Sergueï, un mineur ukrainien ermite dans les hauteurs de Altaï

© RIA Novosti . Elena KozlovaLe cordon d'Iazoula, dans la réserve de l'Altaï
Le cordon d'Iazoula, dans la réserve de l'Altaï - Sputnik Afrique
S'abonner
Qui ne voudrait pas faire la connaissance d'un véritable ermite ? Voir, découvrir et comprendre ce qui pousse un homme à abandonner ses amis et ses proches pour s'en aller très loin vivre dans la solitude la plus totale ? Ces gens rêvent-ils de sommets inaccessibles ou veulent construire une tour dans l'ivoire des mammouths, qu'on retrouve parfois aux confins de l'Altaï?

Qui ne voudrait pas faire la connaissance d'un véritable ermite ? Voir, découvrir et comprendre ce qui pousse un homme à abandonner ses amis et ses proches pour s'en aller très loin vivre dans la solitude la plus totale ? Ces gens rêvent-ils de sommets inaccessibles ou veulent construire une tour dans l'ivoire des mammouths, qu'on retrouve parfois aux confins de l'Altaï?
Peut-être sont-ils à la recherche de secrets ancestraux, arpentant pendant des heures la montagne au milieu des tumulus des anciens Scythes ?

Depuis de nombreuses années, dans le Haut Altaï, des histoires incroyables circulent sur cet homme. Il a tout abandonné, puis a parcouru la moitié du continent pour vivre dans la réserve de l'Altaï – sans moyens de communication, sans routes ni commodités de base.
Il voit aujourd'hui plus souvent ours et cerfs qu'il ne rencontre de gens et le chant des oiseaux remplace pour lui la conversation avec un ami.

Auparavant il en avait, des amis. Un travail dans une mine et une compagne, aussi.

Il a troqué le tout contre un quart de siècle de solitude au milieu des forêts et des montagnes de l'Altaï.

Postes-frontières dans la taïga

Nous avons mis près de deux jours pour rejoindre Sergueï depuis le Haut Altaï jusqu'au cordon d'Iazoula, dans la réserve de l'Altaï. Seulement la moitié de notre chemin passait par la route de la Tchouïa - l'autoroute M52 - puis, après Aktach, restaient environ 200 kilomètres de route impraticable. La nuit est tombée pendant le périple et nous avons passé la nuit dans une grande maison chauffée, à l'ancien campement de bergers. L'été prochain, on prévoit d'y accueillir des touristes mais pour l'instant, elle ne dispose ni d'eau ni d'électricité. Le lendemain matin, notre route se poursuit à travers un brouillard épais et sur une neige toute fraîche, fondant avec les premiers rayons du soleil.

La route en direction de Iazoula passe par la taïga, la forêt, les fleuves de montagne et deux cols impressionnants. La descente du dernier col d'Iazoula force les voyageurs à s'accrocher avec force dans leur siège. Alors, poignets et doigts deviennent tout blancs et les conducteurs cessent de rirent et de plaisanter.

"A une époque, près d'ici, passait la frontière entre la République socialiste de Touva et l'Union soviétique. Deux postes étaient disposés sur la rivière Tchoulychman pour la protéger – sur le cordon de Tchodro et ici, à Iazoula. Celui d'Iazoula a été construit par les gardes-frontières, qui ont fait un travail de bonne qualité. Les bâtiments – comprenant le local des officiers, la caserne, les saunas, l'écurie, la maison impériale et la centrale
diesel - n'ont pratiquement pas été restaurés depuis les années 1930. Même la clôture qui délimite le cordon a plus de 70 ans", explique notre guide Sergueï Erofeev, chef de la sécurité à la réserve de l'Altaï.

Deux grandes écuries très solides attirent également l'attention : on ne pourrait jamais croire qu'elles ont plus d'un demi-siècle. Aujourd'hui, elles sont vides.

Les patrouilles montées de 5 à 6 hommes rejoignaient la frontière à partir d'ici – à 90 km au sud et 40 km à l'est. Elles étaient assistées par le personnel de la garde forestière (actuellement l'inspection nationale), qui existe depuis 80 ans.

"Ensuite, pendant la Grande guerre patriotique, Touva a volontairement adhéré à l'Union soviétique en octobre 1944. Les postes-frontières n'étaient plus nécessaire et ont été transmis à la réserve. Ici à Iazoula, tout est resté tel quel, ou presque. Je voudrais préserver la beauté naturelle et le charme de cet endroit", déclare le chef de la garde.

"Bonjour à tous et bienvenue, je suis très heureux de vous voir. Vous devez être très fatigués après le voyage", lance Sergueï Chevtchenko.

Il nous remercie pour le lard qu'on a apporté- il est heureux comme un enfant. D'ailleurs par la suite, ses propos, ses actes et ses gestes dégageaient souvent la franchise et la simplicité  propres aux enfants - et probablement, donc, à ce genre d'ermites.

De la mine à la montagne

Au début des années 1990, Sergueï Chevtchenko était mineur. C'est à cette époque qu'il a senti l'attraction des terres vierges et lointaines.

"Je venais toujours une heure avant ma relève, je sortais sur le terril (accumulation de résidu minier), regardais tout ça et me disais qu'à ce rythme, que je travaillerai jusqu'à 60 ans à la mine… et j'ai eu peur de la routine. Je ne suis pas venu ici pour trouver une vie facile, détrompez-vous. Simplement, je ne voulais plus travailler sous terre mais sous le ciel bleu", raconte-t-il pendant que l'on prépare ensemble le déjeuner, sur un grand feu près des anciennes casernes, prévues pour nous héberger.

Il avait 22 ans quand il est venu de Donbass à l'Altaï, en 1994. Il se souvient, avec un sourire en coin, pourquoi ses compatriotes venaient alors en Sibérie : pour gagner leur vie.
Alors qu'il était attiré par la curiosité et l'intérêt. Il est descendu du train à Novossibirsk, en octobre. Le minier n'avait encore jamais eu aussi froid. Il a acheté un bonnet et des gants.

"J'ignorais comment dompter cette immense Sibérie. J'avais entendu parler de l'Altaï.
Je pensais que ce n'étaient que des montagnes, la taïga et les ours. Ma compagne ne m'a pas suivi après avoir appris qu'il faudrait porter des bottes et qu'il y aurait des ours. Cela l'a effrayée", raconte lentement Sergueï.

Il s'est d'abord installé sur le lac Teletskoe puis est venu dans le village protégé d'Iaïliou, a rencontré le directeur de la réserve et a été engagé. Presque immédiatement, il s'est retrouvé à Iazoula – le cordon le plus éloigné de l'Altaï. Et il est resté ici. Il dit ne jamais l'avoir regretté.

"Peut-être, si je m'étais retrouvé dans la même situation aujourd'hui, je serais resté à la maison sans partir nulle part. Mais à l'époque, tout était différent. C'est le destin. Quand je ne sais pas quoi faire, je laisse faire les choses et la bonne décision arrive d'elle-même", explique Sergueï.

Robinson de la taïga

La nourriture préparée au feu de bois a un arôme et un goût particuliers. C'est notre équipe qui avait demandé ce type de préparation mais Sergueï cuisine en général sur le fourneau de l'ancienne maison des officiers qu'il occupe. Il conserve ses produits dans le garde-manger, qu'il achète en grande partie tous les 2 ou 3 mois dans les magasins du village d'Iazoula ou à Oulagan. Et ce qu'il ne peut pas trouver dans les petits commerces des villages, il demande qu'on lui amène du Haut Altaï.

L'une des difficultés de la vie à Iazoula est son altitude – environ 1 700 mètres au-dessus du niveau de la mer –, empêchant de cultiver des légumes qui auraient été d'une grande aide.

