USA: la plus grande société de blanchiment d'argent neutralisée

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La police américaine a enrayé l'activité de la compagnie Liberty Reserve, qui a blanchi six milliards de dollars en ligne via son service de monnaie électronique, écrit le quotidien RBC Daily du 30 mai 2013.

La police américaine a enrayé l'activité de la compagnie Liberty Reserve, qui a blanchi six milliards de dollars en ligne via son service de monnaie électronique, écrit le quotidien RBC Daily du 30 mai 2013.

"De toute évidence il s'agit de la plus grande affaire de blanchiment d'argent jamais traitée aux Etats-Unis", a déclaré le procureur newyorkais Preet Bharara mardi dernier. Selon lui l'opération a permis de neutraliser l'un des "centres mondiaux du crime cybernétique".

Le système sur lequel sont tombés le bureau du procureur américain et un groupe d'enquêteurs de 16 pays a une ampleur sans précédent. Il était basé sur la société Liberty Reserve siégeant au Costa Rica, administrateur du service internet payant. Profitant des services de la compagnie, les criminels transféraient sans difficulté à l'adresse voulue leurs recettes du trafic de drogues, des fraudes à la carte bancaire ou de la diffusion de pornographie pédophile. L'anonymat des transactions était respecté à la lettre. "Cette société était devenue une véritable banque du monde criminel", a indiqué le procureur Bharara. A l'heure actuelle cinq suspects, dont le fondateur de Liberty Reserve, ont déjà été interpelés. Deux autres sont en fuites. Tous risquent une longue peine de prison.

Le fonctionnement de Liberty Reserve (LR) est étonnamment simple : l'utilisateur du service devait faire convertir les dollars ou les euros en monnaie électronique LR par un tiers, puis il pouvait transférer la somme à un autre client du site. Le destinataire n'avait plus qu'à convertir les LR virtuels en monnaie réelle. Le coût de ce service de Liberty Reserve s'élevait à 1% pour chaque transaction. Les services de surveillance, de surcroît, ne pouvaient pas les contrôler. Le bureau du procureur a expliqué que la majorité des clients enregistraient les transactions sous un faux nom et adresse. C'était le principal atout du modèle commercial de Liberty Reserve.

Ainsi, par exemple, lorsqu'un policier sous couverture testait ce système, il fonctionnait à chaque fois même quand il écrivait dans le champ "utilisateur" "hacker russe" et "rue inventée, ville inventée, 123" dans le champ "adresse".

Dans sa conclusion le groupe d'enquête a constaté que "l'existence et l'activité de Liberty Reserve était basée sur un modèle commercial criminel". Sachant que plus de 1 million de clients utilisaient ce service à travers le monde, dont 200 000 rien qu'aux Etats-Unis. 55 millions de transactions ont été effectuées via Liberty Reserve ces dernières années, dont la majorité était de nature criminelle.

L'enquête menée sur Liberty Reserve explique probablement en partie le phénomène de la popularité croissante des monnaies virtuelles telles que Bitcoin ou Litecoin. Ils n'attirent pas seulement des adeptes du shopping sur internet ou des fans de jeux vidéo qui font leurs courses sur le net mais aussi divers criminels.

D'après le bureau du procureur, l'intérêt du monde criminel pour les dollars virtuels augmente constamment car les criminels ont ainsi la possibilité de transférer l'argent réel en contournant les organismes de contrôle. D'ailleurs, le ministère de la Justice US avait prédit en 2008 que l'utilisation de tels services internet pour blanchir de l'argent augmenterait.

L'enquêteur du fisc américain Richard Weber a même mentionné le mafieux américain le plus célèbre : "Nous sommes entrés dans une ère de blanchisseries d'argent virtuelles et si Al Capone avait vécu à notre époque, il utiliserait forcément cette technologie".

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