L'informateur de WikiLeaks devant la justice

S'abonner
Le procès qui se déroule actuellement sur la base militaire de Fort Meade était très attendu aux Etats-Unis, écrit le quotidien Novye Izvestia du 5 juin 2013.

Le procès qui se déroule actuellement sur la base militaire de Fort Meade était très attendu aux Etats-Unis, écrit le quotidien Novye Izvestia du 5 juin 2013.

Devant les juges : Bradley Manning, qui après Julian Assange est la personnalité de WikiLeaks la plus connue. Il est également le seul des informateurs importants du site qui a pu être appréhendé par les autorités américaines. Manning n'a pas piraté de fichiers confidentiels du Pentagone ni volé de documents. Il a simplement fait usage de l'information dont il disposait grâce à ses fonctions.

Avant son arrestation, il était analyste du renseignement dans la 2ème équipe de la brigade de combat de la 10ème division de montagne déployée en Irak, qui a activement participé aux opérations dans ce pays. D'après l'accusation, Manning a personnellement aidé à trouver et à rédiger de nombreuses publications de WikiLeaks. En particulier, ses efforts ont permis de rendre publique la vidéo d’un hélicoptère Apache tirant sur un groupe de civils à Bagdad. Le soldat de première classe travaillait sur la liste des sujets qui intéressaient le plus WikiLeaks en lançant une recherche et en obtenant les résultats. C'est ainsi qu'il a réussi à obtenir l'accès à la base confidentielle des renseignements américains, lui ouvrant la correspondance des diplomates américains.

Assange aurait pu dire beaucoup de choses sur les méthodes de travail de Manning. Il n'a d'ailleurs jamais réfuté ou confirmé que l'accusé de Fort Meade était sa source. Mais le fondateur de WikiLeaks est actuellement réfugié à l'ambassade de l'Equateur à Londres.

Le procès de Fort Meade a commencé par une déclaration de l'accusation. Le procureur militaire, le capitaine Joe Morrow, a immédiatement tenté de dissiper l'auréole romantique qui plane sur la tête de l'accusé. Selon lui Manning aurait été uniquement guidé par la volonté criminelle de devenir célèbre à tout prix. Il n'aurait pas pensé que cela aurait pu affecter ses compatriotes. L'accusation affirme que le site WikiLeaks était visité chaque jour par Ben Laden en personne. L'enquête dispose de preuves : des enregistrements confisqués par les forces d'élite pendant l'opération visant à éliminer le terroriste numéro un.

L'accusé a reconnu une partie du point 21 de l'accusation. Cependant, il nie formellement avoir rendu publiques ces informations confidentielles pour qu'Al-Qaïda puisse y avoir accès. Cette défense n’est pas étonnante puisque la divulgation du secret d'Etat implique une peine de 5 ans alors que la "collusion avec l'ennemi" est un crime très grave pour la justice américaine, qui prévoit une peine d'au moins 20 ans. Manning affirme que ses motivations étaient nobles: il voulait simplement attirer l'attention de la planète sur les méthodes des militaires américains en Irak et en Afghanistan. Le soldat est convaincu que la publication des centaines de milliers de télégrammes des diplomates américains des quatre coins de la planète ne pouvait pas nuire aux intérêts et à la sécurité des Etats-Unis. Au contraire, tout cela a permis à l'armée américaine de se purifier et de dévoiler la vérité au peuple américain.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала