Les titres du 1 avril 2013

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Les "bombes à retardement" de Gorbatchev// Vers une nouvelle guerre de Corée ?// Bucarest subtilise l'initiative géopolitique à Moscou// L’Irak achètera bien 4,2 milliards de dollars d’armes russes

Kommersant

Les "bombes à retardement" de Gorbatchev

Le premier et unique président de l'URSS a tenu un discours au centre de presse de RIA Novosti. L’agence organise en effet une série de rencontres avec des personnalités de premier rang, écrit lundi le quotidien Kommersant. Les organisateurs ont proposé à Mikhaïl Gorbatchev d'exprimer son point de vue sur le thème " Est-ce l'homme qui change l'histoire ou l'histoire qui change l'homme ?". "L'histoire n'est pas une fatalité", a répondu Gorbatchev, face à un public composé principalement d’étudiants. "Si l'on croit que l'homme ne peut pas influer sur le cours des événements historiques, alors il est inutile de faire de la politique", a-t-il souligné avant de développer sa thèse pendant une heure, appuyée sur l'exemple de sa propre vie politique.

L'ex-président de l'URSS a tenu son discours dans la même salle où, le 19 août 1991, les membres du Comité d'État pour l'état d'urgence avaient organisé une conférence de presse lors de leur coup d'Etat. Ils avaient pris le pouvoir pendant trois jours, après avoir isolé Gorbatchev du monde extérieur dans sa résidence de Crimée.

"C'étaient vos candidats. Sans vous, aucun d'entre eux ne serait arrivé à des postes aussi importants", a tranché Gorbatchev, avant de conclure de manière inattendue : "C'est pourquoi il faut élire et non pas nommer." Selon lui, les élections assurent l'arrivée de "nouvelles personnes responsables dans toutes les structures du pouvoir, y compris les structures de force". Il a critiqué la pratique actuelle du pouvoir, qui nomme au lieu d'élire et se justifie de manière floue.

L'ex-président de l'URSS est particulièrement préoccupé par l'abandon de l'élection des gouverneurs, qu'il perçoit comme une "bombe à retardement". Il est persuadé que seul le fédéralisme peut préserver entièrement "toute la diversité" de la Russie. Or, selon lui, il n'est possible qu'en démocratie. D'après l'ex-président, en Russie contemporaine, "on ne peut pas tirer des plans et mener les affaires si les organismes du pouvoir – exécutif, législatif et judiciaire - ne fonctionnent pas de manière indépendante". Il propose aux "hommes politiques qui veulent à tout prix être dictateurs d'aller ailleurs, où la dictature existe encore".

Mikhaïl Gorbatchev pense que son plus grand mérite est d'avoir "investi beaucoup d'efforts dans la perestroïka", qu'on a fait "échouer". Mais il est également convaincu qu'il n'y aura pas de "retour en arrière" et met en garde : "Vladimir Poutine et ceux qui pensent qu'on peut revenir aux anciennes méthodes, intimider et régner par la peur doivent comprendre qu'ils n'y arriveront pas". En proposant au gouvernement de lancer une nouvelle perestroïka, Gorbatchev remarque que les dirigeants actuels "veulent seulement garder le pouvoir et s'y accrochent par tous les moyens". Seuls les efforts unis de la société peuvent s'y opposer et éviter la division en gauche, droite et autres.

Les représentants de l'élite dirigeante sont sceptiques quant aux propositions de l'ex-président de l'URSS. "On espère ne plus connaître de perestroïka. Nous avons suffisamment mangé de ce pain-là", a déclaré le porte-parole du président Dmitri Peskov. "Gorbatchev était l'initiateur d'une perestroïka. Au final, nous avons perdu le pays", estime le secrétaire du conseil général du parti Russie unie Sergueï Neverov. Selon lui, c'est la politique actuelle qui a permis de "préserver l'Etat, de régler le problème de la pauvreté et de stopper le crime aspirant au pouvoir – ce vers quoi la politique de Gorbatchev a conduit la Russie".

Rossiïskaïa gazeta

Vers une nouvelle guerre de Corée ?

La Corée du Nord a annoncé que ses relations avec la Corée du Sud étaient "entrées dans une phase de guerre" et que tous les problèmes avec Séoul seraient désormais réglés "comme en tant de guerre". A en juger par les formulations retenues, la Corée du Nord a donc bien déclaré la guerre à son voisin du sud, écrit lundi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

La Corée du Sud ne dramatise pas et interprète les déclarations de Pyongyang comme la simple poursuite de son chantage verbal. Le ministre sud-coréen de la Défense a confirmé qu'aucune manœuvre inhabituelle ou signe de préparation à l'attaque n'avait été constaté dans l'armée nord-coréenne. Rappelons que la situation actuelle a été précédée par une série d'actions du côté de Pyongyang, de Séoul et de Washington, qui ont fait monter la tension dans la péninsule coréenne.

