La Turkménie, acteur à part entière dans le jeu gazier Russie-Ukraine

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MOSCOU, 24 janvier - RIA Novosti. Au terme des rencontres, hier, à Moscou, de Saparmourat Niazov avec des fonctionnaires russes et ukrainiens, la Turkménie est devenue de plein droit partie à tous les accords gaziers passés entre Moscou et Kiev et des accords sur les conditions d'exportation et de transit de gaz par le territoire de l'Ukraine, écrit le quotidien Gazeta.

Le gaz turkmène bon marché s'est avéré si nécessaire à Kiev et à Moscou qu'ils ont accepté les conditions d'Achkhabad qui leur demandait d'assurer des débouchés en Europe. Ils n'ont cependant pas reçu d'Achkhabad de garanties à long terme quant au prix de son gaz. Par contre, Turkmenbachi ("père de tous les Turkmènes") a promis à Moscou et à Kiev d'ouvrir des perspectives d'investissement et "la possibilité d'une coopération à long terme dans le domaine de l'énergie".

L'espoir des dirigeants ukrainiens de passer un accord quinquennal d'importation de gaz turkmène au prix fixe de 95 dollars les 1000 m3 ne s'est pas réalisé non plus. Pas plus que celui de Gazprom qui n'a pas reçu de Niazov de garanties durables sur les prix.

D'ailleurs, le refus de Niazov de jouer le rôle de pion sur l'échiquier gazier russo-ukrainien était prévisible. Tant qu'Achkhabad n'a pas porté le prix de son combustible bleu au niveau de celui du gaz russe, les présidents ukrainiens vont désormais solliciter sans relâche Turkmenbachi pour qu'il leur vende du gaz bon marché. De même que les chefs de Gazprom, qui ont l'avantage d'acheter des quantités maximums de gaz turkmène, du moins pendant qu'il reste moins cher que le gaz russe extrait des gisements polaires.

D'autre part, pour faire face au monopole du transit dont dispose Gazprom, Achkhabad signe depuis plusieurs années déjà des contrats d'exportation stipulant des volumes beaucoup plus importants que ce qu'il est capable de livrer réellement aux consommateurs. Autant dire que même avec un contrat signé à la main, Gazprom et d'autres clients restent accrochés à l'hameçon de Turkmenbachi.

Il y a un an, Achkhabad a fermé la vanne gazière et obligé ainsi Moscou et Kiev à accepter pour toute l'année 2005 son gaz au prix de 60 dollars les 1000 m3, contre 44 dollars en 2004.

Avec le prix du marché de 250 dollars à la frontière occidentale de l'Ukraine, le transport de gaz turkmène vers l'Europe sera rentable même au prix de 120 dollars à la frontière turkmène. Et si Niazov augmente le prix de 10 à 12 dollars par an, la Russie et l'Ukraine seront pendant encore longtemps attachées à la Turkménie.

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