 Il est plus facile d'en acheter. En raison du risque, les plantes survivent rarement.

"Les expérimentateurs peuvent essayer de faire pousser quelque chose dans les serres", explique le chef de la garde, pendant que Sergueï transporte les caisses de provisions dans la maison.

La liste n'est pas très longue : céréales, pâtes, farine - avec laquelle il prépare un très bon pain -, conserves, lait et œufs. Ainsi que des légumes, très rares dans la région.

"Il faut adopter un grand chat ! Les souris bouffent tout ce qui passe, impossible de s'en défaire", grogne Sergueï en sortant du garde-manger.

On promet d'envoyer au cordon quelques chatons avec la prochaine voiture.

"J'espère qu'ils ne se feront pas dévorer pas les chiens de Sanat", dit-il doucement.

En se retournant, on aperçoit deux hommes à cheval entourés par une meute de chiens de traîneau.

Sanat et Semen sont des inspecteurs de la réserve. Ils protègent, avec Sergueï, la zone d'Iazoula contre des braconniers – soit 380 000 hectares. Sauf qu'eux vivent avec leur famille dans le village et non pas sur le cordon, qui se trouve légèrement à l'écart de la réserve.  Actuellement il n'y a pratiquement pas de chevaux dans la zone et même les locaux n'en possèdent qu'un ou deux étalons pour se déplacer ou réaliser des travaux ménagers.

"Auparavant on avait de grands troupeaux mais c'est devenu dangereux – les habitants de Touva les volent. Il y a quelques années, mon père s'est fait voler 60 têtes. Et Semen a emprunté un cheval pour venir. Ses derniers chevaux ont été également volés. C'est un grand problème dans notre région, le cheval est très pratique et rapide pour se déplacer dans la taïga", a déclaré Sanat.

Il a promis que ses trois chiens ne feraient aucun mal aux chatons. "Le plus important, c'est de se débarrasser des souris. Sinon elles mangeront les dernières céréales et s'attaqueront à Sergueï", plaisante-il.

Le barrage, les livres et l'ennui

Sergueï ne néglige pas les produits périssables. Il n'a pas de réfrigérateur mais l'eau glacée du fleuve Koulach coule à proximité du cordon.

Plus près de la rive, au milieu du courant rapide de l'eau, il a installé un pot pour conserver la viande. Une grande pierre appuie au-dessus pour l'empêcher d'être emporté par le courant. D'autres produits peuvent également être conservés à cet endroit, dans une petite digue.

On peut voir également à cet endroit une curieuse installation mécanique crachant de l'eau. Un long tuyau remonte à partir de l'engin en amont de la rivière : c'est un micro-barrage électrique acheté pour le cordon au milieu des années 1990. La puissance du dispositif atteint environ 2-3 kW. Sergueï affirme que cela lui suffit.

"Il faut seulement le nettoyer plusieurs fois par jour, sinon tout s'arrête et il n'y a plus d'électricité", précise-t-il.

Pendant ses longues soirées d'hiver, il regarde des films historiques et des émissions sur la nature. Il n'a pas internet ni de réseau mobile mais dispose d'une immense collection de VHS et de DVD. Le propriétaire des lieux a un penchant pour les films sur la Seconde guerre mondiale.

L'électricité est nécessaire pour recharger la radio, qui lui permet de communiquer avec les habitants d'autres cordons proches de la réserve. Autre particularité : quand la radio se recharge, la lampe n'éclaire pratiquement plus.

J'ose enfin lui poser la question : "Sergueï, tu ne t'ennuies pas ici ? Tout le temps seul, sans voir personne, sans communication".

Il me regarde avec un air complaisant et rit.

"C'est vrai que c'est parfois ennuyeux ici mais, au milieu des hommes, je ne m'amuse pas plus pour autant. J'ai déjà connu l'esprit grégaire – l'armée, les camps de pionniers. Et il y avait toujours du monde autour de moi, j'étais toujours dans un collectif. Parfois on s'ennuie en étant seul mais au fond, un homme ne reste jamais seul. Je ne regrette rien", dit-il.