Grosso modo tout a commencé par les essais de missiles, suivis d’essais nucléaires de Pyongyang, qui ont été condamnés par la communauté internationale. Le Nord avait choisi de répondre à ces reproches en promettant de continuer à accroître ses arsenaux nucléaires.

Les Etats-Unis avaient tenté de l'intimider en envoyant des bombardiers stratégiques B-52, des bombardiers furtifs B-2 et un sous-marin. A son tour, la Corée du Nord avait organisé des exercices en annonçant que ses missiles et son artillerie étaient parfaitement opérationnels pour attaquer les sites militaires américains et sud-coréens. Pyongyang s'est également réservé le droit d'effectuer une frappe préventive avec l'arme nucléaire.

Toutes ces menaces n’ont pas impressionné Séoul. "Il est très peu probable que les deux Corées entrent en guerre. Kim Jong Un est suffisamment intelligent pour comprendre toutes les conséquences d'une telle décision. Une guerre a très peu de chances d’éclater", souligne Chang Yong-suk, chercheur à l'Institut pour les études sur la paix et l'unification de l'Université nationale de Séoul.

Les experts ont également rappelé que la Corée du Nord avait depuis longtemps annulé tous ses accords de trêve, déclarant à tous une guerre du point de vue technique. Pyongyang a fait des déclarations qui auraient pu été interprétées comme le début d'un conflit armé d’un point de vue diplomatique. Mais la situation en Corée est particulière.

"La Corée du Nord a déjà annoncé il y a quelques jours le "niveau opérationnel N1". La sortie actuelle doit être considérée comme une continuation de la série de déclarations belliqueuses", a déclaré un représentant du gouvernement sud-coréen. Il a souligné qu'il ne fallait pas l'interpréter comme une véritable déclaration de guerre ni comme une nouvelle menace.

Pour l'instant, le parc industriel intercoréen de Kaesong (Corée du Nord), où travaillent les ressortissants des deux Corées et qui rapporte beaucoup d'argent à Pyongyang, continue de fonctionner au régime habituel. Bien que la Corée du Nord ait menacé de "fermer boutique" si le Sud continuait à commettre des actes offensant la dignité du Nord.

Le chef de l'organisation touristique nord-coréenne s'est rendu récemment en Chine, où il a rassuré les agences touristiques chinoises inquiètes en affirmant qu'il n'y aurait pas de guerre et en les invitant à envoyer de nombreux touristes dans le pays du Juche.

Nezavissimaïa gazeta

Bucarest subtilise l'initiative géopolitique à Moscou

Les Moldaves pourraient devenir des citoyens roumains en un claquement de doigts, écrit lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. C’est en tout cas l’amendement que les députés roumains proposent d’apporter à la constitution du pays. Mikhaïl Formouzal, membre du gouvernement moldave et chef du district autonome de Gagaouzie, a qualifié cet acte "d'ingérence de la Roumanie dans les affaires intérieures d'un autre Etat". Il remarque que les Gagaouzes ne veulent pas se dissoudre en Roumanie et ont l'intention d'agir dans le cadre législatif de leur autonomie, qui n'exclut pas le droit à l'autodétermination. Les lois moldaves ne précisent pas qui défendrait les droites de Russes dans ce cas.

La nouvelle selon laquelle un matin, les Moldaves pourraient se réveiller Roumains a bouleversé l'élite politique moldave et la population. L'ancien vice-premier ministre moldave Viktor Stepaniouk, leader du parti populaire socialiste, a fait part de la réaction d'un Moldave : "Je suis Moldave et je le resterai dans l'âme - mais je pourrais trouver du travail en Europe avec un passeport roumain". Selon Stepaniouk, c'est la base de la "provocation soutenue par le président roumain Traian Basescu dont il a parlé à plusieurs reprises". "Le but est de faire monter la tension au sein de la société moldave. Il existe des forces revanchardes en Roumanie qui rappellent que la République moldave est une entité artificielle, un éclat de la Roumanie résultant du pacte germano-soviétique Ribbentrop-Molotov de 1940", explique Stepaniouk. Il affirme par ailleurs que l'idée d’une réunification avec la Roumanie est impopulaire auprès de la population moldave : 90% des habitants s'opposent à cette perspective et la majorité se considère comme moldave.

