Dans une interview publiée vendredi par le quotidien Izvestia, le chef adjoint de l'administration présidentielle Vladislav Sourkov a qualifié les participants aux rassemblements de protestation en Russie de meilleure part de la société.
"La meilleure partie de notre société ou, plus précisément, sa partie la plus productive, demande à être respectée. Céder aux exigences raisonnables de la partie active de la société n'est pas une manœuvre forcée du pouvoir, mais son devoir constitutionnel", a déclaré le responsable du Kremlin.
Chargé de définir la politique intérieure du pays, M. Sourkov est souvent accusé par l'opposition russe d'être l'auteur des mesures restrictives mises en place dans les années 2000 sous la présidence de Vladimir Poutine, dont la censure dans les médias, le musellement de l'opposition politique et la création de mouvements de jeunesse pro-Kremlin.
Interrogé sur le mouvement de protestation et son impact sur le comportement du pouvoir en place, le chef adjoint de l'administration présidentielle a répondu: "Qui veut défendre la corruption et l'injustice? Qui veut défendre un système sourd qui s'abrutit à vue d'œil? Personne. Même ceux qui font partie de ce système ne le voudront pas parce qu'ils n'ont plus le sentiment d'avoir raison".
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre les fraudes commises lors des élections législatives du 4 décembre dernier. Cette vague de protestation a amené le Kremlin à proposer des réformes du système politique en Russie. Cette proposition a été formulée jeudi dans le message annuel du président Dmitri Medvedev au parlement.
Selon de nombreux analystes, l'initiative du chef de l'Etat atteste que les autorités russes ont tiré des leçons du mouvement de protestation qui prend de l'ampleur depuis plusieurs semaines.
