Syrie : les voisins s'impliquent dans le conflit

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Le Liban et Israël s'impliquent activement dans la crise syrienne, augmentant les risques d'expansion du conflit dans la région. Alors que l'armée gouvernementale syrienne repousse les rebelles, la conférence internationale sur le conflit syrien se prépare, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le Liban et Israël s'impliquent activement dans la crise syrienne, augmentant les risques d'expansion du conflit dans la région. Alors que l'armée gouvernementale syrienne repousse les rebelles, la conférence internationale sur le conflit syrien se prépare, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

L'armée gouvernementale syrienne a repris le contrôle de la majeure partie de Quseir, rapporte l'agence de presse syrienne SANA. Les unités militaires ont repoussé le 20 mai les terroristes du Jabhat al-Nosra (Front de la victoire) dans plusieurs provinces : Damas, Ham, Homs, Deraa et Alep.

La plus puissante offensive de l'armée syrienne a été menée à Quseir, à la frontière libanaise, que les rebelles contrôlaient depuis près d'un an.

L’endroit est stratégique puisque c’est là que passe l'autoroute reliant Damas à Tartous et Lattaquié à la côte. Les rebelles y faisaient transiter près de 60% d'armes et de munitions depuis les bases libanaises. SANA a rapporté que la stabilité avait été rétablie dans la partie est de la ville mais les opérations se poursuivent dans le nord et dans le sud. Le contrôle total de Quseir permettrait à l’armée de "faire le ménage" dans le nord du pays – à Idlib et à Alep. En trois jours les deux camps ont perdu 50 personnes selon les rebelles et 100 victimes selon les autorités.

L'armée syrienne a réussi cette opération grâce au soutien du Hezbollah libanais, mouvement chiite qui prend partie pour le régime de Bachar al-Assad, rapporte la presse. Les sunnites libanais sont eux du côté des rebelles et s’opposent à l'armée syrienne et au Hezbollah. Les Etats-Unis ont condamné les actes du gouvernement syrien à la frontière libanaise : "Le régime d'Assad provoque sciemment la tension par des attaques, y compris le massacre des sunnites, a déclaré Patrick Ventrell, porte-parole du département d'Etat. Nous condamnons également l'implication directe du Hezbollah dans l'assaut de Quseir."

Les USA sont persuadés que l'activité du mouvement chiite qui a occupé les villages à la frontière libano-syrienne "augmente et alimente la tension régionale religieuse et poursuit la campagne de la terreur". Selon le département d'Etat, Assad soutien la haine interreligieuse. Dans une conversation téléphonique, le président américain Barack Obama a déclaré à son homologue libanais Michel Sleimane qu'il était préoccupé par le rôle actif et croissant du Hezbollah dans le conflit syrien.

Les affrontements interethniques ont repris au Liban. A Tripoli, au nord du pays, la région alaouite de Jabal Mohsen et le quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh ont échangé des tirs de lance-roquettes et de mitrailleuses de grand calibre. L'armée libanaise visait les positions de tir des deux groupes.

Le conflit interethnique reprend périodiquement à Tripoli depuis au moins six mois et le Liban participe de temps en temps au conflit syrien.

Le conflit syrien se répand donc dans la région, vers l'ouest mais aussi vers le sud et Israël.

Les bombardements sur les hauteurs du plateau de Golan sont réguliers depuis l'attaque aérienne des sites près de Damas par Israël, début mai. Un véhicule militaire israélien y a encore été attaqué hier depuis le territoire syrien. Les Israéliens ont riposté avec des armes automatiques et ont rapporté avoir atteint leur cible, bien que les observateurs affirment que les obus syriens ont atterri dans les hauteurs par accident.

Autre détail : l'armée syrienne a découvert un véhicule militaire avec des plaques israéliennes à Quseir pendant l'opération de nettoyage de la ville. Damas y voit une preuve de la participation d'Israël dans la guerre syrienne. Ces derniers temps, les autorités syriennes parlent constamment d'une aide active de Tel-Aviv à l'opposition armée. Voilà le contexte dans lequel se prépare la conférence internationale sur le règlement du conflit syrien.

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