Les titres du 18 février 2013

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Le Pakistan implose//Le G20 impuissant face à la crise// Esapgne : les énergies renouvelables privées de subventions// Gazprom perd le marché grec//

Kommersant

Le Pakistan implose

Un nouvel attentat a été commis au Pakistan à Quetta, devenue le centre des confrontations entre les sunnites et les chiites. L'explosion, survenue sur le marché de la plus grande ville de la province du Baloutchistan frontalière avec l'Iran et l'Afghanistan, a fait plus de 80 morts parmi les chiites. La tragédie de Quetta risque de pousser le Pakistan nucléaire au seuil d'une nouvelle guerre civile sanguinaire, écrit lundi le quotidien Kommersant.

L'attentat commis samedi dernier dans un marché municipal fait partie des plus importants survenus ces dernières années à Quetta et rappelle des dizaines d'autres actions d'Al-Qaïda et de ses branches, qui sévissent dans les pays du Moyen-Orient et d'Asie du Sud. Les terroristes ont fait exploser un dispositif d'une puissance de 100 kg de TNT, caché dans un réservoir d'eau.
En installant la bombe près des murs d'un centre commercial à deux étages, les auteurs de l'attentat ont atteint leur objectif : l'explosion a fait effondrer le bâtiment, ensevelissant des centaines de personnes sous les décombres.

Derrière les policiers, les sauveteurs et les urgences, des foules d'habitants en colère de Hazara (banlieue chiite de Quetta) se sont précipités sur les lieux de la tragédie. Ils ont accusé les autorités d'incapacité à assurer leur sécurité et sont entrés en confrontation avec les policiers en leur jetant des pierres.

Syed Qamar Haider Zaidi, porte-parole de la communauté chiite, a officiellement annoncé trois jours de deuil et condamné les autorités pour leur réticence à prendre des mesures décisives pour éradiquer le réseau terroriste sévissant à Quetta. Azizullah Hazara, dirigeant du Parti démocratique Hazara, a donné 48 heures au gouvernement de la province pour s'attaquer aux auteurs de l'attentat avant de lancer de grandes manifestations.

Zubair Mahmoud, chef de la police de Quetta, a confirmé que l'explosion sur le marché de Hazara était l'un des plus importants attentats commis ces dernières années au Pakistan. Il a fait 83 morts et près de 200 blessés. L'attentat a été revendiqué par l'organisation sunnite Lashkar-e-Jhangvi (LeJ).

L'explosion de Hazara a été perpétrée seulement un mois après un double attentat contre la communauté chiite commis par une autre organisation d'extrémistes sunnites Lashkar-e-Taïba – la plus grande du Pakistan. A l'époque, ce double attentat près d'un club de billard avait fait 92 morts et plus de 120 blessés. Début février, la communauté chiite a été attaquée dans la ville de Hangu, qui se situe dans la "zone tribale" frontalière avec l'Afghanistan. Un kamikaze avait fait exploser une bombe devant un marché près de la mosquée, faisant 21 morts et 36 blessés.

Sur les 180 millions d'habitants du Pakistan, les chiites représentent 20% de la population. L'année 2012 a été la plus sanglante pour cette minorité dans toute l'histoire de l'Etat pakistanais. Après le dernier double attentat à Quetta, les chiites ont bloqué les rues avec des cercueils et ont exigé du gouvernement central qu’il prenne des mesures d'urgence pour les protéger.

Il y a un mois, les autorités centrales ont instauré au Baloutchistan un gouvernement de province et ont dissous le gouvernement local pour octroyer à l'armée de larges pouvoirs pour l'utilisation de la force. Cependant, les derniers événements montrent que ces mesures n'ont apporté aucun résultat.

Mohamed Ali Djinn, fondateur chiite du Pakistan, ne faisait pas de différence entre les sunnites et les chiites. Cependant, son concept gouvernemental de "nation musulmane" unie n'a jamais été réalisé. Les islamistes radicaux de la nouvelle vague – les extrémistes sunnites associés à
Al-Qaïda et aux talibans – se sont proclamés justiciers du véritable islam, appelé à rétablir l'ordre dans le pays. Ils considèrent les autorités et les chiites comme leurs ennemis.

Selon des sources à Islamabad, cette nouvelle attaque contre la communauté chiite vise à déstabiliser davantage la situation au Pakistan. Tandis que la confiance envers le gouvernement central est au plus bas, les islamistes tentent de provoquer une guerre entre les sunnites et les chiites.

Novye Izvestia

Le G20 impuissant face à la crise

Les ministres des Finances et les présidents des banques centrales du G20 se sont réunis à Moscou pour évoquer les mesures de lutte contre la crise financière. Les avis divergent. Certains participants insistent sur l’arrêt des manipulations du taux de change des devises. D'autres, au contraire, appellent à ne pas gaspiller de temps pour des discussions inutiles.

Car aussi menaçants que soient les appels des tribunes, ils ne forceront pas les gouvernements à renoncer au soutien de leurs entreprises grâce à la dévaluation de la monnaie nationale, écrit lundi le quotidien Novye Izvestia.

