Armes chimiques en Syrie: les USA ignorent les preuves russes

© RIA Novosti . Vladimir FedorenkoKommersant
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Les autorités américaines ne sont pas convaincues par les preuves russes concernant l'utilisation d’armes chimiques par les rebelles en Syrie - et non par les troupes gouvernementales, écrit le quotidien Kommersant du 11 juillet 2013.

Les autorités américaines ne sont pas convaincues par les preuves russes concernant l'utilisation d’armes chimiques par les rebelles en Syrie - et non par les troupes gouvernementales, écrit le quotidien Kommersant du 11 juillet 2013.

La Maison blanche a laissé entendre qu'elle ne voyait aucune raison de renoncer aux livraisons d’armes à l'opposition syrienne. 
Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Russie auprès de l'ONU, a transmis les résultats de l'analyse menée par les experts russes au secrétaire général de l'organisation Ban Ki-moon. Leur rapport indique notamment que des ogives contenant du gaz sarin ont été utilisées par les forces de l'opposition dans un faubourg d'Alep.   

Vitali Tchourkine considère cette analyse de 80 pages comme un document unique. "Contrairement à d'autres rapports transmis au secrétaire général, nos échantillons n'ont pas été transmis par une tierce personne mais prélevés directement par les experts russes sur le terrain", explique-t-il. Selon les spécialistes, les rebelles auraient lancé au moins un missile non-guidé de type Bashair-3 avec une ogive "de production non-industrielle contenant du gaz sarin" le 19 mars, en direction des forces gouvernementales. Le gaz toxique serait lui aussi de production artisanale. Les experts soulignent que l'absence de "stabilisateur chimique dans les échantillons démontre que ces ogives ont été produites assez récemment" et que le missile "n’était pas destiné initialement à contenir des produits toxiques". Selon les autorités russes, la production de missiles non-guidés Bashair-3 a été lancée en février par le groupe Bashair al-Nasr, qui fait partie de l'Armée syrienne libre. "On a toutes les raisons de supposer que se sont les combattants de l'opposition armée qui ont utilisé ces armes chimiques à Khan al-Assal", conclut Vitali Tchourkine.   

D'après le porte-parole de l'ONU Martin Nesirky, les experts en matière de désarmement examineront bientôt le rapport russe pour transmettre leurs conclusions au secrétaire général de l'organisation. 

Cette démarche inattendue de la Russie n'a pourtant pas influé sur la position de Washington. Rosemary DiCarlo, représentante par intérim des Etats-Unis à l'ONU, a promis d'"examiner attentivement ce rapport" mais a tout de suite annoncé qu'elle n'était pas prête à tirer des conclusions se basant sur une seule analyse. Les USA, le Royaume-Uni et la France ont pour leur part déjà transmis au secrétariat de l'ONU une dizaine de rapports sur l'utilisation d’armes chimiques par l'armée syrienne.

Selon Jay Carney, attaché de presse du président américain, il est peu probable que les conclusions des experts russes puissent forcer la Maison blanche à renoncer aux livraisons d'armes à l'opposition syrienne. "Nous n'avons encore vu aucune preuve qui montrerait que quelqu’un d’autre que le gouvernement ait pu utiliser l'arme chimique", indique-t-il. Il a également rappelé que Damas avait déjà rejeté l'initiative de laisser entrer dans le pays les spécialistes de l'ONU afin d’enquêter sur tous les cas d'utilisation des armes chimiques. "Le rapport des experts russes témoigne seulement du fait que Moscou soutient toujours le régime syrien", conclut le porte-parole de la Maison blanche.

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