Affaire Snowden: la participation d'Obama au G20 remise en cause

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Les Etats-Unis sont prêts à revoir en profondeur le programme du président Barack Obama au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg si son entretien avec Vladimir Poutine était annulé en raison de l'affaire Snowden, écrit lundi 5 août le quotidien Kommersant.

Les Etats-Unis sont prêts à revoir en profondeur le programme du président Barack Obama au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg si son entretien avec Vladimir Poutine était annulé en raison de l'affaire Snowden, écrit lundi 5 août le quotidien Kommersant.

Les pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays prévus pour la fin de la semaine à Washington sont également en suspens. Les experts américains sont convaincus que dans tous les cas, Obama se retrouverait dans une position difficile et que les relations russo-américaines se détérioreraient.

Une source proche de l'administration américaine a expliqué que le programme de Barack Obama prévu pour le G20 à Saint-Pétersbourg pourrait être significativement réduit. Selon cette source, Washington avait déjà averti Moscou qu'Obama ne pourrait pas rencontrer Poutine à Moscou si le "problème Snowden" n'était pas réglé". Dans ce cas, les USA ont préparé un programme alternatif consistant à annuler le sommet à Moscou et à organiser l'entretien entre les deux présidents en marge du G20. "Personne ne s'attendait à ce que Moscou aille à une confrontation directe à la veille de cette rencontre au plus haut niveau, a déclaré la source.

Il n'est plus question d'accords quelconques, l'administration doit revoir le programme du séjour."

Auparavant, Washington doutait déjà que le sommet russo-américain puisse apporter des résultats réels. "Les présidents adoptent des positions directement opposées sur les points clés, dont les droits de l'homme, la situation en Syrie et en Iran et le désarmement nucléaire", a expliqué le vice-président de l'Institut EastWest David Firestein, ancien employé du département d'Etat. Toutefois, selon lui, ces différends n'avaient jusqu'à présent jamais empêché de poursuivre la coopération dans le secteur spatial, en Afghanistan et dans la lutte conjointe contre le terrorisme et le trafic des stupéfiants. "Mais ce genre de questions est abordé dans le cadre de groupes de travail permanents et ne nécessite pas l'intervention des dirigeants", a-t-il précisé.

L'administration américaine n'a pas encore officiellement annoncé l'annulation du sommet russo-américain. "Actuellement, on évalue à quel point cet entretien serait utile", a expliqué le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney.

Par ailleurs, les représentants des deux partis au congrès continuent à insister non seulement sur l'annulation de la visite à Moscou, mais également sur la révision des relations avec la Russie. Selon les législateurs, l'octroi de l'asile à l'ex-analyste de la CIA en Russie témoigne de l'échec total de la politique du redémarrage. "La Russie nous a poignardé dans le dos et continue à porter des coups de couteau tous les jours", a déclaré le sénateur démocrate Charles Schumer, en exigeant d'organiser le G20 dans un autre pays. Quant au sénateur Lindsey Graham, il a suggéré de répondre à la démarche de Moscou en déployant le bouclier antimissile (ABM) en Europe et en faisant adhérer la Géorgie à l'Otan.

"Ces menaces ne peuvent pas être prises au sérieux, car ce n'est pas au sénat de prendre ce genre de décisions, a expliqué David Firestein. Néanmoins, Obama ne peut pas ignorer l'avis des sénateurs et aller au conflit avec le congrès". "Obama s'est retrouvé dans une position difficile, affirme l'expert du Centre pour le progrès américain Lawrence Korb. S'il renonçait à assister au G20 et s'entretenir avec Poutine, ce sont les intérêts de la sécurité nationale des USA qui seraient affectés. S'il n'annulait pas sa visite, le congrès l'accuserait d'absence de volonté politique."

Selon les experts, indépendamment de la décision prise au final par la Maison blanche, un grave préjudice a été infligé aux relations entre les deux pays. Les entretiens entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays, qui étaient prévus pour le 9 août à Washington dans le cadre de la préparation pour le sommet, sont également remis en question.

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