Les "Amis de la Syrie" décident d'armer l'opposition

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La coalition des pays prônant le renversement du régime de Bachar al-Assad s'est réunie à Doha, la capitale du Qatar. Les "Amis de la Syrie" ont décidé de renforcer leur aide à l'opposition afin de renverser rapidement la situation dans le conflit.

La coalition des pays prônant le renversement du régime de Bachar al-Assad s'est réunie à Doha, la capitale du Qatar. Les "Amis de la Syrie" ont décidé de renforcer leur aide à l'opposition afin de renverser rapidement la situation dans le conflit. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui s'est rendu à Doha, a fait la plus dure déclaration qu’il ait été donné d’entendre à l'égard de la Russie depuis le début du conflit. Il a, pour la première fois, douté publiquement de l'engagement de Moscou dans le règlement du conflit syrien en l'accusant de laisser l'Iran et le Hezbollah libanais venir en aide à Bachar al-Assad, écrit lundi le quotidien Kommersant.

L’illusion d’un accord entre la Russie et ses partenaires du G8 n’a duré que quelques jours après le sommet. John Kerry, qui avait initié avec son homologue russe Sergueï Lavrov une nouvelle conférence sur la Syrie "Genève 2", a accusé Moscou d'être le principal responsable de la poursuite du conflit en Syrie. "La Russie arme la Syrie. Par conséquent, même si la Russie prétend aspirer à une solution politique, elle permet à Assad d'unir ses efforts avec les Iraniens et le Hezbollah pour mener une guerre plus intensive contre son propre peuple", a déclaré Kerry. Parant le reproche traditionnel de Moscou disant que les "Amis de la Syrie" armaient l'opposition, Kerry ne l'a pas nié tout en considérant ces actes comme "répondant aux intérêts du peuple syrien". "L'opposition a laissé clairement entendre qu'elle était prête à prendre la défense de toute la population syrienne, tandis qu'Assad mène une guerre contre la majeure partie des Syriens", a-t-il expliqué.

Le premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar Hamad Ben Jassim al-Thani a formulé la mission principale des "Amis de la Syrie" : "Un simple soutien moral est insuffisant, la force est nécessaire pour faire triompher la justice". Les "Amis de la Syrie" estiment nécessaire de renverser le conflit militaire au plus vite au profit de l'opposition avant d’organiser la conférence Genève 2. Les conditions seraient ainsi dictées par l'opposition et "Genève 2" se réduirait à discuter des conditions de capitulation du régime. Le communiqué final de Doha souligne que Bachar al-Assad n'aurait aucun rôle à jouer dans l'organisme de transition qui serait créé en Syrie à l'issue des négociations de paix.

Les délais et les quantités d’armes fournies à l'opposition syrienne n'ont pas été annoncés. Aucun plan commun n'a été adopté à Doha - chacun des 11 pays agira selon son entendement. D'après le communiqué, les livraisons d'armes à l'opposition seront désormais centralisées, via le commandement de l'Armée syrienne libre (ASL) dirigée par le général Salim Idris.

Selon les sources de l'opposition syrienne, 5 des 11 "Amis de la Syrie" seraient prêts à fournir des armes dès maintenant. Les autres pourraient apporter une assistance militaro-technique à l’avenir. Parmi les armes qui pourraient être fournies aux rebelles, les experts parlent de missiles antichars et de lance-roquettes sol-air.

La conférence de Doha a définitivement séparé la Russie des Etats-Unis et des autres "Amis de la Syrie", les plaçant des deux côtés des barricades dans le conflit syrien. Néanmoins à Doha, Kerry a fait une nouvelle déclaration traditionnelle sur la volonté de "travailler étroitement avec la Russie" pour installer la paix en Syrie. Les consultations trilatérales Onu-USA-Russie devraient se tenir demain à Genève. Les Etats-Unis y seront représentés par le sous-secrétaire d'Etat pour les Affaires politiques Wendy Sherman et l'ex-ambassadeur américain en Syrie Robert Ford ; et la Russie par le vice-ministre des Affaires étrangères et le représentant spécial du président russe pour le Proche-Orient Mikhaïl Bogdanov. Ils devraient s'entretenir avec l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi. La date de Genève 2 pourrait être annoncée à l'issue de cette réunion.

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