Les titres du 18 janvier 2013

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BP : le pétrole de schiste va faire chuter les prix / La mèche lente de la guerre en Afrique / Retour à l'heure d'hiver en Russie ? / Nouvelle règlementation sur les manifestations religieuses

Vedomosti
BP : le pétrole de schiste va faire chuter les prix

Grâce à la production de pétrole de schiste, les Etats-Unis vont passer en tête des pays producteurs et les membres de l'OPEP devront réduire leur production ; la révolution de schiste pourrait également entraîner une diminution du tarif du pétrole jusqu'à 80 dollars le baril.

D'ici 2020, la croissance mondiale de la production pétrolière sera due à des sources non traditionnelles comme le pétrole lourd, les sables bitumeux, le schiste et le biocarburant, écrit vendredi le quotidien Vedomosti. Entre 2020 et 2030, ces nouvelles ressources représenteront 70% de l'augmentation de la production, annonce le nouveau rapport de BP sur les perspectives du marché énergétique mondial.

Le "schiste-boom" permettra aux Etats-Unis d’arriver en tête des pays-producteurs pendant cette décennie et d'atteindre l'autonomie d'ici 2030, sachant que la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis atteindra 5 millions de barils par jour. Cela permettra au pays de n'importer que 1% du pétrole consommé, par rapport à 30% en 2005, indique le Wall Street Journal. Par ailleurs, cette révolution de schiste ne sera pas exportable : la combinaison appropriée de la géologie, d’une règlementation libérale, de la propriété privée des ressources, des crédits bon marché, des technologies et une infrastructure très dense de transport pétrolier n'existe qu’aux Etats-Unis et au Canada.

"Le schiste-boom causera des difficultés à l'OPEP", prédit BP. Si en novembre 2012, les capacités pétrolières inexploitées du cartel s'élevaient à 2,5 millions de barils par jour - la compagnie produisait près de 30 millions de barils avec un tarif annuel moyen de 94 dollars le baril de WTI et 112,5 dollars de Brent -, elles atteindront en 2015 un record de 6 millions de barils par jour. Ce niveau avait été observé pour la dernière fois en 2002, quand le WTI coûtait 21 dollars le baril et le Brent 25,02 dollars. Les capacités de réserve permettent de limiter la hausse des tarifs du pétrole en cas de crise d’approvisionnement mais leur présence ne signifie pas une diminution des cours au niveau de 2002. Selon les prévisions des analystes de BP, le tarif moyen du baril baissera jusqu'à 80 dollars d'ici 2020.

"Quand on assiste à une croissance significative de production pétrolière dans une région du monde, d'autres régions doivent réagir, a déclaré au Times l'économiste en chef de BP Christophe Rühl. Nous pensons que l'OPEP réduira sa production afin de pouvoir maintenir l'équilibre de l'offre et de la demande."

Toutefois, selon les experts de BP, la Russie et l'Arabie saoudite reviendront en tête des producteurs pétroliers d'ici 2030 après le ralentissement attendu de la production du pétrole de schiste et la hausse de la demande globale. BP prédit que la demande mondiale de pétrole augmentera de 2% par an d'ici 2020, puis de 1,3% par an entre 2020 et 2030, en grande partie à cause des pays émergents - l'Inde et la Chine en tête, qui deviendront plus dépendantes des importations de pétrole.

Selon les prévisions de BP, les sources d'énergie renouvelables représenteront moins de 7% de la consommation mondiale en énergie ces prochaines décennies. Compte tenu de la hausse de consommation du pétrole non traditionnel, qui augmente les émissions de CO2, ces dernières augmenteront de plus d'un quart d'ici 2030. Selon les écologues, cela risque de provoquer une catastrophe mondiale, écrit le quotidien britannique Guardian. Une récente étude montre que le pic d’émissions doit retomber radicalement d'ici le milieu de cette décennie afin d'éviter des changements climatiques dangereux.

