Les nouveaux membres de l'UE et le dialogue russo-européen (expert)

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MOSCOU, 24 mai - RIA Novosti. Le sommet Russie-Union européenne qui se tiendra jeudi se déroulera dans un climat foncièrement nouveau, fait remarquer le Kommersant.

Au cours de l'année écoulée les rapports entre la Russie et l'UE se sont envenimés à un point tel que pour les deux parties l'objectif essentiel du sommet est d'atténuer au maximum les contradictions la veille du G8 de Saint-Pétersbourg. Et si le problème énergétique est le plus brûlant actuellement, il n'est pas du tout à l'origine de la dégradation.

Les diplomates russes estiment que le coin entre Moscou et Bruxelles est enfoncé par les 10 nouveaux membres de l'Union européenne, dont trois anciennes républiques soviétiques et plusieurs anciens membres du bloc oriental. De l'avis de l'ambassadeur de Russie près l'UE, Vladimir Tchijov, la détérioration des rapports avec l'UE a pour origine les intrigues fomentées contre la Russie par ces pays en proie à une russophobie historique.

"Si les anciens membres de l'UE, l'Allemagne par exemple, souhaitent un rapprochement avec la Russie, y compris économique, la "Nouvelle Europe" appuyée par les Etats-Unis incite l'Europe à appliquer une politique de retenue vis-à-vis de la Russie", relève le politologue allemand Alexander Rahr. Seulement depuis deux ans Moscou semble avoir tout fait pour renforcer davantage cette fraction orientale, antirusse, au sein de l'UE.

Que la Russie le veuille ou non, aujourd'hui les Etats d'Europe orientale prennent part à la formation de la politique européenne. Cependant, Moscou refuse catégoriquement de s'impliquer dans l'élimination de la crise dans les relations avec eux, relève Alexander Rahr. Ainsi, depuis cinq ans qu'il est président, Vladimir Poutine ne s'est pratiquement pas rendu dans les Etats d'Europe orientale et les Républiques baltes.

La Russie doit absolument trouver un moyen d'entraîner dans le dialogue russo-européen non seulement les nouveaux membres de l'UE, mais aussi les Etats du GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie), un dialogue que présentement Moscou s'efforce de mener au-dessus de leurs têtes, estime le politologue.

Moscou pense que l'intéressement de la "vieille" Europe pour le gaz russe prime sur le lobbying de l'Europe orientale. En attendant, le comportement de la Russie à l'égard de l'Europe orientale n'a fait jusqu'ici qu'affaiblir les positions de la Russie tant dans les ex-républiques soviétiques que dans le dialogue avec l'Europe en général. Mais ce qui est le plus grave, c'est que la vision européenne de la problématique énergétique est profondément infectée par les contradictions politiques en Europe orientale".

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