En règle générale, la stimulation économique et les éventuelles mesures contribuant à la croissance économique sont abordées pendant ce genre de sommets. Cependant, les "guerres monétaires" furent la principale pierre d'achoppement du dernier G20 en date.

Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a critiqué les pays qui réduisent artificiellement la valeur de leur monnaie nationale. "Ces mesures pourraient changer l'équilibre de l'économie mondiale", a-t-il déclaré. Il n'a pas visé un pays particulier mais tout le monde a compris qu'il faisait allusion à la Chine. Ce pays maintient manifestement le yuan en-dessous de sa valeur et d'autres pays voulant donner un coup de pouce à leur économie suivent l'exemple de Pékin. Cependant, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, n'est pas de cet avis. Elle pense que les changements de taux de change enregistrés ces derniers mois ne sont pas un résultat artificiel mais un reflet adéquat des réalités du marché - et la conséquence d’une politique réfléchie des autorités.

Bien que les points de vue des économistes divergent sur l'origine "naturelle" de ces changements, il est difficile d'être tout à fait d'accord avec Christine Lagarde. Après tout, cela fait des années qu'on accuse la Chine d'une politique monétaire injuste. Par exemple, pendant sa campagne présidentielle, le candidat républicain Mitt Romney déclarait qu’elle n'avait pas le droit de jouer sur le taux de change alors qu’elle est membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Les contradictions concernant la dévaluation monétaire en 2010 avaient même entraîné une véritable "guerre monétaire". Hormis la Chine, bien d'autres pays y avaient participé, dont l'Union européenne et la Russie. D'ailleurs, les membres du sommet étaient plus d'accord avec Silouanov qu'avec Lagarde. Le communiqué adopté à l'issue de la réunion des ministres des Finances et des présidents des banques centrales appelle en effet à renoncer à l'établissement artificiel du taux de change. Mais cela n'arrêtera certainement pas les futures "guerres monétaires".

"Les décisions prises lors des sommets du G20 ne sont pas contraignantes, déclare Sergueï Poukhov du Fonds d'études économiques "Centre pour le développement". Ce sont plutôt des déclarations d'intention. Pour la Chine et le Japon, le jeu sur les taux de change est l'unique moyen d'assurer un avantage concurrentiel des producteurs nationaux sur les marchés intérieurs." Et ces pays ne vont certainement pas renoncer à cette méthode, du moins de leur plein gré.

RBC Daily

Espagne : les énergies renouvelables privées de subventions

Les étrangers ayant investi de l'argent dans le secteur des énergies renouvelables en Espagne menacent de porter plainte contre les autorités du pays suite au gel des subventions pour cette branche. Ils estiment que les autorités n'ont pas respecté leurs promesses, formulées quand elles recherchaient des investissements étrangers. Quant aux analystes, ils sont persuadés que les actions des autorités permettront d'éviter la formation d'une bulle dangereuse dans ce secteur, écrit lundi le quotidien RBC Daily.

En fin de semaine dernière, deux grands marchés européens des énergies renouvelables, l'Espagne et l'Allemagne, ont annoncé la réduction des subventions pour les entreprises produisant de l'électricité grâce aux panneaux photovoltaïques, aux éoliennes, etc. Les autorités ont pris cette décision car les consommateurs prennent en charge les dépenses pour la subvention du secteur. Toutefois, si en Espagne ces mesures sont plutôt dictées par des notions d'économie générale dans le cadre de la crise de la dette, il s’agit pour les autorités allemandes d'amadouer l'électorat en prévision des élections, en promettant de mettre un terme à la constante hausse des tarifs de l'électricité.

A l'heure actuelle dans les deux pays, les subventions allouées aux compagnies qui travaillent avec les énergies renouvelables sont prises en charge par les contribuables. En Allemagne, on paie environ 14% de plus pour la facture d'électricité et seules les grandes entreprises sont exemptées de cette taxe. La même chose se passe en Espagne, où depuis le début des années 2000 les autorités cherchaient par tous les moyens à réduire leur dépendance de l'importation des hydrocarbures, qui représente près de 80% des besoins énergétiques du pays - et empêche de rendre positive la balance commerciale nationale. Au final, le gel des subventions pourrait aider l'Espagne à économiser jusqu'à 800 millions d'euros par an et jusqu'à 1,8 milliard d'euros pour l'Allemagne.

Même si ni l'Allemagne ni l'Espagne ne renoncent aux subventions, elles limitent seulement leur hausse à terme - Madrid les délie du niveau de l'inflation et Berlin impose un moratoire temporaire et des restrictions à la hausse à terme -, les représentants locaux du secteur considèrent cette mesure comme une véritable catastrophe. Les investisseurs ont déjà chargé leurs avocats de rédiger des plaintes en Espagne, a rapporté Reuters. Ils détiennent actuellement des actifs locaux pour 13 milliards d'euros mais ils pourraient bientôt changer de propriétaire – les investisseurs sont mécontents suite à la récente réforme du secteur énergétique, qui a imposé une nouvelle taxe sur la production d'électricité. Elle s'avère être un lourd fardeau pour les petites entreprises à faible rentabilité.

