Syrie: l'opposition accuse le régime d'attaque chimique

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Des centaines de personnes ont été tuées près de Damas suite à une attaque chimique, a annoncé hier matin l'opposition syrienne. Ses représentants accusent l'armée gouvernementale mais les autorités nient formellement toute implication, écrit jeudi 22 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Des centaines de personnes ont été tuées près de Damas suite à une attaque chimique, a annoncé hier matin l'opposition syrienne. Ses représentants accusent l'armée gouvernementale mais les autorités nient formellement toute implication, écrit jeudi 22 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les experts de l'Onu arrivés récemment dans la capitale syrienne pensent que le nombre de victimes avancé par les rebelles est "suspect" et sont prêts à mener une enquête. Les pays occidentaux menacent de soulever la question des attaques chimiques au Conseil de sécurité des Nations unies.

La chaîne Al Arabiya a rapporté mercredi la mort de 1 300 personnes, qui auraient été empoisonnées par du gaz sarin dans la banlieue de Damas. Par ailleurs, Reuters transmet qu'au moins 494 personnes ont été victimes d'un bombardement et d'une attaque chimique dans les quartiers de Hammouriya, Kfar Batna, Sakba, Douma, Mouadamiya et Irbib, selon les informations obtenues du personnel médical par les opposants.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme basé à Londres, les militaires ont intensivement bombardé les banlieues de Ghouta est et ouest avec des produits chimiques, l'aviation et leurs lance-missiles - aux alentours de 3 heures du matin selon les témoins, qui rapportent également que les chasseurs du gouvernement volaient dans les airs quand un nuage gris a voilé le ciel. La chaîne israélienne Channel 10 News cite un opposant qui dit avoir été témoin du lancement d'un missile sol-sol ayant tué plus de 100 personnes. Selon les militants des droits de l'homme, cette action de l'armée visait à reprendre un quartier au sud-ouest de Damas.

Damas dément l'utilisation de l'arme chimique contre les rebelles. L'agence de presse syrienne Sana, se référant à une source du gouvernement, souligne que les premiers à parler de ces armes étaient les chaînes interarabes Al Jazeera et al Arabiya, ainsi que la chaîne britannique Sky News : des médias qui soutiennent activement les opposants au président syrien Bachar al-Assad. La source de Sana pense que cette accusation vise à perturber le travail des 20 experts en armes chimiques de l'Onu arrivés à Damas dimanche dernier pour 14 jours afin d'enquêter sur 13 cas antérieurs d’utilisation des armes chimiques. "L'armée syrienne n'a jamais utilisé et n'utilisera jamais l'arme chimique même si elle en possédait, a déclaré l'ambassadeur syrien en Russie Riyad Haddad. Tous les communiqués à ce sujet visent à reproduire en Syrie le scénario irakien qui possédait prétendument des armes de destruction massive."

Gueorgui Mirski, expert à l'Institut d'économie mondiale et des relations internationales (IMEMO), suppose qu'aussi bien les rebelles que les autorités pourraient être responsables de l'incident, s'il avait eu lieu. "Les deux camps sont prêts à commettre des actes de cruauté.

Ils mènent une guerre de nerfs et veulent effrayer la population. Il est primordial dans une guerre civile de savoir de quel côté elle se place", analyse-t-il.

Se référant à des sources au Moyen-Orient et aux USA, le Washington Post écrit que depuis trois semaines les rebelles ont reçu un grand nombre d'armes modernes qui pourraient leur permettre de renverser la situation. En particulier, l'opposition a réussi à mettre la main sur des missiles antichars Milan (français) et Concours (russes), plusieurs chars T-72, des véhicules blindés BMP-1 et un canon sol-air de 57mm.

Les Etats-Unis, qui avaient promis de fournir des armes aux rebelles syriens, tardent à agir.

Leur position est compréhensible. Le général Martin Dempsey, chef d'état-major des armées, a écrit le 19 août au républicain Eliot Engel : "Je pense que le camp que nous choisirons doit poursuivre ses intérêts propres et les nôtres quand la balance penchera en sa faveur. Aujourd'hui, aucun camp ne le fait".

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