Sergueï a également beaucoup de livres. Les étagères de la maison d'officiers mais aussi la caserne presque abandonnée en sont remplis. J'ai vu ici des ouvrages de l'époque soviétique et d'autres plus récents – des œuvres classiques, des polars, des livres de science-fiction.
J'ai même aperçu des manuels pour l'éducation des enfants. Il y a également des travaux de médecine et même des brochures pour le jardinage.

Une station météorologique flambant neuve se dresse également sur une colline, près de la maison. Elle a été installée cette année pour étudier le pergélisol et les changements climatiques dans le bassin de Djouloukoul. Elle est complètement automatisée mais Sergueï doit veiller à ce qu'elle ne soit pas endommagée par le vent ou un animal sauvage.

"Grosso modo, on n'a pas le temps de s'ennuyer, le territoire est immense et tout doit être contrôlé. D'autant que seuls les efforts de Sergueï permettent de préserver cet endroit.

Ces installations n'ont jamais été réparées et c'est grâce à lui que tout tient encore debout. C'est un homme fiable, responsable et bienveillant. De plus, il a énormément d'expérience et d'endurance", affirme le chef de la garde.

"Le bois était de meilleure qualité auparavant. Aujourd'hui, le mélèze pourrit rapidement", affirme Sergueï Chevtchenko.

Dans les prochaines années, grâce à l'aide de volontaires, le cordon pourrait devenir une sorte de centre d'écotourisme. Mais pour l'instant, ce ne sont que des projets.

Travail. Amour. Solitude.

Avec ses collègues, Sergueï vérifie la zone, ils attrapent les contrevenants et dressent des procès verbaux. Il aide également le groupe spécial, pour lequel Iazoula est devenue une sorte de point de transit sur le chemin du lac Djouloukoul, où les braconniers de Touva tentent de pêcher illégalement.

"Il y a énormément de poissons dans le Djouloukoul. Ce lac fait partie des plus grandes zones de concentration de braconniers dans notre réserve. Il est facile de s'y rendre depuis Touva ou la région de Koch-Agatch dans la république de l'Altaï - alors que le groupe doit y aller à pieds, sachant que la route à cheval prendrait près de trois jours. Un jour, alors qu'on avait besoin d'aide sur le lac, Sergueï a parcouru 90 km en moins de 24 heures. Il a même eu à appréhender des braconniers armés", raconte un de ses collègues.

Malgré de longues années de solitude, Sergueï n'est pas devenu un célibataire convaincu.
Il est toujours à la recherche de la femme de sa vie, qui partagera avec lui son quotidien difficile et la beauté de cet endroit sauvage.

"Sergueï est un employé auquel on tient énormément mais il serait bien mieux s'il avait une famille. Il a déjà eu plusieurs concubines. Il est difficile de vivre sur le cordon et peu peuvent le supporter", déclare le chef de la garde.

Sergueï a connu une magnifique histoire d'amour mais la fin en fut triste. Il en parle à contrecœur, comme par gêne. Il y a 5 ou 6 ans de cela, il fréquentait une jeune femme de Novossibirsk, lui rendait visite à moto en parcourant mille kilomètres en seulement 24 heures, quelle que soit la météo et même quand il faisait très froid. L'aventure s'est mal terminée car elle ne pouvait pas vivre aussi loin de la civilisation et Sergueï n'aurait pas supporté l'agitation d'une grande ville.

"Sergueï Chevtchenko est un homme unique, l'un des derniers romantiques de la nature sauvage et de la vie libre. Ce n'est pas par hasard s'il aime la moto, qu'il part pour des randonnées lointaines sur son cheval de fer. C'est un homme rare. Par exemple, il part en congés dans son pays natal, en Ukraine, rejoint la brigade où il travaillait en tant que mineur, travaille dans la mine pendant ses congés, gagne de l'argent et revient à nouveau sur le cordon, dans la nature sauvage, pour la protéger et vivre à nouveau dans l'isolement et la solitude", témoigne le directeur de la réserve biosphérique de l'Altaï, Igor Kalmykov.

