Les titres du 30 décembre 2011

© RIA Novosti . Ruslan Krivobok  / Accéder à la base multimédiaLes titres du 30 décembre 2011
Les titres du 30 décembre 2011 - Sputnik Afrique
S'abonner
Les USA cherchent un prétexte pour éliminer le potentiel nucléaire de l’Iran / Vladimir Poutine confronté à des réformes délicates / La Corée du Nord troque un Kim contre un autre

Moskovskie Novosti
Les USA cherchent un prétexte pour éliminer le potentiel nucléaire de l’Iran

La tension entre les Etats-Unis et l’Iran s’est exacerbée après que les Américains eurent averti Téhéran qu’ils ne toléreraient pas le blocage par ce dernier du détroit d’Ormuz via lequel transitent les hydrocarbures vitaux en provenance des monarchies du Golf à destination des pays Occidentaux, écrit vendredi 30 décembre le quotidien Moskovskie Novosti.

Le 28 décembre le service de presse de la Cinquième flotte américaine a déclaré que "la libre circulation de marchandises et des services par le détroit d’Ormuz était vitale pour le bien-être régional et mondial", que toute tentative d’empêcher "la libre navigation dans les eaux internationales du détroit était inacceptable" et que "ceux qui chercheraient à la compromettre, s’opposeraient à la communauté mondiale."

La veille, le 27 décembre, le vice-président iranien Mohamed Redha Rahimi a déclaré que "pas une seule goutte de pétrole ne[transiterait par le détroit d’Ormuz" si l’Occident frappait de sanctions le pétrole iranien (auparavant elles visaient principalement des personnes physiques et des organisations telles que le Corps des gardiens de la révolution islamique). En faisant traditionnellement remarquer que l’Iran était uniquement "axé sur des relations amicales avec d’autres pays", il a souligné que "les ennemis ne renonceraient à leurs plans que si nous les remettons à leur place."

Le détroit d’Ormuz qui relie le Golf persique à l’océan Indien est la seule voie maritime pour exporter vers des pays tiers le pétrole brut, les produits pétroliers et le gaz liquéfié en provenance de Bahreïn, d’Irak, du Qatar, du Koweït, des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite. En cas de fermeture du détroit, les marchés mondiaux du pétrole connaîtraient une pénurie de ce produit et de ses dérivés et une hausse des prix. Les dernières déclarations menaçantes de l’Iran et la réaction des Etats-Unis ont déjà conduit à une hausse des prix de 2%. Les Américains ont été activement soutenus par leurs alliés, avant tout les Britanniques et les Français.

Les sanctions tant redoutées par l’Iran ont été annoncées le 21 novembre par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada.

Elles visent les secteurs énergétique et financier de l’économie iranienne. La France a proposé, à son tour, d'assortir ces mesures unilatérales du gel des avoirs de la Banque centrale iranienne et la suspension d’achats du pétrole iranien. Tous les membres de l’Union européenne ont déclaré à l’unanimité le 7 décembre dernier que l’Iran méritait un embargo pétrolier. L’Occident a été incité à recourir à ces mesures par la publication début novembre du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) stipulant que les Iraniens avaient développé les armes atomiques jusqu’en 2003 et qu’ils continuaient probablement à le faire.

La Russie et la Chine empêcheront certainement l’adoption de sanctions internationales mais les sanctions économiques asphyxient déjà l’économie iranienne qui perd des investissements, alors que sa Banque centrale a de plus en plus de mal à effectuer des transactions. Cela impacte le niveau de vie de la population et complique la vie de l’élite.

Si le conflit s’envenimait, la 7ème flotte américaine basée dans le Golfe se verrait contrainte de débloquer le détroit à l’aide des alliés arabes de Washington. "La marine iranienne serait instantanément annihilée car elle n'arrive pas à la cheville de la flotte américaine, le détroit serait débloqué, le transit du pétrole reprendrait, et l’Iran serait affaibli sur le plan militaire", estime le politologue Gueorgui Mirski.

L’Iran a besoin de pétrodollars et du combustible raffiné et non pas d’un conflit armé dans le détroit, Téhéran y réfléchira donc à deux fois avant de passer des menaces aux actes, déclare l’expert.

