier pour la Russie le système ABM américain qui devrait entrer en service d’ici 2020? L’élaboration de ce concept appelé à remplacer la stratégie de dissuasion nucléaire mutuelle a été lancée par Ronald Reagan en mars 1983. Plus tard, il a évolué et subi des changements sous les autres administrations. Le concept actuel du gouvernement de Barack Obama, selon les analystes, est bien plus large et ambitieux que le programme de George W. Bush. Le fait est que Barack Obama ne planifie pas un ABM "de réserve", mais s’appuie sur des menaces possibles concrètes estimées pour l’instant jusqu’en 2020, lorsque la quatrième phase du déploiement de l’ABM sera achevée. Les analystes estiment que l’ABM mis en place sous sa forme actuelle sera capable de contrer les missiles, excepté les missiles intercontinentaux russes modernes, qui sont plus rapides.

Evidemment, tout cela doit amener la Russie à revoir sa doctrine militaire. La possibilité de la première frappe nucléaire fixée par cette doctrine sera considérablement affaiblie après l’achèvement de la quatrième phase du déploiement de l’ABM. Et à terme elle pourrait être réduite à néant à mesure du développement des systèmes ABM. Or, cela signifie le début d’une nouvelle étape de la course aux armements avec toutes ses conséquences négatives pour l’économie russe.
 
Rossiïskaïa gazeta
Crise de l'euro: l’UE enchaîne les sommets sans trouver de solution

L’Europe se divise de plus en plus en adversaires et protagonistes de l’intégration en raison de la crise financière. Le sommet extraordinaire de l’UE, qui s’est tenu hier à Bruxelles, en est un parfait exemple, écrit jeudi 27 octobre le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

"La Russie rencontre-t-elle les mêmes problèmes que la Grèce?", a demandé récemment un dirigeant syndicaliste grec à un correspondant de Rossiïskaïa gazeta lors d’une manifestation à Athènes. Il a fallu répondre honnêtement: "Non, car Moscou n’est pas membre de l’Union européenne!" L’interlocuteur grec a dit: "Alors vous avez de la chance."

Une partie des conservateurs britanniques ont exigé la tenue d'un référendum sur le statut de membre de la Grande-Bretagne au sein de l’UE. Le portrait de John Bull était imprimé sur les affiches des manifestants devant le parlement: ce personnage représentant l’Anglais typique était en position de boxeur et exigeait de protéger la démocratie.

Il est impossible de séparer les problèmes de l’UE et de la zone euro, bien que les journalistes aiment parler d’une "Europe à deux vitesses." Les Etats qui n’ont pas adopté la monnaie commune sont également préoccupés par les problèmes financiers du Vieux Continent. Initialement, il était prévu que seuls les dirigeants des pays de la zone euro se réuniraient cette fois à Bruxelles. Cependant, sous la pression du Royaume-Uni, qui ne voulait pas que des questions aussi cruciales soient réglées en comité restreint, il a été décidé de convoquer un sommet général de l’UE. L’ensemble des mesures anticrises à long terme baptisé de "plan de sauvetage de l’Europe" est discuté depuis plusieurs mois. Les dirigeants des 27 pays membres de l’UE et de 17 Etats de la zone euro ont suivi le conseil de se réunir plus souvent: la dernière fois ils s’étaient rencontrés seulement quelques jours auparavant, dimanche.

Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, a exposé l’ordre du jour en plusieurs points, dont notamment l’accélération des réformes structurelles, le règlement fiable du problème de la dette de la Grèce, l’augmentation du Fonds européen de stabilité financière (FESF), la stabilisation des banques et l’amélioration de la gestion économique. Toutes ces tâches sont étroitement liées entre elles. Et leur fond est simple comme deux et deux font quatre: tous les pays sans exception doivent apprendre à vivre selon leurs moyens. Toutefois, il n’est pas si facile de mettre en œuvre cette recommandation évidente. Prenons au moins l’exigence de respecter strictement les limites fixées du déficit budgétaire à 3% du PIB. Il faudra se serrer la ceinture et toucher aux choses sacrées: les programmes sociaux importants, ainsi que les retraites. Ce qui déplaira forcément à une grande partie de la population.

Les débats tumultueux concernaient également les problèmes du renforcement des banques européennes et des ressources du FESF. Il fallait soit régler ces questions de toute urgence au dernier moment, soit trouver un moyen de reporter leur règlement à plus tard. De toute manière, les décisions du sommet d’hier ne seront que des demi-mesures. Un autre sommet se tiendra en France le 3 novembre. Cette fois, il s’agira du G20. Mais si après ce sommet aucun plan de sortie de l’économie mondiale de la crise n’avait été concerté, la crise de 2008 n'aurait été qu'un avant-goût de ce qui risque de se produire.
 

Novye Izvestia
Un réseau de femmes pédophiles démantelé en Suède

Un procès sans précédent dans la jurisprudence contemporaine vient de s’achever à Falun, en Suède, écrit jeudi 27 octobre le quotidien Novye Izvestia. 23 femmes âgées entre 38 et 70 ans se trouvaient sur le banc des accusés pour diffusion d’images à caractère pédopornographique. L’accusation a réussi à prouver que toutes les accusées étaient membres actives d’un réseau de pédophilie et s'incitaient mutuellement à rechercher et obtenir des photos et des films de plus en plus en plus obscènes et violents.

L’opération sous le nom de code Femina a été lancée par la police il y a un an et s’est heurtée initialement à une résistance dans le milieu des forces de l’ordre. Beaucoup de policiers participant à l’opération Femina n’arrivaient pas à croire qu’il s’agissait d’un réseau féminin de pédophiles, et pensaient que la justice était sur une fausse piste. Tout a commencé par la confiscation de l’ordinateur de l’organisateur âgé de 43 ans du réseau de délinquants sexuels contenant de nombreuses vidéos et photos à caractère pédopornographique, parfois avec des enfants très jeunes. Cette "collection" contenait également des images de violence des adultes contre des enfants. En vérifiant la correspondance du courrier électronique du diffuseur de ces contenus pornographiques, la police a découvert que ses "partenaires d’affaires" étaient des femmes. Au départ, les enquêteurs pensaient que c’était impossible, et que des hommes se cachaient derrière des pseudos féminins. Cependant, il s’est rapidement avéré que l’impossible était possible. Des dames tout à fait respectables, des épouses et des grand-mères, qui n’avaient jamais enfreint la loi et étaient en vue dans la société, étaient en fait des obsédées sexuelles. Certaines d’entre elles apportaient leur "contribution personnelle" à la base de données des pédophiles, en transmettant à leurs complices des photos de leurs propres petits-fils et petites-filles nus photographiés à l’insu des parents.

Au tribunal, toutes les accusées, à l’exception d’une seule femme qui avait reconnu son enclin pour la pédophilie, ont plaidé non coupables. Elles disaient être des destinataires passives de la pornographie, en prétendant que l’accusé de 43 ans les manipulait et qu’elles acceptaient d’échanger la pédopornographie seulement pour continuer à communiquer dans le réseau. Toutes les accusées ont été reconnues coupables et condamnées à des peines avec sursis et des amendes. Le seul homme du réseau des pédophiles suédois, nom de code "43 ans", est condamné à un an de prison ferme. Les policiers reconnaissent dans la presse suédoise que la légèreté des peines est due aux "circonstances politiques." Des femmes pédophiles, c'est un phénomène trop inhabituel.


Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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