Les experts russes et chinois ont des avis différents sur les conséquences des accidents chimiques en RPC

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MOSCOU, 17 janvier - RIA Novosti. Les experts russes et chinois ont des avis différents sur les conséquences de la catastrophe écologique provoquée par la série d'accidents technologiques dans une usine chimique de la province chinoise de Jilin (Nord-Est).

Ce thème a été débattu au cours de la rencontre lundi au siège de la Douma (chambre basse du parlement russe) entre des chercheurs et des écologistes russes et chinois.

De l'avis de Zhao Yinming, directeur du département scientifique et technique de la Direction pour la protection de l'environnement (RPC), les autorités chinoises ont pris toutes les mesures nécessaires pour minimiser les conséquences de cette catastrophe.

Selon lui, le contrôle permanent de l'eau du Sungari (appelé Songhua en Chine) et des nappes souterraines à proximité de la rivière montre que leur teneur en benzène ne dépasse pas les normes admissibles.

De l'avis des spécialistes chinois, la présence dans les ressources biologiques de la rivière de nitrobenzène et d'autres substances nocives ne dépasse pas non plus les normes, ce qui autorise leur consommation.

Les expertises écologiques du Sungari se poursuivent, a rappelé le fonctionnaire chinois.

Pékin, a-t-il aussi indiqué, avait informé à temps Moscou aussi bien de la catastrophe que des conséquences éventuelles.

Les spécialistes chinois fondent de grands espoirs dans la fonte des glaces sur l'Amour (le Sungari est son affluent) au printemps. Ils estiment notamment que les substances du groupe du benzène se dégageront des glaces dans les eaux libres en quantités insignifiantes. Actuellement, affirment-ils, l'Amour concentre dans son embouchure 63 kg tout au plus de nitrobenzène sur quelque 200 millions de mètres cubes de glace: autrement dit, la teneur moyenne en substances chimiques est de 0,00031 ml par litre d'eau fluviale.

Pourtant, l'Agence fédérale russe pour le contrôle de l'environnement estime que la concentration dans les eaux de l'Amour est supérieure aux indices cités par les spécialistes chinois.

Intervenant à cette rencontre, Oleg Mitvol, vice-directeur de l'Agence, a noté que le travail mené par les experts des deux pays en vue minimiser les conséquences de la catastrophe écologique n'est pas encore terminé.

"Nous poursuivrons le contrôle spécial de l'eau de l'Amour jusqu'à la fin des crues de printemps", a-t-il indiqué. Selon lui, les spécialistes russes procéderont à des prélèvements de ressources aquatiques et biologiques dans l'Amour et dans la mer d'Okhotsk jusqu'à la fin de l'année. "Toutes les mesures seront prises pour garantir la sécurité de la santé de la population du Territoire de Khabarovsk", a-t-il assuré.

Pourtant, la partie russe a son propre avis sur les conséquences de cette catastrophe écologique.

Notamment, la concentration de substances chimiques dans l'Amour est supérieure aux chiffres cités par les experts chinois, a-t-il indiqué. L'accident à l'usine chimique chinoise a provoqué le déversement d'une centaine de tonnes de benzène. "Ce benzène s'est en partie évaporé dans l'atmosphère, mais où est passé le reste ?" s'est-il interrogé.

Au lendemain de l'accident à l'usine chinoise, a-t-il rappelé, les habitants de la ville située à proximité ont été priés de ne pas quitter leurs maisons et de ne pas ouvrir les fenêtres, preuve que l'accident avait une plus grande ampleur.

La Russie insiste pour poursuivre le contrôle conjoint des cours d'eau frontaliers.

Alexeï Mitrofanov, député du Parti libéral démocrate, estime également que les Chinois ont minoré l'ampleur de la catastrophe écologique. "Selon certaines informations, près de 20 millions de personnes en Chine ont été touchées par cet accident", a-t-il rappelé.

En Chine, c'est le silence total sur cette catastrophe, comme c'était le cas chez nous, à l'époque de l'Union soviétique, a poursuivi le député. Outre la construction d'une nouvelle prise d'eau près de Khabarovsk et la réalisation de plusieurs projets conjoints visant à minimiser les conséquences de la catastrophe écologique dans l'Amour, Alexeï Mitrofanov s'est prononcé en faveur d'un contrôle plus serré des activités des entreprises chinoises.

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