La Géorgie et l'Ukraine bâtissent une CEI sans la Russie

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MOSCOU, 19 août - RIA Novosti. L'idée des présidents géorgien et ukrainien de créer une autre CEI où la Russie serait absente est en passe de se réaliser. Qui plus est, la nouvelle structure prend la forme d'un "corridor sanitaire" dangereux pour la Russie, allant de la mer Noire à la mer Baltique, écrit le quotidien Kommersant.

Il y a une semaine, Viktor Iouchtchenko et Mikhaïl Saakachvili ont annoncé leur intention de créer une nouvelle organisation internationale, la "Communauté du choix démocratique", qui regrouperait les démocraties de la région qui s'étend entre les mers Baltique, Noire et Caspienne. Aujourd'hui, les présidents de l'Ukraine, de la Géorgie, de la Pologne et de la Lituanie se réuniront dans le centre de vacances pour enfants Artek en Crimée. Ces pays doivent, évidemment, constituer l'ossature de la future organisation.

En fait, la rencontre de Crimée constituera le sommet de l'Union des mers Baltique et Noire dont on avait tant parlé au début des années 1990. Alors, les hommes politiques du Front populaire biélorusse avaient émis l'idée d'unir l'Ukraine, la Biélorussie et les Etats baltes pour former une sorte de cordon de sécurité entre l'Europe de l'Est et la Russie et pouvoir contrôler tous les flux de transport, y compris les canalisations d'hydrocarbures sur ce territoire. L'Ukraine, la Biélorussie et les Etats baltes mettraient ainsi définitivement fin à leur dépendance énergétique envers la Russie.

A l'époque, le nouveau président biélorusse Alexandre Loukachenko avait choisi une autre orientation pour son plan d'intégration. Mais la place de la Biélorussie avait tout de suite été occupée par la Pologne. D'autres candidats à l'union n'avaient pas quitté de vue ce projet. Depuis la fin des années 1990, un nouveau rôle est de plus en plus souvent dévolu au collecteur pétrolier : la réexportation du pétrole caspien vers l'Europe en contournant la Russie.

Depuis la victoire de la "révolution orange" à Kiev, l'idée de l'intégration des pays des mers Noire et Baltique résonne différemment. Avant, l'anti-CEI - le GUUAM (Géorgie, Ukraine, Ouzbékistan, Azerbaïdjan, Moldavie) était dans l'espace post-soviétique une association régionale amorphe, sans frontière ni objectif concret. Maintenant, les adversaires potentiels de Moscou ont tout ce qu'il faut : une idéologie (la démocratisation de la région) et une frontière nettement tracée. Et aussi une stratégie perfectionnée : l'intégration dans l'espace entre les mers Noire et Baltique.

D'après l'idée avancée par Iouchtchenko et Saakachvili, les pays de la Caspienne adhéreraient également à leur communauté, ce qui veut dire que l'association serait aussi un nouvel itinéraire pétrolier. Le brut de la Caspienne pourrait alors aller en Europe en contournant la Russie, conclut le Kommersant.

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