Cependant, beaucoup d'analystes approuvent les actions des autorités et remarquent que le marché européen des énergies alternatives est surchauffé. "Une véritable bulle se forme, ce qui est d'autant plus notable en Espagne et en Allemagne. Pour cette raison, la réduction des subventions permettra de réduire légèrement ce rythme de développement trop élevé. Il ne s'agit pas d'une suspension totale des subventions – les autorités souhaitent seulement habituer progressivement les entreprises à être elles-mêmes rentables et compétitives. Les investisseurs doivent minutieusement choisir la région et la source des énergies renouvelables, en calculant le coût de la production d'électricité par les moyens traditionnels. Il n'est pas rentable d'installer des éoliennes à certains endroits, il faut le planifier et agir intelligemment", a déclaré William Bliss de Chatham House.

Nezavissimaïa gazeta

Gazprom perd le marché grec

Gazprom veut s’affirmer au sud de l’Europe mais se heurte à une résistance croissante des Américains, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Les représentants du département d'Etat américain ont averti le gouvernement grec que la vente du consortium gazier local à la compagnie russe était indésirable et rendrait la Grèce "otage" de la Russie sur le plan énergétique. Apparemment, Gazprom devra se résigner à une défaite sur le front grec. De toute évidence, en dépit d'un prix avantageux, les Grecs devront refuser son offre.

Le département d'Etat américain a annoncé aux Grecs que la vente du consortium DEPA, auquel prétendent Gazprom et le groupe Sintez, était indésirable et rendrait la Grèce dépendante de la Russie sur le plan énergétique, écrit le site grec Capital.gr.

Près de 90% du gaz naturel consommé en Grèce vient de Russie. Les Etats-Unis estiment donc qu'en achetant le grec DEPA et l'opérateur du réseau gazier DESPA, la Russie renforcerait sa domination sur le marché de toute la région et pourrait faire monter les tarifs.

De plus, selon le site grec, la coopération avec la Russie pourrait remettre en question la mise en œuvre du projet du gazoduc Transadriatique (TAP), par lequel la Grèce souhaite acheminer le gaz azerbaïdjanais vers le sud de l'Europe. Ce projet est un concurrent direct du projet Nabucco West, qui contourne la Grèce, et indirect du South Stream russo-italien destiné à fournir le gaz russe dans la région.

Par ailleurs, la position de l'UE et de l'Allemagne, principaux donateurs de la Grèce, ne semble pas s'opposer aux investissements russes dans le secteur énergétique grec. Cependant, les Européens continuent à craindre la "menace russe".

Rappelons que la Grèce a accepté une large privatisation sous le poids de sa dette colossale.

Elle a notamment mis en vente le consortium gazier DEPA et l'opérateur DESFA. L'annonce des résultats de l'appel d'offres a été reportée à plusieurs reprises et les conditions de ce dernier ont changé plusieurs fois. Actuellement, hormis les deux compagnies russes mentionnées précédemment, l'azerbaïdjanais Socar et deux groupes grecs prétendent aux actifs grecs.

Le gouvernement grec a l'intention de déterminer l'acheteur d'ici avril.

Selon les experts, les chances de Gazprom dans ce concours sont faibles. Mikhaïl Kroutikhine, partenaire de RusEnergy, pense que l'achat de la compagnie grecque est une tentative de Gazprom pour bloquer une éventuelle concurrence sur le marché sud-européen. Mais même les Grecs ne sont probablement pas intéressés par la vente de la totalité de la compagnie. "Evidemment, la somme proposée est très alléchante pour le vendeur et désavantageuse pour l'acquéreur, fait-il remarquer. Mais l'objectif primaire de Gazprom vise à empêcher une éventuelle concurrence et il est prêt à y mettre le prix. L'exploitation des gisements en Israël et à Chypre permettraient d'envoyer en Europe entre 10 et 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis l'est de la Méditerranée. Par ailleurs, Gazprom avait tenté d'adhérer aux projets israéliens." Cependant, cette influence sur la concurrence n'apporte aucun résultat.

A son tour, Sergueï Pravossoudov, directeur de l'Institut de l'énergie nationale, remarque que la Grèce se trouve dans une situation extrêmement difficile. "Et la vente d'une grande compagnie gazière nationale montre qu’elle veut obtenir un maximum d'argent sur la privatisation pour couvrir ses dettes, déclare-t-il. Mais on empêche les Grecs d’obtenir un bénéfice maximal sur la vente en insistant sur le fait que le pays serait dépendant de la Russie. Alors que ni les USA ni l'UE ne veulent eux-mêmes donner de l'argent aux Grecs." Par conséquent, l'expert n'est pas convaincu que la Grèce aura suffisamment de forces pour résister à la pression bilatérale.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti.

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