Armes de destruction massive : mise à jour du programme Nunn-Lugar

© RIA Novosti . Serguei Guneev / Accéder à la base multimédiaKommersant
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Un nouvel accord a été signé entre la Russie et les Etats-Unis au sommet du G8 par Vladimir Poutine et Obama, appelé à remplacer le programme Nunn-Lugar visant à supprimer le surplus des armes russes de destruction massive, écrit vendredi le quotidien Kommersant.

Un nouvel accord a été signé entre la Russie et les Etats-Unis au sommet du G8 par Vladimir Poutine et Obama, appelé à remplacer le programme Nunn-Lugar visant à supprimer le surplus des armes russes de destruction massive, écrit vendredi le quotidien Kommersant. La Russie a obtenu des exceptions ou des changements de certaines dispositions du programme, sensibles pour elle, qui réduisent significativement le nombre de projets de défense commun, limitent l'accès des Américains à ses sites fermés et les engagent à endosser la responsabilité de tout préjudice intentionnel. Toutes ces conditions étaient imposées par Moscou pour que la Russie renonce à enterrer le programme Nunn-Lugar.

Les présidents russe et américain ont dévoilé leurs nouveaux accords de non prolifération des armes de destruction massive à l'issue de leur rencontre du 17 juin, en marge du sommet du G8. Barack Obama a déclaré avoir convenu avec Vladimir Poutine de poursuivre leur coopération dans le cadre du programme Nunn-Lugar. "Un programme de coopération pour la  réduction des menaces", a-t-il expliqué.

Au début des années 1990, les USA ont financé la destruction du trop-plein de missiles nucléaires russes, le recyclage des munitions obsolètes et l'élimination des réserves d'armes chimiques dans le cadre du programme Nunn-Lugar. A l’automne 2012, le gouvernement russe avait décidé de ne pas prolonger ce programme expirant le 17 juin, annonçant que la Russie n'avait plus besoin des subventions américaines pour le mener. Il ne sera finalement pas enterré mais transformé en programme plus compact, basé sur un principe d'équité.

Désormais, la coopération russo-américaine s’appuiera sur un nouvel accord intergouvernemental, fondé sur l'accord-cadre sur le Programme multilatéral environnemental dans le domaine nucléaire en Russie datant de 2003, et un protocole spécial signé par les deux parties le 14 juin.

Ces documents établissent clairement les domaines dans lesquels Moscou et Washington coopéreront : la supervision, le contrôle et la protection physique des matériaux nucléaires ; le contrôle douanier ; l'identification, l'extraction, le stockage, la sécurité et le recyclage des sources radioactive à haut risque ; la transformation du surplus d'uranium enrichi en uranium appauvri ; le démantèlement, le transport, l’extraction du carburant et la sécurité du stationnement des sous-marins nucléaires - y compris des compartiments des réacteurs et des matériaux associés.

Le nouvel accord n'inclut pas certains domaines du programme Nunn-Lugar comme la liquidation des missiles, le renforcement du système de protection physique des ogives nucléaires russes, la destruction des armes chimiques et l'amélioration de la sûreté nucléaire physique dans les entreprises du secteur nucléaire. La Russie a décidé qu'elle pouvait gérer ces secteurs par ses propres moyens.

Toutefois Vladimir Orlov, président du centre PIR, pense que les deux pays pourraient poursuivre ce travail à d'autres niveaux. "La Russie termine actuellement de détruire son surplus d’armes chimiques à ses frais. Mais les deux parties pourraient transférer la coopération dans cette sphère vers des pays tiers", a expliqué l'expert. L'expérience russo-américaine de renforcement de la sécurité dans les entreprises du secteur nucléaire, selon l'expert, est également demandée dans la CEI, au Proche et Moyen-Orient, ainsi qu'en Asie du Sud-Est.

Les changements ont également été opérés sur l'un des points du programme Nunn-Lugar qui ne convenait pas à Moscou. Le Pentagone avait le droit d'inspecter les sites nucléaires secrets en Russie, là où les équipements avaient été financés par les Américains. Conformément au nouvel accord, si l'accès à ces sites est limité par la législation russe, les parties "élaboreront des procédures alternatives et mutuellement acceptables".

Moscou a également réussi à changer le point qui libérait les exécutants américains de toute responsabilité si les équipements installés ou leurs actes étaient la cause d'un incident. Désormais, ils en seront financièrement et juridiquement responsables.

Le Comité commun de coordination – qui devra être créé – sera chargé d'élaborer des projets concrets dans le cadre du nouvel accord et de veiller à leur réalisation.

Désormais ces documents doivent être ratifiés par les parlements des deux pays.

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