Selon les sources officielles, à l'heure actuelle, 700 000 Moldaves travaillent en Union européenne et en Russie. Ces derniers temps, ils prennent plus souvent la direction de la seconde. Selon des informations non-officielles, près d'un million de Moldaves travaillent en Russie et pratiquement autant en UE. Viktor Stepaniouk affirme que le vecteur européen de la république se renforce : si auparavant tous les partis de gauche prônaient l'intégration à l'Union douanière (Russie-Biélorussie-Kazakhstan), l'ex-président Vladimir Voronine, leader du PC, a annoncé récemment un tournant vers l'UE - ce qui a plutôt surpris ses partisans. On sait que l'électorat du PC s'oriente vers l'extension des liens avec la Russie et les pays de l'Union douanière. Bucarest en est également conscient et cherche à changer la situation. Selon Stepaniouk, "d'autres pays de l'UE sont également derrière les décisions de Bucarest".

Mikhaïl Formouzal, chef du district autonome de Gagaouzie, pense également que l'initiative des députés du parlement roumain vise à déstabiliser la situation en Moldavie. Qui plus est, d'autres pourraient suivre cet exemple – "la Bulgarie pourrait proclamer une citoyenneté automatique pour ses ressortissants qui vivent dans la région moldave de Taraklie". D'après Formouzal, l'Union européenne pourrait mettre fin aux spéculations des hommes politiques roumains en levant les barrières de visa pour les Moldaves. Dans ce cas, ces derniers n'auraient plus besoin d'un passeport roumain pour se déplacer dans l'espace Schengen.

Vedomosti

Le contrat d'armement russo-irakien pour 4,2 milliards de dollars sera rempli

Les autorités irakiennes ont approuvé l’achat de 4,2 milliards de dollars d’armes russes, freiné jusqu’ici par des discussions sur la corruption – le contrat entrera en vigueur prochainement.

Le 27 mars, le site du parlement irakien a publié la déclaration du vice-président du parlement du parti démocratique du Kurdistan, Aref Tayfour, qui critique la signature du contrat entre l'Irak et la Russie en raison d'une éventuelle corruption côté russe, tout en la qualifiant de fait accompli. L'agence irakienne Al-Mada Press rapporte que le contrat avait été signé par la délégation irakienne à Moscou lundi dernier, écrit lundi le quotidien Vedomosti.

Un député irakien a déclaré la semaine dernière à RIA Novosti que les accords différaient de la version initiale : quatre hélicoptères supplémentaires ont été inclus au contrat. La compagnie russe chargée des exportations d'armements, Rosoboronexport, s'est refusé à tout commentaire.

Ces contrats d'armement pour 4,2 milliards de dollars ont été préalablement signés pendant la visite à Moscou du premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, en octobre 2012. L'accord impliquait l'achat de 48 canons sol-air Pantsir-S et de 36 hélicoptères de combat Mi-28NE. Cependant, il a été critiqué en Irak pour des raisons de corruption. En février 2013, Anatoli Issaïkine, directeur général de Rosoboronexport, déclarait aux journalistes qu'il était hors de question de revenir sur ce contrat et qu'il suivait la procédure habituelle d'approbation au parlement irakien.

En octobre 2012, l’adoption du budget irakien pour 2013 a échoué en raison des différends entre les groupes ethno-confessionnels (sunnites, chiites et kurdes). Mais le budget a été finalement adopté le 7 mars, ce qui a permis de relancer cette procédure d'approbation. Selon une source, Rosoboronexport a convenu avec l'Irak que le contrat inclurait quatre Mi-28 de plus sans changer le montant du contrat, ce qui répondra aux préoccupations irakiennes concernant la corruption russe. Selon la source, le contrat n'est pas encore en vigueur mais ce sera le cas prochainement et il sera mis en œuvre dès cette année.

Ce contrat est sans précédent, depuis l'invasion de l'Irak, avec un pays qui ne fait pas partie des alliés américains ayant participé à l'occupation du pays en 2003, déclare Rouslan Aliev du Centre d'analyse stratégique et technologique. Entre 2005 et 2012, les Etats-Unis ont signé pour 10,267 milliards de dollars de contrats avec l'Irak selon les données du Pentagone. Cette transaction avec la Russie est destinée à aider le gouvernement irakien à équilibrer l'influence des alliés américains dans la région – la Turquie et l'Arabie saoudite. De plus, on voit clairement par ce contrat la volonté irakienne de se débarrasser du contrôle américain sur la construction militaire du pays. Une campagne pourrait être déployée contre le contrat, prétextant un risque que ces armes se retrouvent en Syrie - mais ces craintes sont absurdes du point de vue militaire et politique et Rosoboronexport ne le permettrait pas, déclare Rouslan Aliev.

Ces textes tirés de la presse russe n’engagent pas la responsabilité de RIA Novosti

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