Mais le tarif élevé du pétrole est favorable aux Etats-Unis et ils ne vendront pas toutes les ressources disponibles, affirme Valeri Nesterov, de Sberbank CIB. Aujourd'hui, le coût de production du pétrole de schiste est de 60 dollars et l’on constate une tendance à l'augmentation de cet indice, avertit l'expert. Cependant, des technologies permettant de réduire le coût de production pourraient faire leur apparition. D'autres pays pourraient également influer considérablement sur le tarif du pétrole : l'Irak, qui a déjà réduit ses plans de production pétrolière de 12 millions à 9 millions de barils par jour et l'Arabie saoudite, qui continuera certainement à faire varier la production en fonction de la demande, estime Valeri Nesterov. Mais même si le prix du baril descendait jusqu'à 80 dollars, cela ne serait pas critique pour les compagnies pétrolières russes, a-t-il conclu.

Nezavissimaïa gazeta
La mèche lente de la guerre en Afrique

La crise au Mali et l'intervention française risquent de provoquer un élan d'activités terroristes dans toute la région, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Le drame de la prise d'otages dans un champ gazier en Algérie a connu un nouveau rebondissement : les combattants ont exigé l’arrêt de l'opération des forces françaises au Mali en échange de la libération des otages, puis l’assaut mené contre le site gazier où ils retenaient des dizaines de personnes a fait au moins 35 morts parmi les otages. Plus tôt, selon la presse française, 25 étrangers avaient réussi à s'enfuir.

La citoyenneté des otages qui ont trouvé la mort dans l’assaut n'est pas précisée. Les militaires algériens ont utilisé des hélicoptères de combat contre les combattants quand ces derniers ont tenté de transporter les otages : l'attaque a permis d'éliminer 15 terroristes, dont leur chef Abou al-Baraa. Une partie des extrémistes a survécu et s'est réfugiée dans les bâtiments d'une usine de gaz, menaçant de la faire exploser et de tuer le reste des otages, probablement, plus d'une centaine dont 7 étrangers. Hier soir, les résultats définitifs de la tentative de libération étaient inconnus.

Plus tôt, les islamistes avaient exigé le retrait des troupes algériennes qui les encerclaient "pour commencer les négociations". Dans une interview accordée à Al Jazeera l'un des terroristes, qui s'était présenté comme Abou al-Baraa, a déclaré qu'ils accepteraient de libérer les otages en échange des islamistes détenus dans les prisons maliennes. "Nous sommes prêts à échanger nos otages contre leurs otages", a déclaré Baraa.

Pour leur part, les autorités algériennes avaient annoncé qu'elles ne céderaient pas aux exigences des terroristes et qu'elles ne négocieraient pas avec eux. Selon certaines informations, elles sont pourtant entrées en contact avec les chefs des tribus touaregs, qui entretiendraient des relations avec les preneurs d'otages. Les autorités espèrent que les chefs de tribu pourront jouer le rôle de médiateurs.

Au moins deux personnes, un Anglais et un Algérien, ont été tuées pendant l'assaut et sept autres ont été blessées. Parmi les otages détenus par les terroristes figurent des Français, des Américains, des Anglais, des Roumains, des Colombiens, des Thaïlandais, des Philippins, des Irlandais, des Japonais, des Sud-Coréens et des Allemands. A cet égard les médias français parlent d'une internationalisation de la crise malienne.

La prise d'otages a été revendiquée par la Brigade masquée, créée par Mokhtar Belmokhtar d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le représentant des terroristes a déclaré que la prise d'otages était une réponse à l'ouverture de l'espace aérien algérien pour l'armée de l'air française, qui mène une opération militaire au nord du Mali.

Les observateurs remarquent que les combattants d'Al-Qaïda sévissaient jusqu’ici principalement au nord de l'Algérie et n'avaient jamais attaqué les nombreux gisements pétroliers et gaziers du pays. Cependant, immédiatement après le début de l'opération française contre les islamistes radicaux au nord du Mali, Paris et ses alliés ont commencé à recevoir des menaces.

