Les conséquences imprévisibles d'une intervention en Syrie

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Les exercices antiterroristes russo-américains Vigilant Eagle-2013 ont commencé hier, écrit mardi 27 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Les exercices antiterroristes russo-américains Vigilant Eagle-2013 ont commencé hier, écrit mardi 27 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Cela fait quatre ans que l'armée de l'air russe et le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord organisent ce genre de manœuvres, depuis le redémarrage des relations entre Moscou et Washington. Cette année, les exercices se déroulent dans un contexte de détérioration des contacts entre les deux pays et de complications éventuelles en raison de la préparation du Pentagone pour une guerre contre le régime de Bachar al-Assad en Syrie.

En cas d’intervention armée contre Damas, les militaires russes et américains pourraient être entraînés dans une confrontation au Moyen-Orient. Mais l'affaire n'ira probablement pas jusqu'à une confrontation armée. Coïncidence ou pas, Moscou a retiré son groupe naval de la Méditerranée.

Il y a seulement six mois, la Russie avait pourtant annoncé que les navires russes resteraient en permanence dans cette région afin de protéger les intérêts géopolitiques du pays. En juillet 2013, des navires russes avaient rejoint leur base dans la flotte du Nord et de la mer Baltique.

Et le vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, le croiseur Moscou et ses navires logistiques est actuellement aux larges de l'Amérique latine.

Pendant ce temps les Etats-Unis augmentent significativement leur présence navale dans l'éventuelle zone de conflit. Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel, qui a annoncé que le Pentagone était prêt à intervenir en Syrie, a refusé d'entrer dans le détail des scénarios envisageables. Le groupe aéronaval sous le commandement du porte-avions Nimitz, stationné à proximité de l'éventuel théâtre des opérations, sera prochainement rejoint par le porte-avions Harry S. Truman accompagné de deux croiseurs lance-missiles et deux destroyers. Le destroyer Mahan, dont le mandat dans la région a pris fin, ne rentrera pas à sa base et restera dans la zone.

La concentration des forces navales américaines en Méditerranée et l’éventuel renfort des navires français et britanniques montrent qu’un scénario militaire "lybien" se prépare. L'instauration d'une zone d'exclusion aérienne dans la zone de conflit, exigée par l'Onu, s'était transformée en bombardements des sites où le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi était susceptible de se cacher. Et l'aide humanitaire au profit de l'opposition était en réalité une fourniture d'armes aux rebelles. Le président Barack Obama semble être prêt à lancer une opération en Syrie après une simple approbation formelle de l'Onu.

Il se pourrait que la marine russe apporte son soutien à la Syrie. Evidemment, elle ne s'impliquera pas dans les opérations militaires mais un soutien militaro-technique et moral est probable. Il est à espérer que l'absence de navires russes en Méditerranée soit un phénomène temporaire.

Selon les informations officielles, Moscou a réussi à armer les forces syriennes de systèmes modernes de défense antiaérienne à courte et moyenne portée. Leur utilisation provoquerait des pertes dans le camp des Américains et leurs alliés en cas d'attaque aérienne contre la Syrie.

Les activités militaires pourraient également se propager dans les pays voisins, y compris Israël. "Les conséquences des attaques seraient imprévisibles", avertit le ministère russe des Affaires étrangères. Evidemment, cela aurait un impact négatif sur les relations militaires entre la Russie et les USA et d'autres pays de l'Otan.

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