Les titres du 28 juin 2012

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Avion turc: Ankara prêt à s'impliquer dans le conflit avec la Syrie// Un fonds européen contre les régimes autoritaires// La liste Magnitski arrive au congrès

Kommersant

Avion turc: Ankara prêt à s'impliquer dans le conflit avec la Syrie

A court terme la Turquie pourrait se retrouver impliquée dans le conflit syrien, écrit jeudi 28 juin le quotidien Kommersant. Selon les estimations des experts, ce sera l'objectif des adversaires de Bachar al-Assad, qui ont salué les menaces du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan adressées à Damas.

Dans son discours devant les députés, Erdogan réagissait à la destruction du chasseur turc par les Syriens en Méditerranée. Cet incident a donné au premier ministre turc, ennemi juré de Bachar al-Assad, la possibilité de durcir sa position à l'égard de la Syrie et de pratiquement lui fixer un ultimatum.

Selon les experts, Ankara impose à Damas des conditions impossibles à remplir. Les unités de l'Armée syrienne libre (ASL) sévissent activement dans la zone frontalière avec la Turquie, surtout dans la province d'Idlib. Certains camps de réfugiés installés sur le territoire turc n'abritent pas seulement des civils, mais également des combattants de l'opposition. Dans ces camps ils suivent une formation, reçoivent des armes et des renforts, se préparent à de nouvelles attaques de l'autre côté de la frontière.

Si l'armée de Bachar al-Assad remplissait les conditions d'Ankara et cessait les opérations dans les régions frontalières, cela permettrait aux opposants de résoudre leur principale tâche stratégique – créer des zones tampons libérées des forces gouvernementales. A terme, il serait possible d'y mettre en place un "gouvernement révolutionnaire" et des organismes de pouvoir parallèles, reconnus par d'autres Etats, en premier lieu la Turquie. L'armée gouvernementale syrienne s'efforçait ces derniers mois d'empêcher que cela se produise, et dans l'ensemble elle a réussi à le faire. L'ASL contrôle certaines régions et localités, mais on ne pas parler de l'existence d'un "territoire révolutionnaire", à l'instar de la Cyrénaïque qui s'était soulevée contre Mouammar Kadhafi.

Inspirées par le soutien d'Ankara, les troupes d'opposition syriennes ont mené plusieurs opérations importantes, dont la plus audacieuse était l'attaque contre les banlieues de Damas, où est basée la garde républicaine – les unités les plus opérationnelles et fiables de l'armée syrienne. Les troupes d'al-Assad ont dû utiliser l'artillerie lourde à seulement 8 kilomètres de la capitale. Les opposants ont également lancé une attaque contre le studio de la chaîne Al-Ikhbariya à Damas qui a fait 7 morts, dont trois journalistes. Le président syrien, qui évitait jusqu'à présent d'utiliser le terme de "guerre", en lui préférant celui de "rébellion", a finalement reconnu: "Nous vivons dans un état de guerre à tout point de vue. Nous devons tout faire pour parvenir à la victoire."

Nezavissimaïa gazeta

Un fonds européen contre les régimes autoritaires

L'Union européenne a l'intention de créer un fonds de soutien aux sociétés victimes des régimes autoritaires. L'objectif du fonds consistera à accorder des subventions aux mouvements et organisations qui luttent pour la démocratisation de leurs pays. Selon le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, une aide "rapide et efficace" sera apportée aux voisins de l'UE. Les experts proposent également de créer un fonds similaire en Russie, écrit jeudi 28 juin le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Kacper Chmielewski, représentant permanent de la Pologne auprès de l'UE, a déclaré que ce fonds était un tout nouvel outil entre les mains de l'Union européenne. Il a été conçu et proposé pendant la présidence polonaise. "Nous sommes heureux aujourd'hui de voir le résultat de ces efforts", a-t-il déclaré.

Selon M. Chmielewski, il reste une dernière question concernant la participation financière des pays membres, et ce fonds pourrait devenir opérationnel dès l'année prochaine. Quant au siège du fonds, aucune décision n'a encore été prise à ce sujet, a-t-il déclaré.

Le représentant polonais a également précisé que les investissements dans le fonds seraient volontaires, et pour cette raison il est encore impossible de parler de son budget. On ne connaît que le principe, selon lequel toute somme investie est doublée par la Commission européenne. "Certains pays membres ont déjà annoncé leur participation financière, et pour cette raison on espère que le budget total sera élevé", a déclaré Kacper Chmielewski.

Le fonds aidera les organisations du monde entier (à l'exception des pays membres de l'UE). Le projet de sa charte stipule qu'il est avant tout question des voisins de l'Union européenne. Comme le suppose le site EUObserver, une attention particulière sera accordée à la Biélorussie, où les leaders des organisations interdites ont déjà commencé à s'agiter en apprenant l'existence du projet européen. Par ailleurs, le fonds concertera ses actions avec la politique étrangère paneuropéenne. "Et étant donné que les voisins proches (le sud de la Méditerranée, les pays à la frontière est) restent prioritaires dans la politique étrangère de l'UE, ce qui est tout à fait logique, ils pourraient se retrouver dans le champ de vision du fonds", a conclu le représentant polonais.