Au Mali, la situation reste extrêmement tendue. Les islamistes, qui semblent s'être remis de la confusion suite aux premières attaques de l'aviation française, cherchent toujours à s'approcher de la capitale. Les forces françaises et maliennes combattaient hier dans le centre du pays, près des villes de Kona (700 km de la capitale) et de Diabali (400 km de la capitale).

La percée la plus dangereuse s'est produite à Diabali ou des combats de rue ont éclaté. Selon les rumeurs, les combattants sont commandés dans cette région par l'un des leaders d'Aqmi, Abou Zeid. Les islamistes se servent des civils comme boucliers humains et beaucoup de soldats sont des adolescents connus pour leur cruauté.

Par ailleurs, les experts avertissent que le nord du Mali pourrait devenir un véritable Etat pour Al-Qaïda. Contrairement à l'Afghanistan, il n'y a pratiquement pas de population locale - 1,5 million de touaregs ne comptent pas -, de présence de l’Etat ni même de puissantes tribus, mais beaucoup de place pour déployer des bases secrètes et des camps d'entraînement, une quantité impressionnante d'armes volées en Libye, qui continuent à affluer via les frontières mal protégées. Cette tumeur deviendra inévitablement une source de risque pour les pays voisins et l'Europe, prévision confirmée par la prise d'otages en Algérie.

Izvestia
Retour à l'heure d'hiver en Russie ?

Les Russes ont de plus en plus de mal à suivre les compétitions européennes, déclare le ministère des Communications, et selon les chaînes de télévision, l'Europe ne pourra pas regarder les retransmissions des JO-2014 à Sotchi.

Le ministère russe des Communications estime que l'augmentation du décalage horaire entre la Russie et l'Europe, suite à l'annulation du passage à l'heure d'hiver depuis 2011, a réduit l'audimat potentiel des émissions sportives à la télévision russe. L'opinion du ministère a été présentée au gouvernement russe par le ministère de l'Industrie et du Commerce, dans un rapport sur l'application de la loi fédérale sur la mesure du temps, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

L'annulation du passage à l'heure d'hiver en Russie augmente d'une heure le décalage horaire du pays avec l’Europe d'octobre à mars. La retransmission en direct des compétitions sportives européennes a donc lieu trop tard en Fédération.

"Le public râle, notamment quand il rate des compétitions auxquelles participent des Russes. L'audimat de ces émissions - potentiellement élevé- se réduit", a déclaré une source du ministère des Communications.

Vassili Kiknadze, directeur général de la compagnie Diffusion sportive, estime que " l'audimat pourrait effectivement chuter" et il rappelle que les matchs de la Ligue des champions en 2012-2013 étaient diffusés à 23h45 heure de Moscou.

"Rares sont les supporters qui arrivent à regarder la rencontre jusqu'à la mi-temps. Les téléspectateurs se rabattent sur les émissions matinales pour voir les buts", explique Vassili Kiknadze.

En effet, l'audimat moyen des matchs de la Champions League 2012-2013 s'est réduit par rapport à la saison précédente. Alors qu’il était de 14,4% en 2011-2012, les 12 rencontres de la nouvelle saison n'ont intéressé que 13,2% des téléspectateurs russes.

L'annulation du passage à l'heure d'hiver en Russie gêne également les Européens qui suivent les événements sportifs en Russie.

"Les compétitions sportives russes sont également diffusées en Europe à des heures qui ne conviennent pas aux spectateurs européens, qui travaillent", a souligné la source du ministère.

Ilia Kotchevrine, vice-président de la Ligue continentale de hockey (KHL) pour le commerce et les communications, est également de cet avis.

"Actuellement, nous diffusons les matchs de la KHL pour l'Europe une heure plus tôt en automne. Et c'est un inconvénient pour le spectateur étranger mais il est pratiquement impossible de reporter les matchs en raison des réalités du marché russe", a-t-il déclaré.

Plusieurs responsables d'émissions sportives des grandes chaînes ont déclaré que les téléspectateurs européens ne pourraient pas suivre les Jeux olympiques de Sotchi si les autorités ne rétablissaient pas le passage à l’heure d'hiver.

