La Russie se prépare à une guerre sur son territoire

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Les prévisions concernant l'évolution de la situation en Afghanistan après le retrait de la Force internationale d'assistance et de sécurité (Fias) deviennent de plus en plus sinistres, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les prévisions concernant l'évolution de la situation en Afghanistan après le retrait de la Force internationale d'assistance et de sécurité (Fias) deviennent de plus en plus sinistres, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta. Même si les pays occidentaux ne risquent, au pire des cas, qu’une honte internationale due à plusieurs facteurs comme l'échec de la mission d'un grand contingent militaire dans ce pays, le gaspillage d'argent pour les opérations, l'impossibilité d’éradiquer cet "incubateur de terroristes" et le développement prospère du trafic de drogues. En revanche, les pays frontaliers ou proches de l'Afghanistan ont parfaitement conscience des dangers réels et graves qui en émanent. En première ligne : les ex-républiques soviétiques. Comme en témoigne la série d'activités menées depuis deux mois dans le cadre de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

La réunion des ministres de la Défense des pays de l'OCS s'est tenue hier à Bichkek. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou s'y est rendu la veille pour rencontrer le président kirghiz Almazbek Atambaev, lui assurant qu'à la fin de l'année Moscou commencerait à livrer des armes et du matériel militaire au Kirghizstan. Cette déclaration intervient avec, en toile de fond, le communiqué diffusé par le service de presse du ministère russe de la Défense disant qu'une attention particulière serait accordée à l'éventuelle déstabilisation de l’Afghanistan après le retrait de la Fias en 2014.

Cette perspective peu réjouissante a également été évoquée pendant la deuxième réunion des chefs de services douaniers des pays membres de l'OCS, à Ekaterinbourg du 25 au 27 juin. Par ailleurs, le comité militaire de l'OTSC s'est réuni à Moscou mardi dernier. Il s'agit d'une nouvelle structure au sein de l’organisation qui réunit les commandants d’état-major général des pays membres. Le comité a étudié la question du règlement pratique des tâches d'intégration militaro-politique déterminées pendant les réunions des organismes statutaires de l'organisation et le sommet informel des chefs d'Etat des membres de l'OTSC les 27 et 28 mai 2013 à Bichkek.

Voilà comment le secrétaire général de l'OTSC Nikolaï Bordiouja avait défini ces tâches : "Il existe deux secteurs dans notre activité. Le premier – coopérer avec les autorités afghanes, leur apporter une assistance pour assurer la stabilité du pays, préparer ses structures de force, ainsi que mener des projets économiques et sociaux. Le second – renforcer le potentiel militaire de l'OTSC, de la Force collective de réaction rapide, des unités bilatérales et le potentiel en termes de maintien de la paix. Sans oublier la protection des frontières nationales". D'après les informations officielles de la réunion du Comité militaire, il a "pris pour base la proposition de la Russie de réorganiser la gestion de l'OTSC et de la Force collective de réaction rapide". Autrement dit, on met clairement un accent sur les mesures militaires de protection au sein même de l'OTSC.

Qu’est-ce que cela signifie pour la Russie et les autres pays de la CEI ? Une seule chose : qu’ils reconnaissent comme crédibles les menaces des terroristes afghans de commencer à opérer dans l'espace postsoviétique. Dans le meilleur des cas la coalition occidentale n'a fait que ralentir la mise en œuvre des menaces des moujahids, proférées immédiatement après le retrait du contingent soviétique d'Afghanistan. Par ailleurs, même durant la présence de la Fias la Russie avait déjà senti que ces menaces se réalisaient. Les experts militaires sont unanimes : les mouvements terroristes afghans sont en grande partie rejoints par des jeunes tadjiks, ouzbeks et kirghizes, plus tard identifiés par les services secrets comme leaders d’organisations islamistes à Saint-Pétersbourg et dans d'autres grandes villes russes. Bref, les Russes doivent réellement se préparer à une guerre sur leur territoire.

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