Les titres du 2 mai 2012

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Londres interdit de séjour les transgresseurs des droits de l'homme//200 milliards d'euros pour la relance économique de l'UE// Ioulia Timochenko met l'Ukraine hors jeu

Moskovskie Novosti

Londres interdit de séjour les transgresseurs des droits de l'homme

Désormais, les transgresseurs des droits de l'homme peuvent être interdits de séjour au Royaume-Uni. Ces changements dans la politique d'immigration ont été annoncés hier par le ministère britannique des Affaires étrangères dans son rapport annuel consacré à la situation des droits de l'homme dans le monde. La presse britannique est convaincue que cette restriction concerne avant tout les figurants de l'affaire Magnitski (Sergueï Magnitski, avocat du Fonds d’investissement britannique Hermitage Capital, décédé en détention provisoire en 2009), écrit mercredi 2 mai le quotidien Moskovskie Novosti.

Selon les nouvelles dispositions, les citoyens des pays qui ne font pas partie de l'Union européenne peuvent se voir refuser l'entrée au Royaume-Uni si des "informations indépendantes, fiables et dignes de confiance indiquent que l'individu en question est impliqué dans les violations des droits de l'homme." Auparavant, ce type d'interdiction ne s'appliquait officiellement qu'aux personnes représentants une menace pour la sécurité nationale. L'une des causes des modifications dans la législation est la pression du parlement sur le gouvernement britannique après avoir adopté en mars la résolution sur la nécessité d'entériner des sanctions en matière de visas contre 60 agents des forces de l'ordre russes impliqués, selon les députés britanniques, dans la mort de l'avocat russe Sergueï Magnitski. Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a déclaré que désormais les personnes impliquées dans les tortures et les meurtres ne pourront pas aussi facilement "acheter un billet pour Londres." Cependant, Denis MacShane, député et ancien ministre des Affaires européennes du gouvernement britannique, qualifie la nouvelle loi d'un "écran de fumée" des autorités.

"Ce n'est pas une solution du problème, c'est un geste symbolique en réponse à l'affaire Magnitski et d'autres affaires du genre dans divers pays. Les autorités veulent depuis longtemps débarrasser la capitale [britannique] de l'image du "Londonistan", d'un refuge pour les extrémistes islamiques. Aujourd'hui, elle acquiert la réputation de "Londongrad", où les tueurs à gages russes agissent quasiment en tout impunité. Ainsi, la nouvelle loi n'est qu'une campagne médiatique. Le gouvernement avait déjà toutes compétences pour refuser l'entrée dans le pays à ces gens", a déclaré Denis MacShane.

Selon le député, qui avançait activement la résolution sur les fonctionnaires russes impliqués dans l'affaire Magnitski, l'interdiction qui ne cite pas de noms ne règle pas le problème. "Le comportement des gens change lorsqu'on cite des noms concrets. Les hauts fonctionnaires de Russie, de Chine, de Bahreïn et d'autres pays veulent planquer leur argent à Londres, acheter ici des maisons particulières et placer leurs enfants dans des écoles privées. En nommant les interdits de séjour dans le pays pour implication dans les violations des droits de l'homme, on donnerait clairement à comprendre que l'Etat ne doit pas couvrir la corruption", déclare MacShane.

Les autorités britanniques ignorent ce genre d'appels, en ne voulant pas détériorer les relations déjà froides avec plusieurs pays critiqués ouvertement par Londres pour leur violation des droits de l'homme. La Russie en fait partie, dont le nom figure dans le rapport annuel du ministère britannique des Affaires étrangères des pays où la situation des droits de l'homme est "préoccupante". Le rapport souligne, en particulier, la situation complexe dans le Caucase du Nord, les élections législatives (de décembre 2011) et la présidentielle (de mars 2012) critiquées par les observateurs européens, les risques élevés auxquels les journalistes indépendants sont exposés dans leur activité et l'attitude négative des autorités russes envers les organisations non gouvernementales.

Selon le rapport, l'année dernière le ministère britannique des Affaires étrangères a dépensé près de 1,25 million de livres pour soutenir les projets de protection des droits de l'homme en Russie. Parmi les organisations qui ont bénéficié de l'aide financière – le portail Kavkazski ouzel (nœud caucasien), l'organisation des droits de l'homme Agora, la fondation Partenariat national et le centre national Anna pour la prévention de la violence en Russie.