Vassili Kiknadze a rappelé que les Américains du Nord et les Européens étaient les principaux consommateurs de ce genre d'émissions.

"Les trois heures de différence avec l'Europe sont très conséquentes. Par exemple, la diffusion des JO en Russie commencera à l'heure de grande écoute, à 19 heures, tandis qu'il ne sera que 16 heures en Europe. Je pense que la décision de revenir à l'heure d'hiver serait la bienvenue", a conclu Kiknadze.

L'URSS changeait d'heure deux fois par an depuis 1981. Cette pratique a cessé après l'annulation du passage à l'heure d'hiver en 2011 et cette année, la Russie est restée à l'heure d'été. Pendant sa conférence de presse du 20 décembre, le président Vladimir Poutine a déclaré que beaucoup de Russes n'étaient pas satisfaits par ce changement. Selon lui, la décision définitive à ce sujet sera prise après que le gouvernement aura analysé complètement la situation.

Rossiïskaïa gazeta

Nouvelle règlementation sur les manifestations religieuses

Le ministère russe de la Justice a soumis hier un projet de loi proposant de convenir, avec les autorités municipales, des manifestations religieuses publiques organisées en dehors des lieux de culte, écrit vendredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Le projet propose d'apporter des amendements à la loi sur la liberté de conscience et les organisations religieuses. D'après ce texte, "les organisations religieuses ont le droit de construire et d'entretenir des lieux de culte, ou encore d'autres locaux spécialement prévus pour les messes, les cérémonies et les rassemblements religieux. Les cérémonies religieuses publiques recouvrent les célébrations ouvertes et accessibles à tous, y compris les messes, les prières et les rassemblements religieux".

Le projet de loi énumère en détails les endroits où la religion peut être pratiquée sans entrave. Par exemple "dans les lieux et les locaux de culte", c’est-à-dire les églises, les mosquées, les synagogues, etc. Les cérémonies publiques sont également autorisées sans le consentement des autorités dans les lieux de pèlerinage, les cimetières, les crématoriums et à la maison.

Cependant, l'autorisation des autorités sera nécessaire pour organiser une cérémonie en dehors des endroits prévus, en conformité avec le règlement portant sur l'organisation des manifestations, des marches et des rassemblements. "Ce projet de loi n'enfreint pas les droits de l'Eglise, a déclaré Ksenia Tchernega, chef du service juridique patriarcal, mais il a besoin d’être précisé. La notion de cérémonie religieuse publique pourrait être plus clairement définie par exemple. Le document a été publié pour être discuté mais même si nous apportions nos propres propositions ou remarques, elles ne seraient pas significatives."

Ksenia Tchernega explique qu'à l'heure actuelle déjà, la loi exige d'informer les autorités des événements religieux publics mais la liste des cas ne nécessitant pas une telle déclaration n'est pas définie de façon suffisamment claire. Le projet apporte donc des précisions importantes. De plus, selon elle, il donne une définition de la cérémonie religieuse publique - qui n'est pas présente aujourd'hui dans la législation. Selon elle, la procession annuelle pour la Journée de la littérature et de la culture slave du Kremlin vers la Descente Vassilievski ou la place Slavianskaïa est un exemple typique de cérémonie religieuse publique dont les autorités doivent être informées. Dans ces cas, l'Eglise envoie une note d'information, ce qui permet d’ailleurs à la marche d’être accompagnée par des ambulances et la police. "Les autorités assurent l'ordre et la sécurité. C'est donc dans l'intérêt des Eglises car beaucoup de croyants participent à ces événements", a déclaré Ksenia Tchernega.

En revanche, si un local a simplement été mis à disposition d'une organisation religieuse pour une durée définie, il est possible d'y organiser des cérémonies religieuses sans autorisation. Par exemple, la Douma (chambre basse du parlement) discute actuellement du projet de loi sur la mise en place de salles de prière dans les écoles.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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