Un pays magique

En visitant les alentours, on s'éloigne de plus en plus du cordon, en aval de la rivière Tchoulychman, qui est très rapide à cet endroit. Par endroits, les rochers abrupts resserrent tellement les courants verts que l'eau boue et mousse. On passe par la rive au milieu des branches, des buissons et des racines. On a l'impression d'être tombé dans les pages d'un conte pour enfants et que l'on verra apparaître, dans un instant, la maison d'une sorcière en écartant les branches touffues. Une mousse aussi douce que les tapis persans rebondit sous nos pieds.

"On peut dormir dessus. C'est très confortable si les pommes de pin ne vous tombent pas sur la tête ou le dos", explique notre guide.

"Et maintenant, on va apercevoir le pont du diable", nous annonce-t-il. Le spectacle vaut le coup, il faut l'avouer.

La vue qui s'ouvre n'a pas grand-chose à voir avec un pont habituel : quatre troncs se dressent au-dessus d’un abîme tourbillonnant. J'ai le souffle coupé, alors que notre guide grimpe sans sourciller, descend dans les creux et tape du pied pour vérifier la solidité de la construction.

"Maintenant, on met plus de temps pour aller à Djouloukoul, parce que je passe par un autre pont qui est à un kilomètre d'ici. Ce n'est pas pratique. Il y a encore quelques années je passais toujours par ici mais aujourd'hui, sur les quatre troncs, un seul tiendra. Et il pourrait lâcher", raconte notre courageux guide.

Une ancienne habitante d'un village voisin nous a raconté, plus tard, qu'on utilisait déjà ce pont au début des années 1940 et qu'au milieu des années 1990, il était encore praticable. Mais on l'appelait Grand pont durant toutes ces années.

On revient dans la pénombre. On s'oriente sur le bruit de la rivière et les sommets des monts autour du cordon. Je suis convaincue que Sergueï retrouverait son chemin les yeux fermés. Après tout, c'est sa maison, son territoire.

Dans le noir, à la lumière des lampes de poche, on prend un bain dans ce sauna très chaud au bord de l'eau - et on se couche dans la caserne chauffée.

On n'a pas l'impression d'avoir sommeil mais, dès que la tête touche l'oreiller - un blouson roulé en boule -, on s'endort immédiatement. L'air est très spécial ici. Et un silence très tonnant plane toute la nuit au-dessus du cordon. Malgré le bruit de l'eau et les sons de la taïga, il semble pénétrer le corps en l'apaisant et lui redonnant des forces…

"Je suis autonome, j'ai tout ce qu'il faut. Et le confort, il étouffe beaucoup de choses dans l'âme de l'homme. Vous savez, Dieu est vérité, et j'ai foi en la vérité. J'ai foi aussi en la nature. C'est ici ma maison", reprend notre hôte.



Il a neigé pendant la nuit. Le matin, l'herbe, les chemins, les toits des maisons et des voitures ou encore les ponts au-dessus du Koulach : tout est recouvert de neige. Sergueï nous regarde, navré. Il semblait attendre avec anxiété une nouvelle vague de questions qui l'avaient probablement déjà fatigué. Nous avons compris qu'il était temps de rentrer.

"Revenez me voir, vous m'avez beaucoup plus, vous allez me manquer", dit-il lorsqu'on est déjà derrière le cordon en s'installant dans les véhicules.

On devine que Sergueï est sincèrement déçu par la séparation. Mais on voit également dans ses yeux un soulagement. Il est à nouveau livré à lui-même, débarrassé d'innombrables questions et de l'agitation. Probablement, c'est déjà devenu une habitude…

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала