L'attaque contre la Syrie est reportée

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Les initiateurs de l'attaque contre la Syrie ont annoncé hier qu'ils voulaient attendre les conclusions de la commission d’enquête de l'Onu sur les circonstances dans lesquelles l'arme chimique a été utilisée, avant d'adopter un plan d'action définitif, écrit vendredi 30 août le quotidien Kommersant.

Les initiateurs de l'attaque contre la Syrie ont annoncé hier qu'ils voulaient attendre les conclusions de la commission d’enquête de l'Onu sur les circonstances dans lesquelles l'arme chimique a été utilisée, avant d'adopter un plan d'action définitif, écrit vendredi 30 août le quotidien Kommersant.

Les preuves de l'implication du régime syrien dans les attaques chimiques et la répartition des rôles au sein de la coalition contre Bachar al-Assad détermineront le moment et l'envergure de l'opération contre Damas. Contrairement à la campagne irakienne de 2003, qui s'est déroulée sous la direction inconditionnelle des USA, le président Barack Obama n'aspire pas au leadership dans la guerre en Syrie, laissant la main à ses alliés européens et arabes.

Les discours menaçants des pays occidentaux adressés à Damas et la réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies qui a suivi ont fait dire aux experts que l'attaque contre la Syrie aurait lieu dans la nuit de jeudi à vendredi. Cependant, le ton des opposants d'al-Assad a quelque peu changé. En insistant sur l'opération militaire, ses initiateurs ont précisé qu'ils avaient tout de même l'intention d'attendre les conclusions de l'Onu.

La mission de l'Onu devrait achever ses recherches vendredi et quitter la Syrie samedi matin. Selon la presse américaine, l'administration Obama n'a pas soutenu l'idée de prolonger le travail des inspecteurs, laissant entendre que c'était inutile.

La recherche de preuves confirmant l'implication du régime syrien dans l'attaque chimique du 21 août fait partie des priorités de la coalition anti-Assad. Le secrétaire d'Etat John Kerry a déclaré mardi soir que les informations des USA sur l'utilisation de l'arme chimique en Syrie étaient "réelles, convaincantes et fondées". Cependant, il n'a cité aucune de ces données en suggérant uniquement au public de regarder sur les réseaux sociaux les vidéos des conséquences de l'attaque.

On peut y voir des dizaines de corps sans vie enveloppés dans des draps, beaucoup de femmes et d'enfants. Ils n'ont pas de blessures apparentes mais en appuyant sur le thorax de certains, de l'écume sort de leur bouche. John Kerry a déclaré qu'il était particulièrement choqué par les images d'enfants décédés, de corps tordu de spasmes, de familles mortes dans leurs lits sans la moindre goutte de sang ou de blessure visible". Le secrétaire d'Etat a rappelé que le régime d'al-Assad disposait aussi bien de l'arme chimique que de ses vecteurs : il en conclut que le régime l'a employée.

La Russie trouve les arguments des USA et de leurs alliés insuffisants. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment rappelé que sur le plan politique et militaire, le gouvernement syrien n’avait aucun intérêt à utiliser l'arme chimique. Il a cité trois arguments : au moment de l'attaque chimique supposée les experts de l'Onu travaillaient en Syrie ; la situation militaire était en faveur d'Assad ; et le 28 août devait se tenir la réunion russo-américaine pour la préparation de la conférence Genève-2, approuvée par les autorités syriennes.

Lavrov a également visionné les vidéos sur internet mais ses conclusions sont différentes de celles de son homologue américain. Pour lui plusieurs vidéos sont apparues sur internet plusieurs heures avant l'attaque chimique, publiées par les chaînes arabes. De plus, les symptômes visibles sur les images ne ressemblent pas vraiment à ceux provoqués en cas d'intoxication par le sarin ou autres substances chimiques. On ignore également comment et pourquoi tous ces enfants se sont retrouvés au même endroit en même temps et pourquoi les individus qui apportent de l'aide aux victimes ne portent pas de protections.

Il ne sera pas non plus facile d'éclaircir complètement la situation à l'issue de l'inspection de l'Onu en Syrie. Les inspecteurs n'ont pas de mandat pour établir qui est responsable de l'attaque chimique : ils doivent uniquement déterminer si l'attaque a eu lieu et si oui, quelle substance a été utilisée. Quant au responsable, ce sera au Conseil de sécurité de l'identifier. Cependant, à en juger pas la disposition de ses membres, il n'arrivera pas à une position commune. A cet égard, le gouvernement britannique a annoncé hier : "Si la résolution du Conseil de sécurité pour limiter les capacités du régime syrien à utiliser l'arme chimique était bloquée, il ne resterait aucune alternative réelle à l'utilisation de la force".

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