Le ministère britannique des Affaires étrangères (MAE) déconseille aux ressortissants du pays de voyager dans le Caucase du Nord, écrit le quotidien Kommersant du 6 mai 2013.
Pour quelles raisons? Selon l'une des versions, à cause de manifestations de soutien aux frères Tsarnaev, auteurs présumés des attentats de Boston. Réponse: les autorités du territoire de Stavropol ont soupçonné Londres de "jalousie envers cette région russe qui connaît un développement dynamique". Et le président tchétchène Ramzan Kadyrov a invité les Britanniques à venir personnellement s'assurer que Grozny est bien plus sûre que Londres.
Vendredi dernier, le MAE britannique a publié sur son site un communiqué déconseillant à la population de se rendre dans les républiques du Caucase du Nord et certaines régions du territoire de Stavropol. "Les Britanniques feraient mieux de s'abstenir de voyager en Tchétchénie, en Ingouchie, au Daghestan, en Ossétie du Sud, à Karatchaevo-Tcherkessie, à Kabardino-Balkarie, ainsi que dans les environs de Boudennovsk, de Levokoumsk, de Neftekoumsk, de Stepnovsk et de Koursk en raison d'une situation politique intérieure difficile et des risques terroristes ainsi que de la criminalité de rue", estime le Foreign Office.
De plus, Londres s'attend prochainement à des "manifestations politiques" à Moscou, à Saint-Pétersbourg, dans le Caucase du Nord et dans d'autres régions russes. Aucune précision n'est faite mais, selon les experts, il pourrait s'agir d’actions de soutien des frères Tsarnaev, auteurs présumés des attentats de Boston. Des inconnus ont notamment collé à Grozny des affiches appelant à venir en aide à Jokhar Tsarnaev – frère cadet resté en vie.
Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a réfuté les affirmations des autorités britanniques concernant une situation troublée dans sa république, en écrivant sur sa page Twitter que la Tchétchénie était prête à accueillir les hôtes britanniques : "Le MAE britannique déconseille de se rendre dans le Caucase du Nord. Je déclare que la Tchétchénie est plus sûre que le Royaume-Uni ! Bienvenue !".
Les autorités d'autres républiques nord-caucasiennes et du territoire de Stavropol n'ont pas non plus ignoré le communiqué du MAE britannique. Kamil Davdiev, chef du comité pour les relations internationales et les associations religieuses du parlement daghestanais, explique que "l'interdiction concerne toute la Russie" car le Daghestan, la Tchétchénie et l'Ingouchie font partie de la Fédération de Russie". Il est convaincu que les avertissements du MAE britannique sont infondés.
Le gouverneur du territoire de Stavropol Valeri Zerenkov a affirmé à son tour que sa région était la plus calme et accueillait chaque année des milliers de touristes étrangers venant d'Europe, d'Amérique et d'autres coins de la planète, ce qui est confirmé par la hausse des investissements étrangers. Enfin, le député Mikhaïl Kouzmine, supervisant le tourisme au Daghestan, a interprété la mise en garde du MAE britannique comme une "jalousie" et a suggéré aux autorités britanniques de "mieux veiller à la sécurité dans leur propre pays".
