Vols vers Mars : premiers essais du moteur hypersonique en 2014

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Les essais du moteur hypersonique, prévu pour les avions supersoniques et les missiles interplanétaires, commenceront en 2014 à l'Institut central de recherche sur les moteurs d'avion de Lytkarino, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Les essais du moteur hypersonique, prévu pour les avions supersoniques et les missiles interplanétaires, commenceront en 2014 à l'Institut central de recherche sur les moteurs d'avion de Lytkarino, écrit mardi le quotidien Izvestia.

Selon l'appel d'offres pour la construction du banc d'essai, il permettra d'évaluer la poussée et le niveau de contrôle des statoréacteurs, ainsi que la consommation de carburant et l'aérodynamisme du moteur. Les "conditions non stationnaires" - notamment le "comportement du moteur dans l'atmosphère de Mars" - seront également simulées.

Pour recréer les conditions de Mars et les vols à une vitesse de 12 300 km/h à une altitude de 46,25 km dans l'atmosphère terrestre, les moteurs seront aspergés d’un mélange spécial d'oxygène, de méthane, d'azote et d'hydrogène. Ils seront injectés dans le tube aérodynamique du moteur à une pression de 15 à 32 mégapascals.

La résistance de l'atmosphère sera simulée par un chauffage à combustion : la température du gaz à la sortie du diffuseur atteindra 3 826,85°C. Le banc d'essai et le moteur seront dotés d'un refroidisseur à eau pour éviter qu'ils n'explosent.

Tout ce qui se passera à l'intérieur du banc sera enregistré sur une caméra haute résolution HD-1080.

Chaque année, il est prévu d'organiser jusqu'à 40 lancements d'essai d'une durée de 150 à 300 secondes. Le premier est prévu pour 2014.

Les équipements du nouveau banc coûteront au budget russe plus d’un million d'euros. Mais les essais seront bien plus chers : en 2014, le centre dépensera 5 millions euros en 2014 et approximativement la même somme en 2015.

Un représentant de l'Institut d'aviation de Moscou a déclaré que le nouveau moteur pourrait être utilisé dans la cosmonautique en tant qu'étage intermédiaire des navettes spatiales. "Il pourrait être installé sur les appareils de prochaine génération. Avantage : il ne sera pas nécessaire d'embarquer d'oxygène dans la fusée avec ce moteur intermédiaire : il sera puisé dans l'atmosphère. Un tel moteur permettrait d'améliorer la charge utile sortie en orbite", déclare Valeri Avrachkov de l'Institut d'aviation de Moscou.

Il rappelle qu'à l'heure actuelle on utilise uniquement des moteurs de fusée liquides pour sortir en orbite les satellites : de ce fait les réservoirs de combustible occupent la majeure partie de la fusée - dont la moitié contient de l'oxygène liquide.

L'avion spatial nouvelle génération serait ainsi capable de sortir en orbite des satellites d'environ 10-15 kg en décollant d'un aérodrome classique, en larguant la charge à l'altitude nécessaire et en revenant comme un avion normal.

"Le moteur devra être hydride : un statoréacteur convient uniquement pour les vitesses dépassant celle du son de 6 à 12 fois. De plus, l'oxygène est pratiquement absent à une altitude de 50-80 km, par conséquent on ne pourra pas se passer d'un moteur à combustible liquide", déclare Valeri Avrachkov.

"Ces systèmes seront plus complexes et coûteux dans l'ensemble mais le transfert est prévu. Actuellement, ce moteur est surtout pertinent pour les programmes militaires. Par exemple, le lancement d'un projectile de tungstène hypersonique ne nécessiterait plus de TNT", explique Valeri Avrachkov.

Il ajoute que les calculs théoriques concernant les appareils hypersoniques étaient déjà effectués. Reste à mettre au point les nuances et la réalisation pratique, ce qui sera fait sur le banc de Lytkarino.

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