LA HAYE, 1er septembre - Andréi Poskakoukhine, RIA Novosti. Les prix du pétrole peuvent chuter à tout moment, même demain, et la chute peut être brutale, a déclaré jeudi à la presse le directeur général du Centre de commerce pétrogazier Evgueni Khartoukov.
Celui-ci participe à la 4e Conférence des sociétés pétrolières nationales et des gouvernements qui se tient à La Haye du 31 août au 2 septembre.
"La situation en Irak, l'ouragan aux Etats-Unis et d'autres facteurs ont surchauffé le marché du pétrole et ont fait monter les prix du brut. Mais la cause première des cours élevés est la faiblesse du dollar. Tant que le dollar restera faible, le pétrole coûtera cher. Cependant, comme le marché est sujet à des fluctuations, plus les cours sont élevés et plus bas ils tombent", a-t-il poursuivi son raisonnement.
"Plus de 70 dollars le baril c'est un prix trop élevé et il ne peut pas durer. D'autant que l'OPEP a décidé d'augmenter la production", a ajouté l'expert.
Quand les prix du pétrole sont trop élevés ou trop bas, c'est toujours mauvais pour l'économie mondiale. Pour elle, il vaut mieux que les prix soient stables et prévisibles, selon le spécialiste.
"D'après les évaluations, les ressources mondiales de pétrole suffiront pour encore 50 à 70 ans. Elles se renouvellent constamment mais lorsqu'elles seront complètement épuisées, le monde utilisera d'autres sources d'énergie et de matières premières chimiques", a affirmé le professeur.
"Il ne faut pas confondre les ressources et les réserves, ce minimum dont l'industrie a besoin pour fonctionner normalement. La durabilité des réserves qui est le rapport entre les réserves et la production courante a été de 45 ans l'année dernière. Des réserves plus importantes du Proche et Moyen-Orient signifient que l'argent a été en vain enfoui sous la terre. En Russie, la durabilité des réserves est de 15 ans et aux Etats-Unis de 10 ans. C'est un indice normal qui signifie que les compagnies comptent leur argent et ne l'investissent pas à tort", a expliqué Evgueni Khartoukov.
Le forum annuel qui se tient à La Haye a réuni les représentants de compagnies pétrolières et gazières et d'autres entreprises du même secteur, de centres de recherches et d'organismes gouvernementaux de nombreux pays d'Europe, d'Asie, d'Amérique du Sud et d'Afrique.
