La Russie renforce ses positions au Moyen-Orient

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Alors que l'image des puissances mondiales influentes au Moyen-Orient se détériore, les USA et la Russie cherchent à réaffirmer leurs positions dans cette région, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Alors que l'image des puissances mondiales influentes au Moyen-Orient se détériore, les USA et la Russie cherchent à réaffirmer leurs positions dans cette région, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Washington se penche sur la réconciliation entre la Palestine et Israël. Moscou opte pour l'Iran et son problème nucléaire, au sujet duquel le président Vladimir Poutine se rendra à Téhéran en août prochain. Le succès de leurs démarches rétablirait le leadership du Kremlin et de la Maison blanche dans la région.

"Si rien ne changeait en Iran d’ici septembre ou octobre, je soumettrais au congrès un projet de résolution permettant d’employer la force militaire contre ce pays, pour qu’il arrête de fabriquer la bombe nucléaire", a déclaré hier le sénateur républicain Lindsey Graham. Et d’ajouter : "Le seul moyen de persuader l'Iran d’arrêter son programme nucléaire est de lui expliquer clairement que nous l'anéantirons."

Peu de politiciens américains soutiennent Graham : la présidentielle iranienne a été récemment remportée par le réformateur Hassan Rohani, qui a promis pendant sa campagne de changer la politique iranienne vis-à-vis des Etats-Unis et de chercher des compromis sur le programme nucléaire.

Les six médiateurs chargés du problème nucléaire iranien attendent avec impatience la nomination du nouveau négociateur iranien pour relancer les pourparlers et obtenir des résultats concrets. Son nom sera annoncé après l'investiture de Rohani les 3 et 4 août.

Vladimir Poutine se rendra ensuite en Iran les 12 et 13 août. Selon les sources diplomatiques russes, le président russe pourrait arriver par la mer et la rencontre au sommet se tiendrait dans le port d'Anzali, en mer Caspienne. Il visitera également les provinces iraniennes au bord de cette mer : Gilan et l'Azerbaïdjan oriental. L’heure est aujourd’hui à la préparation de l'ordre du jour, qui devrait inclure des sujets internationaux, régionaux et bilatéraux. Selon les sources iraniennes, Téhéran est préoccupé avant tout par les questions internationales (le programme nucléaire) et régionales (la crise syrienne). Les relations bilatérales seront également évoquées, comme les perspectives d'une nouvelle centrale nucléaire et la coopération militaro-technique pour la vente des missiles russes S-300.

L'Iran souligne qu'il n'existe toujours aucune entente sur l'ordre du jour et que la visite pourrait être reportée. De plus, le nouveau gouvernement iranien pourrait voir le jour après le 4 août, voire après le 12 : les candidatures des ministres devront être approuvées par le parlement. La préparation de la visite doit pourtant être convenue avec l'appareil du président Rohani.

Il est évident que le président russe ne partira pas à l'étranger avant que les documents prévus pour signature ne soient élaborés dans les moindres détails. Les représentants officiels refusent donc de commenter les annonces faites dans la presse russe et iranienne sur la préparation de cette importante visite. "Beaucoup de visites sont en cours de préparation mais elles seront annoncées en temps voulu", a déclaré le porte-parole du président Dmitri Peskov, commentant les communiqués de presse indiquant que Poutine avait l'intention de "sortir de l'impasse" les négociations sur le programme nucléaire lors de son entretien avec Rohani.

L'Iran lui-même semble prêt à plus de souplesse dans les négociations avec la communauté internationale - des signes proviennent régulièrement de Téhéran. Aladdin Boroujerdi, le chef de la commission parlementaire en charge de la politique étrangère et de la sécurité nationale, a récemment déclaré que le président élu créerait une nouvelle atmosphère sur l'arène internationale, qu'il ferait tout pour régler le problème nucléaire et lever les sanctions. Toutefois, il a précisé que Téhéran insistait sur le droit de développer le secteur nucléaire pacifique. Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi a confirmé que le pays était prêt à poursuivre les négociations avec les six médiateurs.

Ce changement de position est dû avant tout à la situation économique iranienne, en difficulté à cause des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies et certains pays à titre individuel. Ces mesures sévères sont dues au fait que l'Iran tergiverse pour rendre son programme nucléaire plus transparent et convaincre le monde qu'il ne fabrique pas d’arme nucléaire.

Les mesures attendues de l'Iran suivent le "plan Lavrov" : la levée des sanctions par étapes en échange de concessions concernant le programme nucléaire. Ce n'est pas au président mais aux experts de trouver l'équilibre entre les deux parties. Il est évident que la visite à venir, si elle a lieu, aurait clairement un caractère politique et non pratique.

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