Le trafic de désomorphine a reculé en Russie suite à l'interdiction de la vente libre des médicaments contenant de la codéine, nécessaire à sa fabrication, a annoncé mercredi le directeur du Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants (FSKN) Victor Ivanov.
"Les salons de consommation de désomorphine clandestins ont totalement disparu de la carte en Russie. Dans l'ensemble, le nombre des toxicomanes accrocs aux médicaments a diminué de 30%", a indiqué M.Ivanov lors d'une réunion du conseil public auprès du FSKN.
Les autorités russes ont obligé les pharmacies à vendre les médicaments antidouleur et contre la toux contenant de la codéine uniquement sur ordonnance médicale à l'été 2012. Les toxicomanes utilisaient ces médicaments pour synthétiser de la désomorphine ("crocodile"), une drogue mortelle provoquant une putréfaction rapide des organes humains. Ceux qui en prennent sont souvent obligés d'être amputés de leurs extrémités nécrosées par la prise de "crocodile". La codéine est un dérivé du pavot et appartient à la famille de la morphine.
La Russie fait toujours face au trafic de drogue étrangère (héroïne afghane et mélanges d'herbes à fumer appelés encens), les soins médicaux et sociaux accordés aux toxicomanes ne sont pas toujours efficaces, selon M.Ivanov.
Le Comité public anti-drogue examinera un programme de réhabilitation et de resocialisation des toxicomanes le 28 juin prochain, selon le directeur de FSKN. Les autorités comptent débloquer environ 20 milliards de roubles (497,6 millions d'euros) par an pour la réalisation de ce programme qui devrait prendre en charge près de 150.000 toxicomanes par an.