Selon Nadejda Arbatova, docteur en sciences politiques, chef du département de recherche politique européenne de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO), si le fonds de l'UE pour le soutien de la démocratie vise à protéger les droits de l'homme, à renforcer la loi dans les pays souffrant de l'absence de démocratie, et non pas à soutenir l'opposition politique, ce qui est d'ailleurs interdit par la législation russe, alors c'est une noble cause. "Je pense que la Russie pourrait également créer un fonds similaire, estime Nadejda Arbatova. Plus l'aide russe aux organisations des droits de l'homme serait grande, moins les subventions étrangères seraient nécessaires. De plus, un tel fonds pourrait également apporter son soutien en dehors de la Russie, dans l'espace postsoviétique, là où les droits de l'homme sont bafoués par des régimes autoritaires, et dans d'autres pays, y compris l'UE, où existent des problèmes de ce genre, par exemple, dans les pays baltes, en Roumanie et en Hongrie."

Moskovskie Novosti

La liste Magnitski arrive au congrès

Le projet de loi du sénateur américain Benjamin Cardin, dit "la loi Magnitski" (Sergei Magnitsky Rule of Law Accountability Act), a été approuvé par la commission pour les affaires internationales du sénat américain. Maintenant, théoriquement, rien n'empêche d'octroyer au projet de loi le statut de loi avant l'élection présidentielle de novembre prochain, mais il est difficile de dire quelle sera la teneur du document final. La Russie met en garde en promettant des mesures de rétorsion, écrit jeudi 28 juin le quotidien Moskovskie Novosti.

Au moins une audience des congressistes américains doit avoir lieu avant la soumission du projet de loi Cardin à la chambre des représentants et au sénat américain, puis à la signature au président. Les représentants de la commission pour les affaires internationales des deux chambres devront se réunir pour élaborer le texte final du document condamnant la Russie pour violation des droits de l'homme concernant la mort de l'avocat Sergueï Magnitski en détention provisoire à Moscou en 2009, et adopter des sanctions contre les hauts fonctionnaires russes soupçonnés de complicité dans la mort de l'avocat.

Le document devra passer par deux instances à la chambre des représentants – les commissions juridique et financière. Elles vérifieront la présence d'erreurs de procédure dans le projet de loi Cardin et veilleront à ce qu'il soit techniquement réalisable. Après quoi, le document pourra être soumis au vote général de la chambre. Le document est déjà prêt pour le vote au sénat américain, mais le service du protocole du congrès américain coordonne généralement ce processus avec la chambre basse.

On ignore sous quelle forme le document sera adopté. Sous sa forme actuelle il prévoit de proclamer personae non gratae aux Etats-Unis les personnes figurant sur la liste et de leur interdire d'utiliser des comptes dans les banques américaines. L'administration américaine cherche clairement à "arrondir les angles" de la formulation sévère de la liste de Cardin. L'année dernière, le département d'Etat a annoncé avoir dressé sa propre liste noire comportant 11 noms de Russes impliqués dans le décès de Magnitski – on supposait que les sanctions contre la Russie en resterait là. Cependant, cela n'a pas satisfait les congressistes.

Le démocrate John Kerry, président de la commission, était le seul sénateur à avoir voté contre le projet de loi. "Parfois les Etats-Unis feraient mieux de s'abstenir de pointer du doigt les problèmes des autres pays", a-t-il déclaré.

Auparavant, il avait été annoncé que les sénateurs pourraient "échanger" le Magnitski Act contre l'amendement Jackson-Vanik, en vigueur depuis les années 1970, qui impose des restrictions au commerce avec la Russie. Barack Obama cherche à l'abroger depuis longtemps.

Maxim Minaïev du Centre de la conjoncture politique russe, estime que Barack Obama signera la loi Cardin. "Si les démocrates d'Obama cherchaient à bloquer l'adoption du projet de loi au congrès, cela permettrait aux républicains d'accuser Obama d'ignorer les intérêts américains et de faire preuve de complaisance envers Moscou, ce dont Obama n'a certainement pas besoin avant la présidentielle de novembre", suppose-t-il.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a critiqué hier le projet de loi Cardin. "Cette situation nous préoccupe beaucoup. La décision prise par la commission pour les affaires étrangères de la chambre haute du congrès américain, selon nous, va à l'encontre de l'esprit et du contenu des relations russo-américaines des dernières années, a-t-il déclaré. Apparemment, les législateurs américains veulent vraiment rompre la tendance positive dans nos relations avec ce genre de problèmes."

Auparavant, le président russe Vladimir Poutine avait déjà déclaré qu'en cas d'adoption de la "loi Magnitski", la Russie se verrait contrainte de prendre des "mesures de rétorsion symétriques".

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

 

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