 

RBC Daily

200 milliards d'euros pour la relance économique de l'UE

L'Union européenne doit chercher de nouvelles solutions pour relancer son économie dans le cadre de la nouvelle récession au Royaume-Uni et en Espagne. Le plan d'investissement de 200 milliards d'euros, préparé selon des sources officieuses par la Commission européenne pour le sommet de juin à Bruxelles, est appelé à devenir la panacée contre la diminution du PIB. Les experts estiment que l'initiative du nouveau "plan Marshall" est opportune, mais ils doutent que cette somme soit suffisante pour inverser la situation, écrit mercredi 2 mai le quotidien RBC Daily.

Sous la pression de l'Allemagne et de la France, les pays de l'UE ont adopté les mesures d'austérité économique, en réduisant le déficit budgétaire et en mettant en œuvre des réformes de grande ampleur. Cependant, l'effet de stimulation ne devrait se faire ressentir que dans quelques années, tandis que la région européenne est confrontée à l'heure actuelle au ralentissement de la croissance du PIB. Dans le cadre du programme d'austérité économique, qui se reflète négativement sur la consommation et la demande intérieure, les économies de l'Espagne et du Royaume-Uni connaissent une récession technique. En janvier-mars 2012, le PIB de l'Espagne a diminué de 0,3%, après un recul de 0,4% au dernier trimestre de 2011. Le PIB britannique a également perdu 0,2% durant la même période après un recul de 0,3%.

La population et de nombreux politiques prennent de plus en plus conscience que les dépenses sont réduites trop fortement et trop rapidement, ce qui a déjà entraîné la chute des gouvernements des Pays-Bas et de la Roumanie. Et en France, le socialiste François Hollande, qui prône l'abandon des réductions budgétaires, a dépassé le président sortant Nicolas Sarkozy au premier tour et, selon les sondages, devrait remporter le second.

D'ailleurs, l'idée de Hollande d'utiliser les ressources de la Banque européenne d'investissement (BEI) est à la base du nouveau plan d'investissement destiné à relancer la croissance économique en Europe. Le quotidien espagnol El Pais a rapporté dimanche dernier que les pays de l'UE investiraient une somme totale de 10 milliards d'euros pour la recapitalisation de la banque, augmentant ainsi sa solvabilité de 60 milliards d'euros et rendant ainsi possibles les investissements à hauteur de 180 milliards d'euros. On étudie également l'option d'obtention d'argent grâce aux investissements privés garantis par le Mécanisme européen de stabilité financière (MESF). Dans ce cas il est prévu d'utiliser les 12 milliards d'euros qui n'ont pas été utilisés dans l'aide apportée à la Grèce, le Portugal et l'Irlande. Cette somme devrait servir de levier financier pour attirer au moins 200 milliards d'euros de capitaux privés. Les investissements serviront à développer l'infrastructure, des sources d'énergie renouvelables et de hautes technologies.

"Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'attendre que la crise s'achève. Nous avons besoin de capitaux supplémentaires pour la BEI qui seront investis dans l'infrastructure et les innovations en Europe", cite l'agence Reuters Olli Rehn, commissaire européen aux Affaires économiques et financières. L'Europe a été suffisamment longtemps concentrée sur le fétichisme de la dette, il est temps de passer aux véritables stimulations, a conclu Bruxelles.

Lundi la Commission européenne a dissipé les doutes des marchés financiers que l'Europe pourrait renoncer aux mesures d'austérité économique au profit de la croissance économique. "Il ne s'agit pas de choisir entre la consolidation budgétaire et la croissance: nous avons besoin des deux", a déclaré Pia Ahrenkilde Hansen, porte-parole de la Commission européenne, en qualifiant les 200 milliards d'euros de "chiffres très spéculatifs."

Même si la BEI arrive à rassembler ces 200 milliards d'euros, ils ne suffiront pas à relancer l'économie européenne, estiment de nombreux experts. Même les 1.000 milliards d'euros de liquidité fournis aux banques par la BCE n'ont pas permis de le faire. "La combinaison des mesures d'austérité économique avec les schémas d'investissement soutenus par les gouvernements devient une cause commune, mais cela n'aura pas d'impact significatif sur la croissance", annonce le rapport des analystes de la Deutsche Bank.

 

Kommersant

Ioulia Timochenko met l'Ukraine hors jeu

Les relations entre l'Ukraine et l'Union européenne traversent leur plus grande crise depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Ianoukovitch, écrit mercredi 2 mai le quotidien Kommersant. Plusieurs hommes politiques européens de premier plan, dont le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, ont appelé à boycotter l'Euro-2012 en Ukraine. Et les dirigeants de l'Allemagne, de la République tchèque, de l'Italie, de l'Autriche et de la Slovénie ont refusé de participer au sommet des pays d'Europe centrale des 11-12 mai à Yalta. La situation autour de l'ex-première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, qui a lancé une grève de la faim et affirme avoir subi des violences en prison, en est la cause.

La réaction violente de l'Europe à l'affaire Timochenko est une désagréable surprise pour le président ukrainien Viktor Ianoukovitch. L'Occident a condamné le procès de l'ex-première ministre ukrainienne et la sentence très sévère de 7 ans de prison pour abus de pouvoir lors de la signature du contrat gazier avec la Russie. Cette fois, un nouveau message a été envoyé aux hommes politiques européens par le nouveau président allemand, ancien militant des droits de l'homme Joachim Gauck, qui a annulé sa visite à Yalta pour participer au sommet d'Europe centrale. Son exemple a été suivi par le président tchèque Vaclav Klaus. Les présidents de l'Italie, de l'Autriche et de la Slovénie ne se rendront pas non plus en Crimée. Les chefs d'Etat estonien et letton pourraient rejoindre le boycott.

Les problèmes des autorités ukrainiennes ne se limiteront pas au sommet de Yalta. Les conséquences pourraient être bien plus graves suite à la campagne de boycott de l'Euro-2012 en Ukraine, prévu pour le 8 juin. Les initiateurs de cet appel aux pays européens sont deux hommes politiques allemands – le président du parti social-démocrate Sigmar Gabriel et le ministre de l'environnement Norbert Röttgen.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso était l'un des premiers à soutenir cette initiative. Il a déclaré qu'il n'assisterait pas aux matchs de l'Euro-2012 qui se dérouleront en Ukraine, et ignorerait tous les événements organisés dans le pays à l'occasion du championnat. Hier il a été annoncé qu'Angela Merkel pourrait adhérer également au boycott: comme l'a déclaré le bureau de la chancelière, son déplacement en Ukraine dépendra du sort de Ioulia Timochenko.

Hormis l'Allemagne et le Portugal, à Kiev, Donetsk, Lvov et Kharkov joueront les équipes des Pays-Bas, du Danemark, de France, d'Angleterre, de Suède et d'Ukraine. Le tirage au sort a voulu que les pays les plus attirants d'un point de vue touristiques se retrouvent dans le groupe "ukrainien".

De cette manière, l'Ukraine pourrait perdre des centaines de millions d'euros si les supporters allemands, anglais et français ne venaient pas dans le pays. Pour commencer, un scandale a éclaté suite à la multiplication pratiquement par dix des prix des hôtels ukrainiens Puis les attentats à Dniepropetrovsk ont contraint de nombreux supporters européens, qui voulaient se rendre en Ukraine, à annuler leurs billets. Et aujourd'hui – les appels au boycott qui prennent des formes de plus en plus tangibles. Hier, Angel Maria Villar, président de la Fédération espagnole de football, a officiellement proposé à la direction de l'UEFA de transférer les matchs de l'Euro-2012 d'Ukraine en Espagne.

"La menace d'organiser le championnat dans un autre pays, c'est du sérieux, déclare le politologue ukrainien Dmitri Ponamartchouk. Si Ianoukovitch comprend que ce n'est pas du bluff, il pourrait accepter un compromis concernant Timochenko. Je ne pense pas qu'elle sera libérée: cela nécessite la décision du tribunal, la paperasse juridique prendra beaucoup de temps, or il reste à peine plus d'un mois avant le début de l'Euro. Mais on peut l'envoyer à l'étranger pour être soignée, à titre exceptionnel. Toutefois, cela soulève de nouveaux problèmes – que faire avec la nouvelle enquête examinée par le tribunal à l'heure actuelle: Timochenko est accusée de malversations financières."

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

 

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