Moscou pourrait dévaluer le rouble

© RIA Novosti . Alexeï Koudenko / Accéder à la base multimédiaVedomosti
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Le gouvernement russe pourrait laisser chuter le cours du rouble pour stimuler la croissance. Selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov, une légère dépréciation du rouble pourrait avoir un impact positif sur le budget fédéral et l'économie en général", écrit le quotidien Vedomosti du 18 juin 2013.

Le gouvernement russe pourrait laisser chuter le cours du rouble pour stimuler la croissance. Selon le ministre russe des Finances Anton Silouanov, une légère dépréciation du rouble pourrait avoir un impact positif sur le budget fédéral et l'économie en général", écrit le quotidien Vedomosti du 18 juin 2013.

La croissance économique russe ralentit depuis l'été 2012 et a atteint 1,6% au premier trimestre 2013, a confirmé hier l'agence des statistiques Rosstat. Soit trois fois moins qu’à la même époque l’année dernière. Depuis fin 2012, le gouvernement étudie les mesures de stimulation économique. Vladimir Poutine s'est joint à cette discussion mais aucune décision n'a encore été prise.

Le ministère du Développement économique suggérait d'augmenter les investissements publics grâce aux revenus pétrogaziers et de stimuler la délivrance de crédit en affaiblissant la politique monétaire – les taux d'intérêt actuels, selon le ministère, sont trop élevés et freinent l'économie. Le ministère a proposé de charger la Banque centrale de relancer la croissance économique. "Ce point n'est plus à l'ordre du jour, a déclaré Silouanov. Car cela ne ferait que brouiller la responsabilité entre la Banque centrale et le gouvernement tout en faisant monter les prix".

Selon le ministre, un léger affaiblissement du rouble serait favorable pour la Russie mais il faudrait procéder de manière marchande et non administrative, c’est-à-dire par l'achat de monnaie sur le marché et non pas à la Banque centrale. D'après Silouanov, le ministère des Finances achèterait de la monnaie dès août et ces opérations pourraient faire baisser le taux de change de 1-2 roubles, apportant au budget 190-380 milliards de roubles supplémentaires - soit 4,75-9,5 milliards d'euros.

Le plan de Silouanov a fortement impressionné le marché et le rouble a entamé une dévaluation. "Cette nouvelle a effrayé les acteurs qui ont commencé à revoir leur stratégie sur le rouble", déclare Sergueï Fichgoït de la banque Otkrytie.

Le président n'a pas encore décidé de charger la Banque centrale de la croissance économique, a déclaré le porte-parole de Poutine Dmitri Peskov. Il dit ne rien savoir sur les discussions sur la dévaluation.

Le ministère des Finances avait annoncé en avril dernier qu'il avait l'intention de commencer au troisième trimestre l'achat de monnaie sur le marché pour alimenter le fonds de réserve. A l'époque le vice-ministre Alexeï Moïsseev affirmait que cela n'aurait aucun impact sur le rouble. Tout le monde n'était pas de cet avis. "Le taux de chômage - au plus bas - et l'exploitation des capacités économiques pratiquement au maximum signifient que les problèmes de l'économie ne sont pas du côté de la demande, ce qui aurait pu être réglé par la stimulation économique, mais du côté de l'offre", explique Neil Shearing de Capital Economics. Il est possible de remédier à cette situation en stimulant les investissements mais ce genre de mesures n’aurait d’effet sur la croissance qu’à long terme. "Les autorités n'ont pas d’autre solution pour accélérer la croissance à court terme que modifier le taux de change du rouble", a conclu l'économiste.

"La baisse des investissements est accompagnée par une forte diminution de la rentabilité des entreprises industrielles – c'est un double choc", déclare Valeri Mironov du Centre de développement du Haut collège d'économie. "Plusieurs moyens permettraient de maintenir la croissance mais la stimulation budgétaire n'est pas suffisamment efficace. D'autant qu'en période de stagnation des prix du pétrole et des revenus budgétaires il ne faut pas s'attendre à un grand soutien du budget. L'assouplissement de la politique monétaire et créancière serait utile si les entreprises n’avaient pas déjà atteint leurs capacités maximales, sinon cela entraînera forcément la hausse de l'inflation. Il ne reste donc rien d’autre que la dévaluation", conclut Valeri Mironov.

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