Vedomosti
Vladimir Poutine confronté à des réformes délicates

Les experts ont préparé un rapport sur la stratégie de développement de la Russie commandé par Vladimir Poutine, écrit vendredi 30 décembre le quotidien Vedomosti. Ils ont soumis au candidat à la présidence de la Russie un projet de réformes radicales. Poutine n’est pas prêt, estiment les experts.

En 2011, plus de 1.000 experts, fonctionnaires et hommes d’affaires dirigés par Vladimir Maou, recteur de l’Académie d’économie nationale, et par Iaroslav Kouzminov, recteur du Haut collège d’économie, se sont employés toute l’année durant à refaire la stratégie de développement de la Russie d’ici 2020. Vladimir Poutine les a chargés de cette tâche en janvier dernier et il a reçu en décembre un rapport de 850 pages. A la mi-janvier la stratégie sera discutée par les participants à une réunion organisée par le président russe Dmitri Medvedev, a déclaré son conseiller Arkadi Dvorkovitch.

Le potentiel du modèle existant est épuisé, il n’y aura plus de croissance active de la demande intérieure, et les exportations de matières premières ne peuvent pas servir éternellement de source de bien-être de la Russie, avertissent les auteurs du rapport.

Le gouvernement ne fait que redistribuer les moyens financiers entre les industries d’exploitation des matières premières et les secteurs à faible efficacité, l’Etat joue un rôle hypertrophié, le marché n’offre pas de motivations adéquates, et la société est dominée par la mentalité d’assistés, tels sont les conclusions des auteurs du rapport en ce qui concerne les résultats de la politique de Vladimir Poutine. La Russie n’accuse pas seulement un retard dans le secteur industriel mais également dans la sphère de "support vie" du capital humain, à savoir l’écologie, les transports, l’espace informationnel, la médecine, l’assistance sociale et les services publics. En particulier, la Russie ne peut pratiquement pas se prévaloir de villes où la vie serait confortable.

L’économie devrait être basée sur les secteurs de prestation de services axés sur le développement du capital humain, à savoir l’éducation, la médecine, les technologies de l’information, les médias, le design, "l’économie d’impressions", etc. C’est ainsi que les experts voient l’avenir de la Russie. Ils offrent la politique suivante à l’éventuel futur président de la Russie: la dépendance du pays vis-à-vis du pétrole devait céder la place à la dépendance vis-à-vis du capital humain. Cela nécessite un remaniement total du système de stimulations économiques et une révision de la politique sociale, ainsi que la mise en place de conditions décentes pour le fonctionnement de la classe créatrice composée de personnes qui exercent des professions créatives et dont les revenus et les valeurs sociales contribuent à la création de nouveaux modèles d’éthiques au travail et de consommation. Un paternalisme primitif n’est pas une politique adéquate envers ces personnes: le gouvernement a besoin de stratégies flexibles et de conditions favorisant la concurrence.

Les réformes profiteront surtout aux personnes autonomes et actives, déclarent les experts. Et elles seront "délétères" pour "certains représentants de l’élite politique, les fonctionnaires attachés au style administratif de gestion et à la domination par le biais de l’utilisation de la ressource administrative, ainsi qu’aux acteurs passifs du secteur tertiaire." Ils résisteront aux changements, estiment les auteurs du rapport.

Les manifestations de masse de la place Bolotnaïa à Moscou (le 10 décembre dernier, dans le sillage des législatives du 4 décembre) et dans l’avenue Sakharov (le 24 décembre dernier) témoignent de la réalité de la demande des réformes mentionnées dans le rapport, fait remarquer l’un de ses auteurs qui ajoute: "L’économie sombrera dans un marasme en l’absence de libertés politiques." Les citadins mécontents constituent justement la classe créatrice en question, déclare-t-il. "Les manifestations ont démontré que la démocratisation et la libéralisation du système politique sont nécessaires pour que la classe créatrice puisse investir non seulement son argent mais également ses forces, son énergie et sa confiance", estime à son tour Boris Makarenko, président du conseil administratif du Centre de technologies politiques. Une révolution bourgeoise est en gestation, les contribuables descendent dans la rue, affirme le politologue Dmitri Orechkine, selon lequel ces personnes remplissent leur contrat avec l’Etat et payent des impôts mais l’Etat dépense cet argent pour ses propres besoins et non pas ceux des citoyens. Le gouvernement n’a pas encore pris conscience de la demande de changements, poursuit-il. "Poutine s’est tout simplement habitué à distribuer l’argent et à augmenter les salaires, et aujourd’hui il se sent sincèrement insulté, il n’arrive pas à comprendre ce qu’on attend de lui, car nous avons tous une vie aisée." Le gouvernement actuel est incapable de changer, affirme M. Orechkine, il ne réalisera aucune réforme mais continuera à réprimer la société civile. L’absence d’alternance du pouvoir est perçue par la population comme une composante immuable de la vie, et les manifestations sont une réaction à cette politique, déclare Boris Makarenko. Tout gouvernement peut être souple, espère Iaroslav Kouzminov qui ajoute: "En cas de demande sociale, les réformes sont possibles. Le gouvernement devrait s’appuyer sur le soutien de la société mais il ne faut pas non plus le mettre au pied du mur avec des ultimatums."
 
Izvestiïa
La Corée du Nord troque un Kim contre un autre

La Chine garantira une passation pacifique de pouvoir en Corée du Nord, car elle n’a aucun intérêt à voir apparaître un foyer d’instabilité à sa frontière, écrit vendredi 30 décembre le quotidien Izvestiïa. Les Chinois contrôlent non seulement l’approvisionnement en denrées alimentaires de la Corée du Nord, mais Kim Jong-un lui-même.

La veille des obsèques mercredi dernier de Kim Jong-Il, Pyongyang a enfin donné la réponse à la principale question posée par les analystes du monde entier. Le fils cadet de feu le leader nord-coréen, Kim Jong-un, a succédé à son père. Mardi, il a pris la direction des deux postes clé du pays, ceux de président du Parti du Travail de Corée et de chef suprême des armées.

Les rumeurs concernant un certain gouvernement collectif prêt à assumer la régence de Kim Jong-un, jeune et inexpérimenté, ne se sont pas confirmées, en tout cas à ce jour, a déclaré Jeremy Stoker, analyste du Centre de recherche en matière de défense et de sécurité de Londres.

L’expert britannique rappelle que des hypothèses similaires étaient formulées en 1994 après que Kim Jong-Il eut succédé à son père Kim Il-sung. Toutefois, le nouveau leader nord-coréen s’est rapidement débarrassé des éventuels régents et a gouverné tout seul jusqu’à sa mort.

La Chine a garanti alors une passation sans anicroche du pouvoir en Corée du Nord, car elle était toujours sous le coup des événements de la place Tian'anmen en 1989 et n’avait aucun intérêt à voir surgir un foyer d’instabilité à sa frontière est. Sans aucun doute, Pékin assumera encore une fois ce rôle en cherchant en fait à amener la Corée du Nord dans son giron.

Les relations entre la Chine et la Corée du Nord ne sont pas simples, estime Vladimir Evseïev, analyste du centre de sécurité mondiale de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie des Sciences de Russie. D’une part, Pyongyang dépend pratiquement à 100% des fournitures de denrées par la Chine. D’autre part, Pékin ne livre que le strict minimum nécessaire pour éviter que les Coréens ne meurent de faim et ne se réfugient par milliers en Chine.

En échange de son aide alimentaire, la Chine exige le contrôle de l’armée et des services secrets nord-coréens, chose que Pyongyang n’est pas disposé à accepter, selon l’expert.

Dans ce contexte, Vladimir Evseïev attire l’attention sur la participation aux obsèques de Kim Jong-Il d’une délégation sud-coréenne haut placée. Les étrangers, y compris les diplomates en poste à Pyongyang, n’ont pas été admis à la cérémonie d’adieu à Kim Jong-Il. Or, deux groupes à la fois sont arrivés de Seoul, l’un d’eux dirigé par la veuve de l’ancien président sud-coréen Kim Dae-jung, Lee Hee Ho, âgée de 90 ans, l’autre par la présidente de Hyundai Group.

Le caractère "féminin" des deux groupes a évité aux deux parties les difficultés liées au protocole: la tradition coréenne ne permet pas de refouler une femme venue pour assister à des obsèques même si le défunt ne fait pas partie de sa parenté. Par ailleurs, cette visite aurait permis aux membres de la délégation sud-coréenne de mener des pourparlers fructueux avec le nouveau leader de la Corée du Nord.



Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала