MOSCOU, 26 avril - RIA Novosti. La société russe a déjà surmonté la radiophobie totale qui régnait à la fin des années 80 et au début des années 90 du siècle passé, écrit le quotidien Vremia novosteï.
D'après les données du Centre analytique de Youri Levada, seulement 5% des Russes soutiennent l'idée de renoncer entièrement à l'énergie atomique. Les atomistes essaient de prouver que, sinon l'ampleur de la catastrophe de Tchernobyl, du moins ses conséquences, ont été fortement exagérées par les hommes politiques dans les années 90.
L'académicien Evgueni Velikhov, président de l'Institut Kourtchatov: cette année, nous célébrerons le 60e anniversaire du réacteur atomique construit par Igor Kourtchatov à Moscou, à l'Institut Kourtchatov. Depuis, le réacteur n'a jamais subi de réparations et le combustible n'y a jamais été changé. Il fonctionnera encore pendant environ 300 ans. Par conséquent, en principe, le nucléaire civil n'est pas dangereux. Cependant, nous continuons à vivre dans une atmosphère de mythes: de nombreux mythes inconsistants sont répandus, et la majorité de la population ne peut pas faire la différence entre les faits réels et les inventions.
Les conséquences de Tchernobyl ont été exagérées de dizaines de milliers de fois. En réalité, les conséquences directes de l'accident ne sont pas très nombreuses. La désintégration de l'URSS, le changement du mode de vie et les stress qui en découlent ont emporté des centaines de fois de plus de vies que Tchernobyl.
Youri Sivintsev, principal chercheur de l'Institut Kourtchatov: le plus grand préjudice a été causé à la population non pas par cet accident, mais par les informations à son sujet. Quand on raconte pendant 20 ans aux millions d'habitants des régions polluées des récits épouvantables sur les conséquences de la radioactivité, cela ne peut que se répercuter sur eux. Les passions ont été jusqu'à présent attisées.
L'académicien Spartak Beliaïev, directeur de l'Institut de physique nucléaire générale de l'Institut Kourtchatov: les dirigeants de certaines régions (12 régions de la Russie ont été polluées) exagèrent sciemment les conséquences de l'accident en vue d'obtenir des subventions budgétaires. Certes, l'accident de Tchernobyl a eu de graves conséquences. Mais le préjudice a été causé à 90% non pas physiquement, mais psychologiquement: il a été causé par une politique irresponsable, incompétente et populiste des autorités.
